Slike stranica
PDF
ePub

origine est beaucoup plus ancienne. Le principal point de leur hérésie étoit le refus qu'ils faisoient de reconnoître la tradition. Parmi tous les livres de l'Ecriture, ils ne regardoient comme vraiment divins, que ceux de Moïse. Ils soutenoient que les hommes avoient une liberté absolue, et que la Providence n'influoit presque en rien sur leurs actions. Ils ne vouloient point reconnoître d'autre esprit que Dieu. Ils disoient qu'il n'y avoit, point d'anges; que l'ame étoit matérielle, et que les corps ne ressusciteroient jamais; qu'on ne devoit attendre après la mort ni peines ni récompenses, et que Dieu punissoit les méchans dans cette vie par les adversités, et récompensoit les bons par les biens temporels. Une doctrine si conforme aux idées grossières de la multitude, attira aux Saducéens un grand nombre de partisans; mais, ce qui doit surprendre, c'est qu'avec une morale si relâchée, leurs mœurs étoient fort sévères; et ils se distinguoient particulièrement par leurs austérités. Les Saducéens ont du rapport, en quelques points, avec les Samaritains et les Caraïtes, avec lesquels on les a quelquefois confondus. Ils ont subsisté longtemps après la ruine de Jérusalem; et M. Basnage prétend que leur secte est encore existante en Afrique; mais il n'en apporte aucune preuve.

SAGESSE (la). C'est le titre d'un des livres de l'ancien Testament, ainsi nommé, parce qu'il traite, tant de la sagesse créée que de la sagesse incréée. Dans la version grecque, ce livre est intitulé la Sagesse de Salomon, parce que ce prince est l'auteur des sentences et des pensées qui s'y trouvent, quoique S. Irénée, Tertullien, S. Ambroise et d'autres, prétendent qu'il ne l'a pas écrit.

[ocr errors]

SAINT. C'est le titre que l'on donne, dans l'Eglise catholique, à un fidèle canonisé par le Pape avec les

formalités ordinaires, et que l'Eglise nous assure être
participant de la gloire éternelle. Voyez Canonisa-

CANONISA-

Très-saint Père. C'est ainsi que l'on appelle le

souverain pontife de l'Eglise catholique, lorsqu'on
lui écrit ou qu'on lui adresse la parole.

Les empereurs Grecs portoient autrefois le titre.
de Saint, à cause de l'onction de leur sacre.

Invocation des saints. 1. L'invocation des saints
-est un dogme fondé sur les Ecritures saintes, sur la
tradition et la pratique de l'Eglise universelle. Les
saints sont plus puissans dans le ciel qu'ils ne l'ont
été sur la terre, parce que leur sainteté est épurée et
consommée. L'ombre même de S. Pierre opéroit des

prodiges. L'attouchement des os da prophète Elisée ressuscita un cadavre (IV. Reg. 13, 21.). L'Eglise a toujours foudroyé les hérétiques réfractaires sur ce point. En un mot, si l'on a pu invoquer les saints sur la terre, on doit les invoquer dans le ciel.

2. Les Juifs modernes admettent l'invocation des saints. C'est le sentiment de Bayle, qui, parlant des pélerinages que font les Juifs au tombeau du prophète Ezéchiel, et des miracles qu'ils lui attribuent, dit qu'on ne publieroit pas ces fables parmi les Juifs, » si l'invocation des saints leur paroissoit une chose » défendue. »

3. Lorsqu'il est mort parmi les Hottentots quelqu'homme distingué par son courage ou par la sainteté de sa vie, sa mémoire est consacrée par des honneurs particuliers. Ses compatriotes lui dédient spécialement un bois, une montagne, une prairie; et lorsqu'ils passent auprès de ces lieux, qu'ils regardent comme sacrés, ils se rappellent les vertus du défunt, ét s'enveloppent la tête de la peau dont ils sont couverts. Ils lui adressent leurs prières et lui demandent sa protection; pratique qui donne lieu de penser que les Hottentots croient que l'ame est immortelle.

SAINTE-CROIX (l'ordre des chevaliers de la) fut institué par le premier roi de Congo qui embrassa le christianisme, et s'est toujours maintenu depuis avec beaucoup d'éclat.

