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sainte ou d'y attendre la venue du | être l'un et l'autre. Cette multiSeigneur. Rois, comtes, marquis, tude indisciplinée fut défaite dans évêques, femmes bourgeois plusieurs combats par les Turcs; artisans, tous couroient en foule et de cette foule innombrable qui en Palestine. Pierre, animé du avoit suivi l'ermite Picard, il ne même zèle, fit un voyage dans resta que trois mille hommes qui la Terre-sainte vers l'an 1093. se réfugièrent à Constantinople. Touché de l'état déplorable où En 1097, quelques-uns des prinétoient réduits les chrétiens, il cipaux chefs des chrétiens en parla à son retour d'une ma ennuyés des longues fatigues du nière si vive au pape Urbain II, siége d'Antioche, résolurent de et en fit des tableaux si touchans, prendre la fuite. Pierre l'ermite, que ce pape l'envoya de province croyant avoir rempli sa tâche, en province exciter les princes à fut de ce nombre ; mais Tancrède délivrer les fidèles de l'oppression, le fit revenir, et lui fit faire serPierre paroissoit peu propre au ment de n'abandonner jamais premier abord à conduire une une entreprise dont il étoit le négociation. C'étoit un petit premier auteur. Il signala depuis homme, d'une physionomie peu son zèle pour la conquête de la agréable, ne mangeant que du Terre sainte et se signala au pain, ne buvant que de l'eau ; il siége de Jérusalem, l'an 1099. avoit l'air très-mortifié, portant Après la prise de cette ville, le une longue barbe et un habit fort nouveau patriarche le fit son vigrossier; mais sous cet extérieur caire général en son absence 2 humble il cachoit un grand cœur, pendant qu'il accompagna Godedu feu, de l'éloquence, de l'en- froi de Bouillon, qui alloit authousiasme, enfin tout ce qu'il devant du soudan d'Egypte pour faut pour persuader la multitude. lui livrer bataille auprès d'AsIl eut bientôt à sa suite une foule calon. Il mourut dans l'abbaye innombrable de petit peuple. de Neu-Moutier ( près de Hui) Godefroi de Bouillon, chef de la dont il étoit fondateur. Son tompartie la plus brillante de la croi- beau, qui étoit dans une grotte sade, lui confia l'autre. Pierre se sous la tour, a été comblé dans mit à la tête de ses troupes, vêtu ces dernières années, lorsqu'on a d'une longue tunique de grosse réparé l'église. Son corps a été laine sans ceinture, les pieds transporté dans la sacristie où on nus avec un grand froc et un le voit dans une urne de bois. petit manteau d'ermite. Il divisa Les croisades bien conduites auson armée en deux parties; il roient pu être très-utiles et même donna la première à Gauthier, elles eurent quelques avantages. pauvre gentilhomme de ses amis, Les Mahométans, armés par l'amet conduisit l'autre. Ce solitaire bition et le fanatisme, pilloient commandoit 40,000 hommes d'in- impunément l'Italie depuis près fanterie, et une nombreuse ca- de 200 ans ; ils étoient maîtres de valerie. Ses soldats en traversant la Sicile et de toute l'Espagne. la Hongrie, exercèrent toutes L'enthousiasme que produisit le sortes de brigandages. Il ne pou- zèle des croisés, contribua beauvoit plus les contenir, peut-être coup à les chasser de cette partie parce qu'ils ne le considéroient de l'Europe, et à les affoiblir en plus ni comme général ni comme Égypte et en Syrie. Mais les maux, prêtre, depuis qu'il avoit voulu que ces expéditions lointaines pro

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duisirent, furent encore plus grauds que le bien qui en résulta (Voyez l'article de St. BERNARD).

etc. Son style est ordinairement net et correct, sur-tout dans ses lettres, qu'on a conservées au nombre de près de 200. Pierre le Vénérable étoit un homme d'un sens droit et d'une charité rare. Dans les négociations délicates qui lui furent confiées, il montra de la prudence et de la dextérité. Il défendit son ordre contre saint Bernard, qui reprochoit aux religieux de Cluny d'être trop somptueux en bâtimens, d'avoir une table trop peu frugale, de s'éloigner de quelques pratiques de la règle de saint Benoît, par exemple de porter des culottes. Pierrele-Vénérable répondit à ces reproches, dont quelques-uns étoient minutieux, d'une manière satisfaisante. Son Apologie, ainsi que ses autres écrits, se trouvent dans la Bibliothèque de Cluny, publiée à Paris en 1614, in-folio.

