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sous peine d'encourir ses censures et l'indignation de la divinité. »

Les Virginiens donnent quelquefois à cette idole le nom d'Okée, quelquefois celui de Kiwasa. « Ils croient, dit l'auteur cité, que cette idole n'est pas un seul être, et qu'il y en a plusieurs de même nature, outre les dieux tutélaires; en conséquence, ils donnent à tous ces êtres le nom de Quioccos. » Voyez KIWASA.

QUIRINUS: surnom qui fut donné à Romulus, lorsqu'il fut mis au rang des dieux. On rapporte que ce prince faisant la revue de son armée, il survint tout-à-coup un affreux ouragan, qui, formant un nuage de poussière, déroba Romulus aux yeux des soldats. Mais lorsque l'orage fut appaisé, on ne le vit plus paroître; ce qui fit croire à la multitude qu'il avoit été enlevé dans le ciel. Les sénateurs, mécontens de son autorité despotique, avoient saisi l'occasion de cet orage pour le mettre en pièces, et chacun d'eux avoit caché sous sa robe quelque membre de Romulus. Pour éloigner tout soupçon, ils furent les premiers à crier que Romulus avoit été enlevé au ciel, et à proposer son apothéose. Ils aimoient mieux l'adorer mort, que de lui obéir vivant. Le peuple superstitieux, et flatté de l'idée d'avoir un dieu pour fondateur, ne douta plus que Romulus ne fût un des habitans de l'Olympe. Les Sabins donnèrent au nouveau dieu le nom de Quirinus, de Cures, une de leurs villes. Les Romains l'adoptèrent, et lui élevèrent un temple, sous ce nom, sur une montagne, qui fut appelée Quirinale.

QUISANGO : divinité qu'adorent les Jagas. C'est une idole de la hauteur de douze pieds, représentée sous une figure humaine. Elle est environnée d'une palissade de dents d'éléphans; et sur chacune de ces dents, est placée la tête d'un prisonnier de guerre,

Ou

ou d'un esclave que l'on a égorgé en son honneur. QUITZALCOAT. Les Mexicains donnoient ce nom au dieu qui présidoit au commerce. C'étoit proprement leur Mercure. Les négocians célébroient tous les ans sa fête avec beaucoup de solennité. Ils choisissoient un esclave des mieux faits, qu'ils lavoient dans un lac appelé le lac des Dieux. On le revêtoit ensuite de tous les ornemens dont on avoit coutume de parer Quitzalcoat, et, pendant les quarante jours qui précédoient la fête, cet esclave, ainsi habillé, représentoit le dieu. On lui rendoit les mêmes honneurs qu'à Quitzalcoat lui-même; on lui procuroit sans cesse de nouveaux plaisirs; on lui donnoit des festins continuels; en un mot, l'on n'oublioit rien pour lui faire passer agréablement cette heureuse quarantaine, qui devoit avoir pour lui une fin bien funeste. Neuf jours avant la fête, deux prêtres venoient se prosterner à ses pieds, et lui donnoient un avis capable de troubler tous ses plaisirs. «< Seigneur, lui >>>disoient-ils, vos plaisirs ne doivent plus durer que »> neuf jours. » Il étoit d'étiquette que l'esclave leur répondît, d'un ton gai et résolu : « A la bonne » heure! » et, sans marquer la moindre tristesse, continuât de se divertir et de s'étourdir sur son sort. Si l'on s'apercevoit que le courage lui manquât, et qu'il prît un air rêveur, on lui faisoit prendre une certaine liqueur, qui, en lui troublant la raison, lui rendoit sa belle humeur. Cependant l'instant fatal arrivoit auquel le dieu prétendu devoit servir de victime. Quelques instans avant de l'égorger, on lui rendoit encore des honneurs qu'il devoit regarder comme autant d'insultes. On l'immoloit enfin à l'heure de minuit, et on lui arrachoit le cœur, que l'on jetoit devant le dieu Quitzalcoat, après l'avoir offert à la lune. Son cadavre étoit jeté du haut en bas du temple; et l'on finissoit la cérémonie par des danses religieuses.

Les prêtres de Quitzalcoat étoient chargés de parcourir chaque soir toutes les rues de la ville, et de battre le tambour, pour avertir tout le monde de se retirer chez soi. Le lendemain, dès la pointe du jour, ils se servoient du même tambour pour éveiller tous les habitans, et les avertir de reprendre leurs tra

vaux.

