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pensée et toute intention criminelle. C'est ce qui » leur fait dire que leur loi est impossible dans la pratique. » En effet, la sévérité de cette loi est si grande, que toute action qu'elle défend est toujours un péché, et ne peut jamais être excusée, ni par la nécessité, ni par l'intention, ni par le hasard, ni par aucune circonstance.

Il y a quelques peuples absolument stupides et sauvages, parmi lesquels on n'a pu découvrir encore presque aucune trace de religion.

6. Tout le culte religieux de certains insulaires voisins des îles Philippines, se réduit à quelques gestes. Lorsqu'ils entendent parler de l'Être suprême, qu'ils nomment Abba, ils joignent les mains et lèvent les yeux vers le ciel.

7. On ne remarque aucune religion, ni aucune apparence de culte extérieur chez les habitans de Vobitsbang, province de l'île de Madagascar; seule. ment ils pratiquent la circoncision, mais, chez presque tous les peuples d'Afrique, c'est un usage fort indépendant de la religion. Ils s'abstiennent aussi de manger de la chair de porc, mais simplement pour suivre une coutume dont ils ne connoissent ni le fondement ni l'origine.

8. Il est difficile d'avoir une connoissance précise de la religion des habitans de Sierra-Léona, dans la Guinée. C'est un mélange bizarre et monstrueux de mahométisme et d'idolâtrie. Un yoyageur ayant un jour demandé à l'un d'eux quelle étoit la divinitě qu'il adoroit; il répondit que les Blancs adoroient Dieu, mais que le diable étoit la divinité des Noirs. Un autre voyageur rapporte qu'il a entendu dire à plusieurs d'entr'eux qu'ils faisoient consister toute leur religion dans leur exacte obéissance pour leurs souverains et leurs chefs.

9. On ne trouve point d'idoles chez les peuples

qui habitent aux environs de la rivière de Guillimanca, dans l'Afrique plusieurs d'entr'eux reconnoissent et adorent un Être suprême. Ils croient aussi l'existence des esprits malins. Ils célèbrent des fêtes, et jeûnent rigoureusement à certains jours; mais ils sont trop peu connus pour qu'on puisse avoir un détail circonstancié de leur culte.

Les habitans du royaume de Mosambique, en Afrique, n'ont, à proprement parler, aucun culte ni aucunc religion, à moins qu'on ne veuille donner ce nom à quelques pratiques superstitieuses qui sont en usage parmi eux.

10. La religion des habitans du royaume de Montbase, en Afrique, est un mélange d'idolâtrie et de mahométisme. Ils regardent leur roi comme une divinité, et lui attribuent une puissance presque sans bornes: lorsqu'il sort de son palais, on porte toujours devant lui le feu, symbole de la divinité.

11. Anciennement, dans l'île de Ternate, il n'étoit permis à qui que ce soit, pas même aux prêtres, de parler de religion. Il n'y avoit qu'un seul temple; une loi expresse défendoit qu'il y en eût deux. On n'y voyoit ni autel, ni statues, ni images. Cent prêtres, qui jouissoient d'un revenu considérable, desservoient ce temple. Ils ne chantoient ni ne parloient; mais, dans un morne silence, ils montroient avec le doigt une pyramide sur laquelle étoient écrits ces mots : << Mortels, adorez Dieu, aimez vos frères, et rendez»> vous utiles à la patrie. »

Religion anglicane. Henri VIII avoit porté le premier coup à la véritable religion en Angleterre, en usurpant l'autorité du souverain pontife; mais il avoit respecté les dogmes et les cérémonies de l'Eglise catholique. Edouard VI, son fils et son successeur, acheva de détruire la religion, en introduisant dans le royaume la nouvelle réforme des Protestans. Mais

