mariage de François de Montmorency avec la fille de Henri II; et lesnoces se firent à Villers-Cotterets, au mois de mai 1557. Quelques années après, les scrupules troublèrent l'esprit de Montmorency.Il fit demander une dispense au pape Pie IV, successeur de Paul IV; et le bref fut accordé sans contestation et sans bornes. C'est ainsi que s'exprime le père Bertier, qui rend compte de cette affaire dans son 54 livre de son Histoire de l'Eglise gallicane. * PIENS (François) vivoit au dix-septième siècle. Il fut d'abord chirurgien, puis se livra à l'étude de la médecine, et reçut en cette faculté le bonnet de Jocteur à Franeker. Piens alla ensuite exercer sa profession à Hoorn, dans la Westfrise, avec succès. Il a laissé Tractatus de febribus in genere et in specie, ex veterum ac recentiorum scriptis perpensus, seu febris heautontimorumenos, Neomagi, 1669, in-8°. Genevæ 1689, in-4°, par les soins de Jean-Jacques Manget, qui l'a enrichi de notes, de plusieurs observations, d'opuscules et de quelques remèdes choisis. , * I. PIERCE (Edward), peintre d'histoire et de paysage, sous les règnes de Charles Ier. et de Charles II: il peignit aussi l'architecture et fut fort estimé de son temps. Il reste fort peu de ses ouvrages, la plupart ayant été détruits dans l'incendie de Londres, en 1666. Ils consistoient essentiellement en tableaux d'église. Pierce fut employé quelque temps par Van Dyck, et on voit encore quelques-uns de ses tableaux au château de Beauvais, dans le comté de Leicester. Il mourut à Londres vers le milieu du dernier siècle. * II. PIERCE (Jacques) théologien presbytérien, né à Exeter, mort en 1750 dans sa ville natale, desservit une congrégation jusqu'en 1725. Comme il y prêchoit l'arianisme, il s'éleva contre lui de violentes réclamations; et il parut à cette occasion un trèsgrand nombre de pamphlets, de part et d'autre. L'un de ceux de Pierce, intitulé : l'Inquisition d'occident, lui fit ôter sa place. Il a encore publié, I. Défense des protestans dissidens, en latin et en anglais, I vol. in-8°. II. Commentaires sur les Epítres de saint Paul, in-4°; et plusieurs Sermons. , * PIERINO (ou mieux Perino del Vaga), peintre italien né vers 1500, en Toscane, ne fut redevable qu'à lui-même de son éducation. Agé à peine de deux ans, il perdit sa mère: son père étoit soldat; et il fut nourri par une chèvre. Ainsi abandonné à lui-même, il vint très-jeune à Florence; où il entra chez un épicier, qui l'employoit à porter des coulcurs et des pinceaux chez les peintres. Il apprit d'enx les principes du dessin et , surpassa bientôt tous les jeunes gens qui s'occupoient en cette ville de l'art de la peinture. Un peintre trèsordinaire, nommé Vaga, l'emmena à Rome; et ce fut de son association avec ce compagnon de voyage, qu'il prit le nom de del Vaga, qu'il changea contre son nom de famille, qui étoit Buonacorsi. A Rome, il travailloit pour les peintres une moitié de la semaine, et employoit tout le reste de son temps au dessin et à ses études. Tantôt on le trouvoit au milieu des ruines, recherchant d'antiques ornemens, et tantôt dessinant des bas reliefs, ou dans la chapelle de Michel Ange, ou dans les salles du vatican. L'anatomie et toutes les sciences | ce nom aux Muses, à cause du mont Piérus qu'elles habitoient. qui peuvent être accessoires à la peinture, l'occupèrent successivement, et il eut bientôt fixé l'attention de Raphaël qui l'employa ainsi que Jean d'Udine et d'autres, dans les ouvrages qu'il avoient entrepris. Parmi les artistes de son temps, aucun n'entendit mieux que lui les ornemens de la peinture; aucun ne le surpassa dans la manière hardie et fière de Raphaël. On en peut juger par les morceaux qu'il a exécutés au Vatican, tels que le passage du Jourdain, la chûte des murailles de Jérico, la bataille de Josué la nativité de notre Seigneur, etc. L'affection que Raphaël avoit conçue pour Pierino, lui procura l'occasion de déployer ses talens; et à la mort de ce grand maître, il fut chargé, ainsi que Jules Romain et Francesco il Fattore, , , PIÉRIUS