Ce même Quitzalcoat étoit honoré d'une façon particulière dans la ville de Cholula, que l'on croyoit qu'il avoit fondée. Outre ses autres qualités, on lui attribuoit encore une certaine inspection sur l'air, et sur tout ce qui concerne cet élément. On l'invoquoit aussi spécialement, lorsqu'on étoit sur le point de partir pour la guerre. On étoit persuadé que ce dieu avoit prédit l'arrivée des Espagnols dans le Mexique, et la destruction de ce florissant empire. Le culte qu'on lui rendoit étoit cruel et sanguinaire, comme celui de la plupart des divinités mexicaines. Outre le grand nombre des victimes humaines qu'on immoloit en son honneur, les dévots, pour lui plaire, se faisoient, en sa présence, des incisions dans quelque partie du corps, tant ils croyoient ce dieu avide de sang.

QUIVERASIRI: jeûne solennel : jeûne solennel que les Indiens pratiquent dans le courant de février. Il dure vingtquatre heures; et pendant tout ce temps il est défendu de prendre aucune nourriture, et même de dormir. On doit s'occuper à tourner autour des pagodes, et à raconter les histoires des dieux du pays, quoique fort peu édifiantes.

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QUONIN: divinité domestique des Chinois, à laquelle ils attribuent le soin de ce qui concerne le ménage et la production de la terre. On représente ordinairement à ses côtés deux enfans: l'un a les mains jointes, et l'autre tient une coupe.

RAB

RABBINS. C'est le nom que l'on donne aux docteurs des Juifs modernes. Ils sont principalement instruits de ce qui concerne la loi orale et la tradition. Dans le Levant, c'est la voix publique qui confère le titre de rabbin à ceux qui se distinguent par leur science. Le peuple les appelle cacham, c'est-à-dire sage; et dès-lors ils sont reconnus comme rabbins. Mais, en Allemagne et en Italie, ce sont les anciens rabbins qui, de vive voix ou par écrit, donnent ce nom à ceux qui le méritent par leur doctrine. Ils appellent les plus savans morenu ou rau, c'est-à-dire précepteur ou maître. Les moins savans sont nommés chaver de rau, c'est-à-dire compagnon de maître. Ceux qui ont le titre de rau ou de morenu, sont des espèces de juges ecclésiastiques, et même civils. Ce sont eux qui décident de ce qui est permis ou défendu. Toutes les affaires qui concernent la religion ressortissent. à leur tribunal. Ils célèbrent les mariages, et président aux cérémonies du divorce. Ils prêchent dans les synagogues, et instruisent dans les académies. Dans toutes les assemblées, ils occupent les premières places. Ils ont le pouvoir d'infliger des peines à ceux qui violent les préceptes de la loi, et même de les excommunier: autorité qui les rend redoutables, et les fait respecter.

La première fois qu'un nouveau rabbin se rend à la synagogue, le chazan ou le chantre l'appelle tout haut par son nom, en y joignant le titre de sa nouvelle dignité, et l'invite à s'approcher du pupitre pour lite et pour expliquer les livres saints. Le rabbin fait d'abord quelques complimens, et diffère, par modestie, de se rendre à cette invitation; mais il cède enfin, et commence l'exercice de son emploi. La

charge de rabbin n'est point lucrative, quoiqu'elle soit difficile à exercer. Il n'y a que le premier ou le grand rabbin, ainsi qu'on l'appelle à Cologne et à Francfort, qui recueille de sa dignité quelque profit. Ce n'est qu'avec la permission de ce grand rabbin qu'on peut en créer de nouveaux. Un grand nombre de priviléges accordés autrefois aux rabbins, sont anéantis depuis la destruction de la république des Juifs.

RACHAT DES PREMIERS-NÉS. La loi des Juifs leur ordonnoit d'offrir au sacrificateur le premier enfant que leur femme mettoit au monde, ainsi que les premiers-nés de leurs troupeaux; mais elle permettoit au père de l'enfant de le racheter, en donnant au prêtre cinq sicles (1) d'argent. Quoique les Juifs modernes n'aient plus ni prêtres ni sacrificateurs, cet usage subsiste cependant parmi eux. Lorsque l'enfant a trente jours accomplis, le prêtre fait venir un des Juifs qui se prétendent descendus d'Aaron, et lui remet l'enfant. Le descendant d'Aaron demande à la mère si cet enfant est le premier qu'elle ait eu? Elle répond affirmativement; sur quoi il dit, en se tournant vers le père : « Cet enfant m'appartient; si vous » voulez l'avoir, il faut que vous le rachetiez. » Le père lui présente de l'or et de l'argent dans un bassin ou dans une tasse. Le descendant d'Aaron prend deux ou trois écus d'or, et rend l'enfant à ses parens. Cette cérémonie est suivie de quelques réjouissances. Si les parens sont eux-mêmes de la race d'Aaron, ils sont exempts de racheter leur enfant.

Les anciens Juifs rachetoient aussi les premiers-nés de leurs troupeaux, lorsque c'étoient des animaux immondes; les autres étoient immolés au Seigneur.

Si le père vient à mourir avant que le premierné ait les trente jours accomplis, la loi n'oblige point (1) Le sicle valoit vingt oboles,

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