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à le racheter. Elle lui environne le cou d'une petite lame d'argent, sur laquelle il est écrit que l'enfant, n'ayant point été racheté, appartient au sacrificateur. Lorsqu'il est devenu majeur, alors il se rachète lui

même.

RAFAZIS, c'est-à-dire infidèles. Les Turcs donnent ce nom aux Persans, qui suivent une interprétation de l'Alcoran un peu différente de la leur. On sait à quels excès se porte, dans toutes les religions, ce qu'on appelle l'esprit de parti. Les Turcs et les Persans nous en offrent un exemple frappant. Ceux-là, quoiqu'ennemis des Chrétiens et des Juifs, sont néanmoins persuadés, dans leurs faux principes, que la clémence de Dieu peut s'étendre sur ces nations infidèles; mais ils soutiennent qu'il n'y a point de miséricorde pour les Rafazis, dont les crimes sont, aux yeux de Dieu, soixante et dix fois plus abominables que ceux des autres. Conséquemment ils croient la mort d'un Persan aussi méritoire que celle de soixante et dix Chrétiens. RAM. Voyez RHAAM.

RAMADAN, ou RAMAZAN, est le nom du grand jeûne ou carême des Mahométans, ainsi que de leur neuvième mois, pendant lequel dure cette abstinence religieuse. Il ne leur est pas permis, pendant ce temps-là, de manger, ou de mettre quoi que ce soit dans leur bouche, tant que le soleil est sur l'horizon, mais seulement après qu'il est couché, et que les lampes qui sont autour du clocher des mosquées sont allumées. Alors ils se livrent à la joie et à la bonne chère. Ils font d'ailleurs presque toutes leurs affaires la nuit, et passent le jour à dormir et à se reposer; de sorte qu'à proprement parler, leur jeûne n'est autre chose qu'un changement du jour à la nuit. Ils appellent ce mois saint et sacré, et disent que, pendant ce temps, les portes du paradis sont ouvertes, et celles de l'enfer fermées. Le jeûne du ramadan est

d'une telle obligation, qu'il en coûteroit la vie à quiconque oseroit le rompre. C'est surtout un crime abominable de boire du vin; et ceux qui prennent cette liberté dans d'autres temps, ont soin de s'en abstenir quatorze jours avant le grand jeûne, pour ne point donner de scandale. Comme les mois des Mahométans sont lunaires, leur ramadan vient, tous les ans, dix jours plus tôt que l'année précédente; de sorte qu'avec le temps, ce jeûne parcourt tous les mois de l'année.

Les Nègres mahométans, qui habitent les pays intérieurs de la Guinée, commencent leur ramadan, ou carême, à la nouvelle lune de septembre. Aussitôt qu'ils l'aperçoivent, ils crachent dans leurs mains, et les élèvent vers le ciel ; ils les tournent ensuite plusieurs fois autour de leur tête : c'est par cette cérémonie, qu'ils répètent trois ou quatre fois, qu'ils saluent la lune. Les Nègres mahométans du Sénégal pratiquent le jeûne du ramadan avec une rigueur et une austérité particulière: ils demeurent jusqu'au coucher du soleil sans rien boire ni manger. Ceux qui se piquent d'une plus grande régularité se font même un scrupule d'avaler leur salive, et croiroient avoir rompu le jeûne si par hasard un moucheron entroit dans leur bouche; c'est pourquoi ils se la couvrent avec le plus grand soin. Il est interdit à tous en général de fumer pendant la journée; et, quoiqu'ils aiment le tabac à la fureur, ils s'en abstiennent cependant très-exactement. Mais ils se dédommagent bien d'une gêne si rigoureuse dès que le soleil est couché. Ils passent la nuit toute entière dans la débauche: les grands et les riches dorment ensuite pendant tout le jour; mais on ne conçoit pas comment peuvent faire les pauvres, qui, condamnés au travail pour gagner leur vie, après une nuit passée dans la débauche sans un instant de repos, sont obligés de

travailler tout le jour sans rien manger, et qui sont punis par une cruelle bastonnade, si l'on s'aperçoit qu'ils se relâchent en la moindre chose de la sévérité du jeûne.

RAMEAUX. Voyez ce mot au Supplément, et l'article PALMES.

RAMTRUT: pagode fameuse par la dévotion des Indiens, que l'on voit à Onor, ville du royaume de Canora. L'idole qu'on y adore a la forme d'un singe. On la promène quelquefois dans les rues de la ville, sur un chariot qui ressemble à une tour, et qui est de la hauteur de quinze pieds; il a quatre roues, et on le traîne avec une grosse corde. Quelques prêtres montent sur ce chariot pour accompagner l'idole, et chantent des prières pendant la procession.