VALÉRIANUS(JeanPierre Bolzani connu sous le nom de), célèbre écrivain de l'ancienne famille des Bolzani, né à Bellune, dans l'état de Venise, fut obligé, dans son enfance, de servir comme domestique. Un cordelier, son oncle paternel, qui avoit été précepteur de Léon X, le tira de cette abjection, et lui donna des leçons de littérature. Ses progrès furent si rapides, qu'il se vit bientôt ami des gens de lettres les plus célèbres, et surtout du cardinal Bembo. Léon X et Clémeut VII, lui témoignèrent beaucoup d'estime, et lui en firent sentir les effets. Piérius, préférant l'étude et une honnête médiocrité à tout ce qui pouvoit le distraire en l'éle polis et celui d'Avignon. Il se contenta d'une charge de protonotaire apostolique. Néanmoinsil fut chargé de plusieurs négociations importantes, dont il s'acquitta honorablement. Il mourut à Padoue le 25 décembre 1558, à 81 ans. d'achever les ouvrages que Ra-vant, refusa l'évêché de Justinophaël n'avoit pu finir. Le siége de Rome par les Espagnols força Pierino à se réfugier à Gènes, où il fut employé aux peintures du palais Doria; il revint ensuite Rome où il mourut en 1574, âgé de 47 ans, épuisé de bonne heure par la multiplicité de ses travaux et l'ardeur qu'il mettoit dans leur exécution. De tous les disciples de Raphaël, aucun ne saisit mieux le caractère et la manière de cet habile maître; mais il n'atteignit point la sublimité de sa composition. Il excella dans l'art de décorer la scène de ses tableaux. Ses figures sont généralement disposées et dessinées dans le goût de celles de son maître. PIÉRIDES (Mytholog.), filles de Piérus: ayant défié les Muses à qui chanteroit le mieux, elles furent métamorphosées en pies par ces déesses. On donne aussi Ses principaux ouvrages sont, I. Les Hieroglyphes. Ce sont des commentaires latins sur les Lettres saintes des Egyptiens et d'autres nations, auxquels Cælio-Augustin Curion ajouta deux livres, qu'il orna de figures et qu'il fit imprimer en 1579, infol. La meilleure édition est de Lyon 1686 infolio. Henri Schwalemberg en donna un abrégé en 1606, à Leipsick, in-12. II. Son Traité si connu, De infelicitate litteratorum, que son premier état lui donna la pensée de composer. Cet ouvrage fut imprimé pour la première fois en 1520, à Venise , par les soins d'Aloysius Lollini, évêque de , , Bellune, qui en conservoit le | mourut en 1742, âgé d'environ manuscrit dans sa bibliothèque. Il a été réimprimé depuis avec ses Hiéroglyphes, en 1647, à Amsterdam; et à Leipsick, dans le recueil intitulé : Analecta de calamitate litteratorum, in-8°, avec une préface de Burchard Mencken. III. Pro sacerdotum barba apologia, en 1533, In-8°, adressée au cardinal Hippolyte de Médicis qui avoit été son disciple, et réimprimée avec les Traités de Musonius et d'Hospinien sur l'usage de se raser la barbe et de se couper les che-ques, in-12, Paris, 1744. Elles , en 70 ans. Sans négliger les fonctions pastorales, il s'occupa de divers objets de science et de curiosité. Il a écrit sur la Couleur des nègres, sur l'Evocation des morts, sur l'Obsession naturelle, sur le Sabbat des sorciers, sur les Transformations magiques, sur le Chant du coq, sur la Pesanteur de la flamme, sur la Preuve de l'innocence par l'immersion, sur les Hommes amphibies, etc. On a rassemblé OEuvres physiques et géographi ses offrent des choses singulières et quelques idées fausses. On a encore de lui, I. Une Vie de saint Juvin, Nancy, 1732, in - 12. II. Une Dissertation physicothéologique sur la Conception de Jésus-Christ, et sur une sainteface qu'on a voulu faire passer pour une image constellée, Amsterdam, 1742, in-12. veux, Leyde, 1639, in-12. Cet écrit offre des recherches curieuses sur les grandes barbes, qu'il autorise par la loi de Moïse, par les exemples des papes Jules et Clément VII, de beaucoup de magistrats de son temps, et de plusieurs cardinaux et évêques, IV. Les Antiquités de Bellune 1620, Venise, in-8°, avec son Traité de Infelicitate litteratorum. V. Diverses leçons sur Virgile, imprimées dans l'édition du Virgile avec des Commentaires de Servius, chez Robert Etienne, in-fol., et plusieurs fois depuis. VI. Des Poésies latines. Piérius avoit reçu au baptême le nom de Jean-Pierre. Sabellius son maître, changea ce dernier nom en celui de Piérius, par allusion aux Muses, en latin Pierides, dont il ( du lac de Génésareth, ordonna à ১. + I. PIERRE (saint), prince des apôtres, fils de Jean et frère de saint André, naquit à Bethsaïde. Son premier nom étoit Simon; mais en l'appelant à l'apostolat, J. C. lui donna celui de Céphas qui, en syriaque, signifie Pierre. J.