voyages de saint Paul en Arabie, I conservé quelques Lettres de cet de son retour à Damas, puis à | évêque dans le quatrième livre de son Histoire. , Jérusalem, ni de son voyage en Galatie. « Cet évangéliste, dit saint Jérôme dans son Commentaire sur l'Epître aux Galates, a omis bien des choses que saint Paul a souffertes; comme aussi que saint Pierre établit sa chaire à Antioche, puis à Rome ». А се témoignage on pourroit joindre celui de presque tous les pères qui reconnoissent que l'évêque de Kome est le successeur de saint Pierre; c'est en cette qualité que dans tous les tempsons'estadressé à lui comme au chef de l'église. Il en a exercé les fonctions par lui-même ou par ses légats dans tous les siècles: on en trouve la preuve dans les conciles généraux et dans la condamnation de toutes les hérésies. Les Grecs euxmêmes n'ont jamais contesté cette primauté avant le schisme. L'histoire ecclésiastique fournit des exemples de l'exercice de la primauté du siége de Rome sur celui de Constantinople. St. Grégoire dit expressément : « Qui doute que l'église de Constantinople ne sont soumise au siége apostolique? L'empereur et l'évêque de cette | texte de l'Ecriture. Son style est ville l'annoncent sans cesse. >>> Au reste, ces discussions appar tiennent aux controversistes. II. PIERRE (saint), évêque d'Alexandrie l'an 300, regardé comme un des prélats les plus illustres de son temps, soit pour sa doctrine, soit pour ses vertus. Sa constance fut éprouvée dans les persécutions de Dioclétien et de Maximien, et il reçut la palme du martyre en 311. Pendant son épiscopat, il fit des Canons pénitentiaux, et déposa dans un synode Mélèce, évêque de Lycopolis, convaincu d'apostasie et d'autres crimes. Theodoret nous a + III. PIERRE CHRYSOLOGUE (saint), élu archevêque de Ravenne vers l'an 433. Saint Germain d'Auxerre s'étant rendu à Ravenne pour obtenir de l'empereur Valentinien la grace de quelques criminels, mourut entre les bras de Pierre Chrysologue, qui hérita de son cilice et de son camail. L'hérésiarque Eutychès, instruit de l'éloquence de Pierre, voulut l'attirer dans son parti; mais il le renvoya à la lettre de Saint-Léon-le-Grand à Flavien lettre qui est un abrégé de la croyance catholique sur l'incarnation. On croit qu'il mourut en 458. Ses ouvrages ges ont été imprimés à Venise en 1750, in-folio, par les soins du P. SébastienPaul de la Mère de Dieu. On en a donné une nouvelle édition à Augsbourg, 1758, in-fol. On y trouve 176 Sermons, la plupart fort courts; et D. Luc d'Achery en a publié cinq nouveaux dans son Spicilege. L'illustre évêque y explique en peu de mots le coupé, quoique assez suivi: ses pensées sont ingénienses; mais elles sortent quelquefois du naturel, et ne renferment souvent que des jeux de mots. Ses Sermons n'ont rien d'assez elevé, ni d'assez éloquent, pour lui avoir pu mériter le surnom de Chrysologue (homme dont les paroles sont d'or), qui ne lui fut donné que 250 ans après sa inort, par Félix, évêque de Ravenne, rédacteur de ses ouvrages. + IV. PIERRE NOLASQUE (saint), fondateur de l'ordre de la Merci, pour la rédemption des captifs, né vers 1189 dans le V. PIERRE D'ALCANTARA , (saint), né en 1499 à Alcantara, du gouverneur de cette ville; entra dans l'ordre de St. Fran Lavıraguais, au diocèse de SaintPapoul en Languedoc, de parens nobles s'attacha dans sa jeunesse à Simon de Montfort, qui le mit auprès de Jacques, roiçois, dont il fut provincial en 1538 et en 1542. Le désir d'une plus grande solitude le fit retirer sur la montagne d'Aribibida en Portugal; il y établit une réforme, qui fut approuvée en 1554 par Jules III. Ce saint mourut le 18 octobre 1562: Clément IX le canonisa. VI. PIERRE L'EXORCISTE (Saint). Voyez MARCELLIN, no II. d'Aragon: son esprit lui acquit les bonnes graces de ce prince. Pierre profita de son crédit auprès de lui, pour établir un ordre religieux militaire, destiné à briser les fers des chrétiens captifs chez les musulmans. Ce fut le 10 août 1223 que se forma cette société