+ XV. PIERRE DE CLUNY Ou PIERRE le Vénérable, né en Auvergne de la famille des comtes de Montboissier, le septième de huit enfans mâles, dont un seul resta laïc, se fit religieux à Cluny. De prieur de Vézelay, il devint abbé, puis général de son ordre en 1121, à l'âge de 28 ans. A peine futil élevé à cette place qu'il fit revivre la discipline monastique, sans affecter des austérités recherchées. Le pape Innocent II vint à Cluny en 1150; Pierre l'y reçutavec magnificence. Il donna un asile à Abailard, qui trouva en lui un ami et un père. L'abbé de Cluny combattit les opinions de Pierre de Bruys et de son sectateur Henri, dans la Provence, dans le Languedoc et dans la Gascogne. Il +XXI. PIERRE LOMBARD, mourut dans son abbaye le 24 dé- appelé le Maître des Sentences cembre 1136, âgé de près de 65 fut nommé Lombard, parce qu'il ans. Il laissa dans la seule ab- étoit de Novarre dans la Lombarbaye de Cluny 400 religieux. Les die. Il se distingua tellement dans martyrologes des bénedictins et l'université de Paris (Voy. IRde France le mettent avec un éloge NERIUS), qu'il fut de l'épourvu magnifique dans la première classe vêché de cette capitale. Philippe qui est pour les saints canonisés, fils du roi Louis-le-Gros et frère et dont le culte est public et uni- de Louis-le- jeune, refusa cet versel dans l'Église; mais il n'est évêché et le fit donner à Pierre pas canonisé selon les formes Lombard son maître (Voy. ELÉOétablies. On a de lui six livres de NORE, n° I. ). Ce savant en prit Lettres, et plusieurs autres ou- possession l'an 1139. Il n'en jouit vrages curieux entre autres, pas long-temps, étant mort en un Traité sur la Divinité de Jésus-1164. Tout le monde connoît son Christ, un contre les juifs; des ouvrage des Sentences, sur lequel Traités sur le Baptême des en- nous avons tant de Commentaires fans contre Pierre de Bruys; sur et si peu de bons (Voy. ESTIUS). l'Autorité de l'église; sur les C'est un recueil de passages des Basiliques, les églises et les au- pères, dont il concilie les contratels; sur le Sacrifice de la messe ; dictions apparentes, à peu près sur les Suffrages pour les morts; comme Gratien l'avait fait dans sur les Louanges de Dieu par les son Décret. Sa physique est celle cantiques et les instrumens de de son siècle; elle n'entre au reste musique; sur le Culte de la croix, 1 que fort peu dans sa théologie.On

doit lui pardonner toutes ses imperfections, si l'on considère que Pierre vivoit dans un temps barbare, et qu'il fut le premier auteur qui entreprit de réduire la théologie en un corps entier. (Voyez BANDINUS). Son ouvrage, dont la première édition est de Venise, 1477, in-folio, est divisé en quatre livres; et chaque livre en plusieurs paragraphes. On trouva dans cet ouvrage, après la mort de l'auteur, une proposition anathématisée par le pape Alexandre III. La voici: Christus, secundùm quod est homo, non est aliquid... (Voy. JOACHIM, no IV). On a encore de Pierre Lombard un Commentaire sur les Pseaumes, Paris, 1341, infol.; et un autre sur les Epîtres de saint Paul; 1537; in-folio. Voyez l'Histoire littéraire de France, tom. XII ).