-C. l'ayant rencontré avec son frère André qui lavoient leurs filets sur le bord fut favorisé presque dès son enfance. D'ailleurs, par une suite de pédantisme de ce temps là, il falloit porter un nom qui rappe- ❘ ils prirent, dit-on, tant de poislât l'antiquité. + PIERQUIN (Jean), fils d'un avocat de Charleville, néen 1672, étudia à Reims, où il prit le degré de bachelier en théologie. Il fut pendant 40 ans curé du Châtel-sur-Aire et d'Exermont dans le diocèse de Reims, où il Pierre de les jeter en pleine mer. Quoiqu'ils n'eussent pu rien prendre de la nuit, de ce seul coup sons, que leurs barques en furent remplies. Alors Pierre se jeta saisi d'étonnement aux pieds de JésusChrist qui lui ordonna de quitter ses rets pour le suivre; et depuis ce temps, l'apôtre lui demeura toujours intimement attaché. Ik avoit une maison à Capharnaum où Jésus-Christ vint guérir sa belle-mère; et quand il choisit ses douze apôtres, il mit Pierre à leur tête. Pierre fut un des témoins de sa gloire sur le Thabor. De retour à Capharnaüm, ceux qui levoient le demi-sicle pour Ic temple, demandèrent à Pierre si son maître le payoit. L'apôtre, par ordre de Jésus-Christ, jeta sa ligne dans la mer, dit l'Ecriture, et prit un poisson, dans la gucule duquel il trouva un sicle qu'il donna pour son maître et pour lui. Pierre assista à la dernière cène, et fut le premier à qui Jésus-Christ lava les pieds. Il se trouva dans le jardin des Olives quand les soldats arrêtèrent Jésus-Christ; et transporté de colère, il coupa l'oreille à Malchus, serviteur du grand-prêtre Caïphe, chez lequel il suivit Jésus-Christ. Ce fut là qu'il le renia trois fois, et qu'ayant entendu le coq chanter, il sortit de la salle et témoigna son repentir par ses larmes. Saint Pierre fut témoin de la résurrection et de l'ascension de Jésus-Christ. Le jour que le saint Esprit descendit sur les apôtres, Pierre prêcha avec tant de force Jésus-Christ ressuscité, que 3000 personnes se convertirent et demandèrent à être baptisées. Quelques jours après, comme il montoit au temple avec Jean pour y faire sa prière, il trouva à la porte un homme perclus qui lui demanda l'aumône. Pierre lui ayant dit qu'il n'avoit ni or ni argent, lui commanda de se lever au nom de Jésus de Nazareth. Cet homme se leva aussitôt, marcha et entra dans le temple, dit toujours l'Écriture. Son ombre rendoit la santé aux malades, et on les lui apportoit de tous côtés. Cependant le grandprêtre et les Saducéens, jaloux des progrès de l'Evangile, , firent saisir les apôtres et les firent mettre en prison; mais un ange les ayant délivrés, ils allerent dans le temple annoncer de nouveau Jésus-Christ. Leurs ennemis, plus irrités que jamais, étoient sur le point de les faire mourir, lorsque Gamaliel les dé tourna de cette cruelle résolution. Ils se contentèrent donc de faire battre de verges les apôtres. Pierre sortit de Jérusalem pour visiter les fidèles des environs. II arriva à Lydde où il guérit Énée, paralytique depuis huit ans; et cette guérison opéra la conversion des habitans. La résurrection de Tabithe produisit le même effet à Joppé. Peu de temps après, il alla à Antioche et y fonda l'église chrétienne dont il fut le premier évêque. Il parcourut aussi les provinces de l'Asie mineure, vint à Rome l'an 42 de l'ère vulgaire, et y établit son siége épiscopal. Plusieurs critiques ont contesté ce point d'histoire. Saint Irenée et saint Ignace, disciples de saintPierre, nous apprennent que cet apôtre avoit