respectable, connue d'abord sous le nom de Confrairie de la Miséricorde ou de la Merci. Pierre Nolasque, qui l'institua étant laïque, voulut que les obligations de ses chevaliers ne fussent pas moindres que celles des religieux de chœur. Après avoir donné la première forme à son ordre, il réunit l'office de rédempteur à celui de supérieur général. On assure que, dans les deux premières expéditions qu'il fit dans les royaumes de Valence et de Grenade, il retira 400 cap-che, fille de Pierre Ier, duc de VII. PIERRE PASCHAL (St.). Voyez PASCHAL, n° III. son , VIII. PIERRE LE CRUEL, roi de Castille, monta sur le trône après père Alphonse XI en 1350 à l'âge de 16 ans. Le commencement de son règne n'annonça que des horreurs; il fit mourir plusieurs citoyens par des supplices recherchés. Il épousa Blan Bourbon; mais il la quitta trois jours après son mariage et la fit mettre en prisou pour reprendre Marie de Padilla, qu'il entrete tifs des mains des infidèles. Il passa ensuite en Afrique, et y essuya beaucoup de traverses. Enfin, il mourut la nuit de noël | en 1256 ou 1258. Saint Louis fai-noit. Jeanne de Castro, qu'il épousa peu de temps après, ne fut pas plus heureuse: il l'abandonna. Ce procédé, joint à ses cruautés (voyez ALBORNOS et CoRONEL), souleva les grands contre soit un cas particulier de ce fondateur, et l'honora de plusieurs lettres. Pierre s'étoit associé dans l'institution de son ordre avec Raymond de Pennafort. Les rapides succès de son ordre nais-lui. Pierre-le-Cruel en fit mourir sant le firent approuver en 1230, par Grégoire IX, qui le mit cinq ans après sous la règle de saint Augustin. En 1308, Clément V ordonna qu'il fût régi par un religieux prêtre. Ce changement occasionua la division des clércs et des laïques. Les chevaliers se séparèrent des ecclésiastiques; et insensiblement il n'y eut que ceux-ci qui furent admis dans l'ordre. plusieurs, et n'épargna pas même son frère Frédéric, ni dom Juan son cousin, ni la reine Blanche de Bourbon. Enfin le peuple prit les armes contre lui en 1366; et, ayant à sa tête Henri, comte de Transtamare , son frère naturel, ils s'emparèrent de Tolède et de presque toute la Castille. Pierre passa alors dans la Guienne, et eut recours aux Anglais, qui le rétablirent sur le troue en 1367; mais ce ne fut pas pour long- | dans ses cruautés tous les raffiquand ad le jour fut passé. Cependant Charles de Valois prit le titre de roi d'Aragon, après l'interdit jeté sur cet état par le pape, et y fut conduit par Phi-gers, habillés et exercés à l'alle temps. Henri de Transtamare, assisté des troupes françaises, conduites par Bertrand du Guesclin, le vainquit dans une bataille le 14 mars 1369, et le tua de sa propre main. On croit que l'éducation auroit pu détruire ou du moins diminuer les défauts de ce prince; mais abandonné à Albuquerque, son gouverneur, qui lui fraya le chemin du vice, et se voyant absolu dans un âge où il auroit fallu pour un caractère tel que le sien une longue obéissance, il ne fut, avec de l'esprit, du courage et de l'application, qu'un tyran et un monstre. Ce prince, qui s'abandonnoit ordinairement à la férocité de son caractère, donna, dit un écrivain espagnol, quelques exemples d'amour pour la justice, qu'a conservés l'histoire. Il se plaisoit à courir la nuit par les rues. Une fois un garde du guet, croyant rencontrer un particulier, le battit vigoureusement; le roi se défendit et le tua. La justice, le lendemain, fit des perquisitions contre l'auteur du meurtre. Une bonne femme qui avoit reconnu le roi, l'accusa. Les magistrats en corps allèrent lui porter desplaintes: le roi, pour satisfaire à la loi, fit couper la tête à son effigie. On voit encore, dit-on, à Tolède, cette statue tronquée au coin de la rue où le meurtre fut commis... Par la mort de Pierre finit la postérité légitime de Raimond de Bourgogne; la race bâtarde lui succéda dans la personne de Henri de Transtamare. Voltaire demande pourquoi on donna le titre de cruel à Pierre, plutôt qu'à tant