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Nous avons de lui, I. L'Histoire
scolastique, dont la première
édition est celle d'Utrecht, 1475,
petit in-folio. C'est aussi le
mier monument typographique
qui soit sorti des presses de cette
ville et même de la Hollande,
qui comprend en abrégé l'Histoire
sainte depuis la Genèse jusqu'aux
Actes des apôtres, Bâle, 1686,
in-fol. Cet ouvrage, qu'il dédia
au cardinal Guillaume de Cham-
pagne, archevêque de Sens, est
plus dogmatique qu'historique.
L'auteur charge sa narration de
longues dissertations; qui ren-
ferment ou des raisonnemens bi-
zarres ou des fables ridicules. C'est
cet ouvrage qui a été traduit en
1295, par Guiart des Moulins,
et dont la bibliothèque impériale
possède plusieurs beaux manus-
crits et des imprimés sur vélin.
Ils sont sous ce titre : Les Livres
historiaux et escolastres de la Bi-

XXII. PIERRE DE CELLES (Petrus Cellensis), religieux, natif de Troyes, distingué par sa piété et par son savoir, fut élu abbé de Celles vers 1150, et de là transféré à l'abbaye de Saint-Rémi de Reims en 1162. Placé sur le siége épiscopal de Chartres en 1182, il l'occupa jus-ble. II. Des Sermons publiés sous qu'au 17 février 1187, jour de sa mort. On a de lui des Lettres, des Sermons des Traités de morales, et d'autres ouvrages, dans la Bibliothèque des pères, et recueillis par dom Ambroise Janvier, Paris, 1671, in-4°.

le nom de Pierre de Blois, par le P. Busée, jésuite, en 1600, in-4°. On lui attribue Catena temporum. C'est une compilation indigeste de l'Histoire universelle, publiée à Lubeck en 1475, 2 vol. in-folio; traduite en français sous le titre de Mer des Histoires, XXIII. PIERRE COMESTOR Ou Paris, 1488, en deux volumes le Mangeur, né à Troyes, cha-in-folio.... Voyez MÉTIUS no II, noine et doyen de cette ville, et MOULINS no 1. puis chancelier de l'église de Paris, quitta ses bénefices pour se faire chanoine régulier de Saint-Victor à Paris, où il mourut en octobre 1198, après avoir nommé les pauvres ses hé

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XXIV. PIERRE LE CHANTRE, docteur de l'université et chantre de l'église de Paris, auteur d'un livre intitulé: Verbum abbreviatum, se fit religieux dans l'ab

baye de Longpont, où il mourut, vers 1197. On trouve dans les bibliothèques plusieurs autres ou vrages de cet auteur, en manuscrit. Celui que nous avons cité n'est pas toujours exact. Il fut imprimé à Mons en 1637, in-4°.

ecclésiastiques. On a de lui 183
Lettres, 65 Sermons, et d'autres
ouvrages dont la meilleure et der-
nière édition est celle de Pierre
de Goussainville, in-fol., en 1667.
Il s'y élève avec force contre les
déréglemens du clergé. Son style
est coupé, sententieux plein
d'antithèses et de jeux de mots.
Les Sermons publiés sous le nom
de Pierre de Blois, par le Père
Busée, Mayence, 1600, sont
de Pierre Comestor. Il a
tinué l'Histoire des monastères

,

con

XXV. PIERRE, dit le Collombario, évêque d'Ostie, vers le milieu du quatorzième siècle couronna l'empereur Charles IV à Rome l'an 1346, et fit l'Histoire de son voyage en cette ville. L'au-d'Angleterre d'Inculfe, depuis teur et l'ouvrage seroient ou- 1091 jusqu'en 1118, publiée par bliés, si le P. Labbe n'en eût fait Savil en 1596. Les auteurs de mention dans sa Bibliothèque des l'Histoire de l'église gallicane Pierre de Blois est le

manuscrits.

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disent que

premier qui se soit servi du mot
Transsubstantiation; c'est une
erreur. (Voyez HILDEBERT).
Etienne évêque d'Autun, con-
temporain d'Hildebert, qui assista
au sacre de Philippe, fils de Louis
le Gros, le 14 avril 1129, dit
dans son Traité du sacrement
de l'autel, chap. 13:
ut... oblatio panis et vini trans-
substantietur in corpus et san-
guinem Jesu-Christi. Voyez
I. ELEONORE, à la fin. )

Oramus

+XXVIII.PIERRE ALPHONSE, juif portugais, converti à la foi dans le 12 siècle. La bibliothèque des pères offre de cet auteur un Dialogue contre les juifs, qui renferme les motifs de sa conversion. Il a aussi traduit de l'arabe en latin, un ouvrage intitulé: Opus clericales, qui a été traduit en français sous le titre de Castoiement ou Avis d'un père à son