fixé son siége à Rome. Tertullien appelle les hérétiques au témoignage de l'église romaine fondée par saint Pierre. Saint Cyprien nomme souvent cette église la chaire de saint Pierre. Arnobe, saint Epiphane, Origène, saint Athanase, Eusèbe Lactance, saint Ambroise, Optat, saint Jérôme, saint Augustin, saint Chrysostome, Paul Orose saint Maxime, Théodoret, saint Paulin, saint Léon, etc., nous ont laissé le catalogue des évéques de Rome, depuis saint Pierre jusqu'au pontife qui occupoit le saint siége de leur temps. Quoi qu'il en soit, la capitale du monde chrétien parut au chef des apôtres le lieu le plus propre à la propagation de la religion dont il étoit premier ministre. C'est en cefte année 42 que commencent les , , vingt-cinq années de pontificat que l'on donne communément à saint Pierre. Revenu à Jérusalem pour célébrer la Pâque de l'an 44, Hérode Agrippa, qui avoit fait mourir saint Jacques-le-Majeur, fit arrêter Pierre. Son dessein étoit de le sacrifier à sa complaisance pour le peuple; mais la nuit même du jour que le tyran avoit fixé pour le mettre à mort, l'ange du Seigneur tira l'apôtre de prison, et il sortit de Jérusalem. On croit que de là il alla pour la seconde fois à Rome d'où il écrivit sa première Epítre vers l'an 50o de l'ère vulgaire. On remarque dans cette Epitre, dit l'éditeur de la Bible d'Avignon, diverses similitudes et diverses expressions pareilles à celles qui se voient dans saint Paul; par exemple, sur la prédestination de Jésus-Christ, sur les effets de sa mort, sur le baptême. On y voit les mêmes avis aux évêques, aux personnes mariées, et la même attention à recommander aux fidèles l'esprit de douceur dans les souffrances, et l'obéissance aux princes et aux magistrats. Grotius y trouve une véhémence, une vigueur dignes du prince des apotres. Erasme et Estius reconnoissent qu'elle est pleine d'une majesté apostolique, et qu'elle renferme un grand sens en peu de mots. Saint Pierre ayant été chassé de Rome avec tous les autres juifs par l'empereur Claude, revint en Judée, et fit l'ouverture du concile de Jérusalem. Il y parla avec beaucoup de sagesse, et il fut conclu que l'on n'imposeroit point aux Gentils le joug des cérémonies légales. Il alla, peu de temps après, à Antioche, et ce fut-là que saint Paul lui résista. De retour à Rome, il écrivit sa seconde Epítre aux fidèles con- | vertis. Le but de cette Epitre est de les affermir dans l'attachement inviolable qu'ils doivent avoir à la doctrine et à la tradition des apôtres, et de les prémunir contre les illusions des faux docteurs. La persécution étoit alors allumée; Pierre fut condamné à mourir en croix. II demanda d'avoir la tête en bas, << de peur, dit un saint père, qu'on ne crût qu'il affectoit la gloire de Jésus-Christ, s'il eût été crucifié comme lui. » Ce prince des apôtres fut attaché à la croix l'an 66 de Jésus-Christ, et le 12o du règne de Néron. On varie sur l'endroit où il fut crucifié. La via ou chemin d'Ostie, le vatican et le janicule, partagent les savans. La dernière de ces opinions a trouvé, en 1809, un zélé défenseur dans le P. Jean de Capistrano, qui a publié à Rome une dissertation critique, iutitulée: Il Martirio del principe degli apostoli rivendicato alla sua sede in sul gianicolo, in-8°. Sa mort fixa irrévocablement à Rome le premier siége de l'église chrétienne qu'il avoit d'abord établi à Antioche. Dès-lors Rome devint la Jérusalem du christianisme, et la résidence de son premier pasteur. Outre les deux Epítres de saint Pierre qui sont au nombre des livres canoniques, on a attribué à cet apôtre plusieurs productions, comme ses Actes, son Evangile, son Apocalypse, tous ouvrages supposés. Plusieurs critiques et quelques philosophes modernes après eux, nient que saint Pierre ait jamais été à Rome. Ils fondent leur sentiment sur le silence de saint Luc, qui n'eût pas manqué de parler du voyage de Pierre, s'il eûtréellement prêché dans la capitale de l'empire. On répond que Saint Luc n'a pas tout dit. Il ne parle pas dans les Actes des apôtres des |