RAPHAEL. C'est le nom que donne l'Ecriture à un archange que Dieu envoya pour conduire le jeune Tobie, dans le voyage qu'il fit par le commandement de son père. Tous les services que cet ange tutélaire rendit au jeune homme qui lui étoit confié, sont amplement décrits dans le livre de Tobie. Ce fut lui qui fit conclure son mariage avec Sara, fille de Raguel. Il lui apprit un remède pour rendre la vue à son père, qui étoit aveugle; et, lorsqu'il l'eut ramené sain et sauf à la maison paternelle, il déclara qu'il étoit un des sept anges qui assistent continuellement devant le trône de Dieu, et disparut sur-le-champ. Le nom de Raphaël signifie en hébreu remède de Dieu. (Voyez ANGES.) ·

RASPOUTE ou RASBOUTE. Il y a dans les Indes une sorte de Banians à laquelle on a donné ce nom, parce que ceux qui sont de cette secte ont beaucoup d'inclination pour la guerre, et font éclater beaucoup de courage caractère absolument opposé à celui des autres Banians, qui sont mous et efféminés, et

qui d'ailleurs, entêtés de la métempsycose, abhorrent le sang par principe de religion.

RATJASJAS. C'est le nom que donnent les Indiens aux esprits malfaisans. Ils voltigent dans les airs, mais sans nuire aux hommes, parce qu'ils ont un chef, nommé Beyrewa, qui ne leur permet pas de faire aucun mal, ni même de rien prendre pour leur subsistance; ce qui fait qu'ils sont exposés à souffrir beaucoup de la faim et de la soif, et que souvent ils viennent sur la terre demander l'aumône, sous une forme humaine. Au nombre de ces mauvais génies, les Indiens placent les ames de ceux qui ont mal vécu dans le monde.

RAULINS: prêtres du royaume d'Arracan. On en distingue trois ordres, qui sont, les pringrins, les panjans, et les xoxom. Les pringrins ont sur la tête une espèce de mitre jaune, avec une pointe qui leur tombe par derrière; les autres ont la tête nue. Tous ces prêtres sont habillés de jaune, ou, selon quelques-uns, de noir. Ils ont la tête rasée, et sont obligés de garder le célibat. Quand ils sont surpris dans quelque faute contre la chasteté, on les dégrade, et ils sont réduits à l'état des laïques. Les uns habitent des maisons particulières, où ils vivent à leurs dépens; les autres sont logés dans des monastères fondés par le prince ou par quelque seigneur riche et dévot. La fonction la plus importante des raulins est l'éducation de toute la jeunesse du royaume, qu'ils sont chargés d'instruire dans la connoissance de la religion et des lois. On assure que ces prêtres sont fort charitables, et s'acquittent avec soin envers les étrangers des devoirs de l'hospitalité. Ils ont un chef, nommé xoxon-pringri, dont le pouvoir s'étend sur tout ce qui concerne la religion, et qui, dans le pays, est une espèce de pape. Il fait son séjour ordinaire dans l'île de Munay;

et sa dignité de grand-prêtre imprime tant de respect, que le Roi lui-même lui cède toujours la droite, et s'incline profondément devant lui toutes les fois qu'il lui parle. Parmi les raulins, il y en a qui affectent une sainteté particulière, et vivent en hermites. Ces derniers sont aussi divisés en trois ordres, qui sont, les grépis, les manigrépis, et les taligrépis. Leurs grandes austérités les font passer pour des saints aux yeux du peuple.

REBAPTISANS. Ce nom fut donné à ceux qui soutenoient que le baptême conféré par les hérétiques étoit nul, et par conséquent qu'il falloit rebaptiser ceux d'entre les hérétiques qui abjuroient leurs erreurs et rentroient dans le sein de l'Eglise. Cette opinion fut adoptée, en 255, par les évêques d'Afrique, qui avoient à leur tête S. Cyprien. Un nommé Magnus, voyant que les hérétiques Novatiens conféroient de nouveau le baptême à ceux qui abandonnoient l'Eglise pour passer dans leur parti, consulta S. Cyprien, pour savoir s'il falloit aussi rebaptiser les Novatiens qui revenoient à l'Eglise. Le saint docteur répondit qu'il le falloit, et il en apporta plusieurs raisons, dont voici les principales: 1.o les hérétiques n'ont point le Saint-Esprit : ils ne peuvent donc pas le conférer à ceux qu'ils baptisent; 2.o hors de la véritable Eglise, il n'y a point de salut donc il n'y a point de vrai baptême parmi les hérétiques. Ces deux principes étoient la base de tout ce que S. Cyprien dit et écrivit sur cette matière pendant le cours de la dispute. Son sentiment fut confirmé dans un concile des évêques d'Afrique, qu'il jugea à propos de convoquer à ce sujet dans sa ville de Carthage. Quelque temps après, un second concile, plus nombreux encore, renouvela et ratifia les décisions du premier. En même temps, il fit informer le pape Etienne de ce qu'il avoit prononcé sur le baptême des hérétiques.

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