SAINTETÉ: qualité ou état d'un homme saint. 1. La sainteté est un des caractères de la véritable Eglise. L'Eglise est sainte, parce que Jésus-Christ son chef, à qui elle est unie, est la source de toute sainteté; parce qu'elle offre à Dieu le sacrifice le plus saint qui lui puisse être offert. Enfin elle est sainte par la sainteté de sa doctrine, de ses sacremens, et de plusieurs de ses membres, qui sont saints, parce qu'ils sont justes et en état de grâce.

[ocr errors]

J

2. Voici les idées de Jukiao, philosophe chinois, sur la sainteté, telles que nous les a transmises le père Le Gobien. « La fin que le sage doit se proposer est > uniquement le bien public. Pour y travailler avec » succès, il doit s'appliquer à détruire ses passions; » sans quoi il lui est impossible d'acquérir la sainteté, » qui seule le met en état de gouverner le monde » et de rendre les hommes heureux. Cette sainteté >> consiste dans une parfaite conformité de ses pen»sées, de ses paroles et de ses actions avec la droite » raison.... Les passions troublent la tranquillité de l'esprit: il faut en retrancher la trop grande viva» cité; il faut empêcher qu'elles ne soient l'effet d'un » emportement outré de la cupidité. »

3. Le P. Tachard explique ainsi les opinions des Siamois sur la sainteté. « Pour être saint, il suffit » d'avoir passé dans plusieurs corps, et d'y avoir ac>> quis beaucoup de vertus, et qu'en pratiquant ces » actes de vertu, on se soit proposé d'acquérir la » sainteté. Les propriétés de la sainteté sont les mê>> mes que celles de la divinité. Les saints les possèdent » aussi bien que Dieu, mais dans un degré bien moins » parfait, outre que Dieu les a par lui-même, sans » les recevoir de personne; au lieu que les saints les » tiennent de lui par les instructions qu'il leur donne. » C'est lui qui leur apprend tous ces secrets, dont il >> a une connoissance parfaite. C'est pour cela que, >> s'ils ne renaissent pendant qu'il est dans le monde, » comme ils ne peuvent recevoir ces enseignemens, >> ils ne sont point sanctifiés : aussi ont-ils la coutume, » dans leurs bonnes œuvres, de demander la grâce » de renaître en même temps que leur Dieu. La sain»teté de ces hommes vertueux n'est parfaite que » lorsqu'ils meurent pour ne plus renaître, et que » leurs ames sont portées dans le paradis pour y jouir > d'une éternelle félicité. »

[ocr errors]

Votre Sainteté : titre d'honneur et de vénération que l'on donne aux papes. Tous les évêques étoient autrefois qualifiés de Votre Sainteté; S. Grégoire a même donné à quelques-uns le titre de Votre Béatitude.

Si l'on en croit Du-Cange, les empereurs de Constantinople et quelques rois d'Angleterre, ont pris autrefois le titre de Sainteté, au lieu de celui de Majesté.

SALAVAT. Ce mot s'entend de la confession de foi prescrite par l'Alcoran, et qu'aucun des Malométans ne doit omettre ou négliger. C'est un des préceptes d'une nécessité absolue; aussi toutes les fois que les muézims ont convoqué le peuple à la prière, chaque Musulman se rend à la mosquée, et commence ses actes d'adoration par le salavat. Celui, disent les docteurs, qui manqueroit à un devoir aussi saint, souffriroit dans l'araf, ou purgatoire, les peines dues à cette transgression.

SALIENS: prêtres institués par Numa pour avoir soin de ce qui concernoit le culte du dieu Mars. Ils étoient au nombre de douze, tous de famille patricienne. Ils portoient le nom de saliens, du latin salio, je saute, parce qu'ils avoient coutume de danser et de sauter pendant les cérémonies religieuses. Leur habillement consistoit en une robe de diverses couleurs, avec la toge bordée de pourpre et un bonnet en forme de cône. La principale fonction des Saliens étoit de garder les boucliers sacrés, appelés anciles. On rapporte qu'un bouclier étant autrefois tombé miraculeusement du ciel, les devins, consultés sur ce prodige, répondirent que la ville qui conserveroit ce bouclier commanderoit à tout l'univers. Les Romains firent faire onze boucliers entièrement semblables à celui-là, afin qu'il ne pût être reconnu ni enlevé; et ils confièrent la garde de ces douze boucliers aux prê

« PrethodnaNastavi »