XXVII. PIERRE DE BLOIS, ainsi appelé parce qu'il naquit dans cette ville, étudia à Paris et à Bologne, et devint précepteur, puis secrétaire de Guillaume II, roi de Sicile. Appelé en Angleterre par le roi Henri II, il obtint l'archidiaconat de Bath, dont il fut dépouillé sur la fin de ses jours. On lui donna celui de Londres; mais il y trouva plus d'honneurs que de revenus. Il avoit été auparavant chancelier de Richard, archevê- | fils. que de Cantorbery, qui faisoit un grand cas de son mérite. Cet écrivain mort en Angleterre l'an 1200, étoit d'un caractère austère, et il se signala par son zèle pour la discipline et les règles

XXIX. PIERRE, moine de Vaux-de-Cernai, ordre de citeaux au diocèse de Paris, dans le 13 siècle, accompagna en Languedoc, Guy, son abbé, un

des douze

le que Innocent IV nomma pour aller combattre les Albigeois. Il fut témoin des événemens de cette guerre dont il a écrit l'Histoire en latin. Elle est curieuse et intéressante; mais on peut reprocher à l'auteur d'exagérer les dérèglemens des hérétiques, et de ne rendre pas assez de justice à leurs vertus. Cette Histoire a été imprimée à Troyes en 1615, in-8°, par les soins de Nicolas Camusat, et dans la bibliothèque de Citeaux de dom Tissier. Arnaud Sorbin l'avoit traduite en français à Paris, 1569.

les

gneurs, les mauvais prêtres, pape mauvais juges; contre tous les genres de corruption dont le spectacle journalier allumoit sa bile. Ses parens l'avoient élévé pour être chanoine; son génie frustra leurs intentions et le créa poète. Il semble d'ailleurs avoir été un penseur extrêmement libre en matière de religion. Nous avons de lui un Sirvente fait pour être presenté à Dieu, au jour du jugement, en cas qu'il veuille le damner. Il y dira ses vérités à chacun; au père Eternel, à saint Pierre, à J.-C.; et il finit par prier la Sainte-Vierge d'obtenir qu'il ne soit pas obligé d'en venir

XXX. PIERRE, Martyr. Voy. MARTYR (Pierre), no II.

* XXXI. PIERRE, habile peintre, après avoir perfectionné ses talens à Rome, travailla à Paris, et se consacra sur-tout à la décoration des églises. Ses ouvrages les plus connus sont : St. Pierre guérissant le boiteux, et la Mort d'Hérode, deux tableaux placés à St.-Germain-desPrés; le St. François à St. Sulpice, celui de l'église St. Louis, à Versailles; le Martyre de saint Thomas de Cantorbery, à SaintLouis du Louvre; la Coupole de la chapelle de la Vierge, à St.Roch; morceaux ou le pittoresque et la manière de peindre large et facile se disputent la prééminence. Il mourut à Paris, le 14 juin 1789, âgé de 75 ans.

*XXXII. PIERRE CARDINAL, troubadour, natif de Puy en Velay, et qui, presque centénaire, vécut jusqu'au commencement du 14 siècle. Pierre fut le Juvénal de son temps; il eut lemérite rare de bien connoître les hommes et de les peindre avec force. Dans ses Sirventes hardis, il s'élève tourà-tour contre les mauvais sei

à son fils.

+ XXXIII. PIERRE D'AUVERGNE, surnommé l'Ancien, fils d'un bourgeois du diocèse de Clermont, en Auvergne, fut le premier qui, dans sa province, fit

connoître la langue et la poésie provençales. On lui doit, I. Un poème intitulé Le Contrat du corps et de l'ame. Il le laissa imparfait; mais Richard Arquier de Lambesc l'acheva dans la suite avec succès. II. Un Sirvente, c'est-à-dire une satyre contre les Siciliens, auteurs du massacre des Français pendant les vêpres siciliennes. III. Une pièce qui renferme les Eloges des poètes de son temps, où il ne s'oublie pas, en annonçant qu'il avoit la voix plus belle que les autres ; qu'il étoit le premier homme du monde pour composer des vers parfaits, et que ses poésies sont supérieures à celles de tous les poètes du pays. IV. Des Poésies spirituelles entre autres une Canzone ou Hymne en l'honneur de la Vierge, qui n'a jamais servi de modèle à celle que Pétrarque composa ensuite sur le même sujet. V. Des Vers sur différens

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