d'autres princes qui le méritoient peut-être autant que lui? C'est que le monarque Castillan parut barbare par inclination, par habitude, et qu'il mit nemens de la perfidie. On peut en voir des preuves dans son histoire, publiée à Paris, 1790, 2 vol. in-8°. + IX. PIERRE III, roi d'Aragon, fils de Jacques premier, auquel il succéda en 1276. Son premier soin fut de porter les armes dans la Navarre, sur laquelle il avoit quelques préten tious. Il se vit bientôt obligé de revenir dans ses états, où son humeur bizarre et sévère avoit soulevé les principaux seigneurs dont ses frères étoient les chefs. Ce prince qui avoit épousé Constance, fille de Mainfroy, roi de Sicile, voulut se rendre maître de ce royaume pour plaire à sa femme et pour satisfaire son ambition. Dans la vue de l'arracher à Charles d'Anjou, premier de ce nom, il cabala avec quelques séditieux et conseilla, dit-on, la conspiration des vêpres siciliennes, c'est-à-dire le massacre de tous les Français en Sicile, à l'heure de vêpres, le jour de pâques de l'an 1282. Ensuite il arriva dans le ays et s'en rendit facilement le maître. Le pape Martin IV, pénétré de douleur d'une action si barbare, excom munia les Siciliens avec Pierre et mit ses états d'Espagne en interdit. Pour éviter les suites d'une cruelle guerre, le roi d'Aragon fit offrir à Charles de vider ce grand différend par un combat particulier, à condition de se faire assister chacun de cent chevaliers. Charles, quoique âgé de soixante ans, accepta le combat contre Pierre qui n'en avoit que quarante. Le jour venu, Charles d'Anjou entra dans le champ qui leur avoit été assigné à Bordeaux par le roi d'Angleterre; mais l'Aragonois ne comparut que trainé par son goût pour les exercices militaires, il forma une compagnie de cinquante hommes commandés par des officiers étran mande; il y entra lui-même en qualité de soldat et en remplit les devoirs avec la plus sévère exactitude; il voulut qu'on oubliât son lippe-le-Hardi, son père, avec une puissante armée; il eut quelques succès, mais sans consistance. Pierre mourut le 28 novembre 1285, à Villefranche-de-rang, se fit remarquer par sa dé Panades, où il reçut l'absolution des censures, sans renoncer cependant à la Sicile, qu'il donna à Jacques son second fils, qui s'y fit couronner l'année suivante. Alphonse III lui succéda en Aragon. + X. PIERRE ALEXIOWITZ Ier, surnommé le Grand, né d'Alexis Michaëlowitz, czar de Moscovie, fut mis sur le trône | formidable, il nourrissoit en si , après la mort de son frère aîné Théodore ou Fœdor, au préjudice d'Iwan, son autre frère dont la santé étoit aussi foible que l'esprit. Les strélitz, milice à peu près semblable aux janissaires turcs, excités par la princesse Sophie, qui espéroit plus d'autorité sous Iwan, son frère, se révoltèrent en faveur de celuici; et pour éteindre la guerre civile, il fut réglé que les deux frères régneroient ensemble. L'éducation russe devoit se ressentir de la barbarie encore profonde de ces temps. La politique ambitieuse de la princesse Sophie ne négligeoit rien d'ailleurs pour traverser cette ardeur de s'instruire qu'annonça de bonne quan heure le jeune Alexiowitz; mais il étoit né pour devoir tout à luimême ; ni les principes corrupteurs dont il fut entouré, ni les plaisirs à l'aide desquels on chercha à énerver dans un âge tendre l'énergie de son caractère, ne purent le détourner de ses résolulutions. Ennemi du faste, en , férence pour ses supérieurs, ne vécut que de sa paie, plaça sa tante à l'arrière-garde de sa petite troupe et ne parvint au grade de sergent qu'après l'avoir mérité; il voulut rigoureusement ne s'élever que comme un soldat de fortune; sentant dès lors que les strélitz, entièrement dévoués aux intérêts de la princesse Sophie, formoient un corps trop lence le projet de leur suppression. Ses regards et son attention se portèrent en même temps sur le besoin d'une marine, projet dont alors l'exécution sembloit impossible. La vue d'un petit vaisseau hollandais, délaissé et oublié sur un lac, fit sur le jeune prince une impression profonde. Il chargea des constructeurs hollandais de construire à Moscow quelques petits bâtimens, et ensuite quatre frégates, montées chacune de quatre canons, sur le lac de Pereslave; il les faisoit combattre les unes contre les autres, lui-même passa successivement deux étés à bord d'un vaisseau anglais et d'un bâtiment hollandais qui faisoient le voyage d'Archangel. En 1696, le czar Iwan mourut, et Pierre devenu seul maître de l'empire, commença son règne en faisant la même année le siége d'Asoph, dont il s'empara en 1697. Pierre méditoit dès lors de faire voyage dans les différentes parties de l'Europe, pour s'instruire 1 des lois, des mœurs et des arts. | présent d'un yacht magnifique; Le , et Pierre, en quittant l'Angleterre, emmena à sa suite nombre de constructeurs anglais et d'ouvriers habiles, à la tête desquels étoit Noy. Le czar voulut prendre lui-même le titre de maître constructeur, et en cette qualité reçut, ainsi que Noy, du grand-amiral de Russie, l'ordre de construire un vaisseau de ligne. Ce fut le premier essai qu'il fit des connaissances qu'il avoit acquises, et depuis il ne cessa jusqu'à sa mort d'avoir un navire sur les chantiers. On travailloit alors en Russie à faire un canal qui devoit, par le moyen des écluses former une communication entre le Don et le Wołga. La jonction de ces deux fleuves ouvrit aux Russes le moyen de trafiquer sur la mer Noire, et en Perse par la mer Caspienne. Pierre trouva en Angleterre des ingénieurs propres à finir ce grand ouvrage. Enfin, il partit de Londres et se rendit à Vienne, d'où il se disposoit à passer en Italie; mais la nouvelle d'une sédition l'obligea de renoncer à son voyage. C'étoit encore la princesse Sophie qui l'avoit excitée du fond de son cloître. Le czar la calma à force de tortures et de supplices. Il coupa lui-même la tête à beaucoup de criminels. La plupart des strélitz furent décimés ou envoyés en Sibérie; en sorte que ces troupes, qui faisoient trembler la Russie et le czar lui-même, furent dissipées et presque entière L'an 1697, après avoir parcouru l'Allemagne, il passa en Hollande et se rendit à Amsterdam, et ensuite à Saardam; village à deux lieues de là, fameux par ses chantiers et par ses magasins. czar déguisé se mêla parmi les ouvriers, prenant leurs instructions, mettant la main à l'œuvre, et se faisant passer pour un homme qui vouloit apprendre quelque métier. Il étoit des premiers au travail; il fit lui-même un mât d'avant qui se démontoit en deux pièces; il les plaça sur une barque qu'il avoit achetée, et dont il se servoit pour aller à Amsterdam. Il construisit aussi un lit de bois et un bain. Ce prince se fit enrôler parmi les charpentiers de la compagnie des Indes, sous le nom de Baas Petter, c'est-à-dire maître Pierre : ses compagnons l'appeloient ainsi. Un homme de Saardam, qui étoit en Moscovie, écrivit à son père et découvrit par sa lettre le mystère qui enveloppoit le czar. Tous les ouvriers instruits de son rang, voulurent changer de ton; mais le monarque leur persuada de continuer à l'appeler maître Pierre. Le czar, toujours assidu à l'ouvrage, devint un des plus habiles ouvriers et un des meilleurs pilotes. Il apprit aussi un peu de géométrie et quelques autres parties de mathématiques. Pierre quitta la Hollande en 1698, pour passer en Angleterre. On lui avoit préparé un hôtel magnifique; mais il aima mieux se pla-ment détruites. Le czar institua cer près du chantier du roi. Il y vécut comme à Saardam, s'instruisant de tout et n'oubliant rien de ce qu'il apprenoit. Le roi d'Angleterre ne se borna pas à lui donner le spectacle, si conforme à son goût, d'un combat naval à la manière européenne: il lui fit ? en 1699, l'ordre de Saint-André, pour répandre l'émulation parmi ses gentilshommes. Les Russes pensoient que Dieu avoit créé le monde en septembre, et c'étoit par ce mois qu'ils commençoient l'année; mais le czar déclara que l'on dateroit à l'avenir le com |