ce grand ouvrage, qui lui avoit coûté tant de peines et de travaux, fut aboli par la reine Marie, qui lui succéda. Cette princesse, zélée catholique, étouffa dans sa naissance l'hérésie qui commençoit à infecter l'Angleterre, rétablit l'exercice de la religión romaine, et la cimenta du sang d'une foule innombrable de Protestans, qu'elle fit impitoyablement mourir. Ceś cruautés odieuses n'empêchèrent pas que la Réforme ne reparût en Angleterre, plus triomphante que jamais, sous le règne d'Elizabeth. C'est proprement cette Reine qui a fixé l'état de la religion en Angleterre. Elle assembla dans la ville de Londres un synode où l'on régla les points de la confession de l'Eglise anglicane. On y prit un milieu entre les erreurs des Protestans et les dogmes de l'Eglise catholique. L'ordre hiérarchique, proscrit par les Protestans, fut conservé; et, sur plusieurs articles importans, on s'écarta des opinions de Luther et de Calvin.

Voici en abrégé le contenu de la croyance de l'Eglise anglicane. Elle reconnoît l'existence et les attributs de Dieu, la Trinité, l'Incarnation, la descente de J.-C. aux enfers, et sa résurrection. Elle croit que F'Ecriture sainte suffit pour régler la foi et le culte des Chrétiens. Elle admet le symbole de Nicée, celui de S. Athanase et celui des apôtres. Elle condamne le pelagianisme et le semipelagianisme, reconnoît le libre arbitre et le mérite des bonnes œuvres. Elle pense que Jésus-Christ seul est exempt de péché, et que les hommes qui pèchent après le baptême, peuvent recevoir le pardon de leurs fautes. Elle définit l'Eglise, l'assemblée des fidèles, dans laquelle on enseigne la pure parole de Dieu, et dans laquelle on administre les sacremens selon l'institution de JésusChrist. Mais elle déclare que cette Eglise visible, quoique dépositaire et conservatrice de la parole de

Dieu, n'a pas le droit d'obliger à croire ce qui ne s'y trouve pas renfermé. Elle nie l'infaillibilité des conciles généraux et l'existence du purgatoire, rejette les indulgences, les reliques et les images. Elle ne reçoit que deux sacremens, le Baptême et la Cène. Elle nie la transsubstantiation dans l'Eucharistie, et croit qu'on ne mange Jésus-Christ que spirituellement et par la foi. Elle se déclare pour la communion sous les deux espèces, et nie que l'Eucharistie: soit un sacrifice. Elle condamne le célibat des ecclésiastiques, rejette l'autorité de la tradition, et reconnoît dans l'Eglise le pouvoir d'excommunier. Enfin elle approuve la consécration des évêques, l'ordination des prêtres et des diacres, proscrit l'autorité du Pape, et défère au souverain le titre de chef suprême de l'Eglise Anglicane. Depuis cette réforme, plusieurs sectes différentes se sont introduites en Angleterre, et y sont tolérées par le gouvernement. Les deux principales sont les Presbytériens ou Puritains, et les Episcopaux. Les désordres occasionnés par les violentes querelles de ces deux partis ont donné lieu à plusieurs Sociniens, Ariens et Anabaptistes de s'introduire dans le royaume, où ils exercent paisiblement leur religion. Il ne faut pas oublier la secte des Quakers, la plus singulière de toutes. Voyez PRESBYTÉRIENS, EPISCOPAUX, QUAKERs.

RELIQUES. On appelle ainsi tout ce qui reste, soit du corps des saints, soit des choses qui ont servi à leur usage. S. Paul nous apprend que les membres des saints sont les temples du Saint-Esprit; et par conséquent, ces précieux restes conservent quelque chose de la vertu et de la sainteté de ceux à qui ils ont appartenu. Cette idée est le fondement de la vénération que les peuples vraiment chrétiens ont toujours eue pour les restes des saints personnages. l'Ecriture nous apprend aussi que les Juifs, en sortant

de l'Egypte, emportèrent les os du patriarche Joseph. Cette dévotion, si naturelle et si raisonnable, est particulièrement fort accréditée dans l'Église catholique. Elle n'est pas moins ancienne que l'établissement du christianisme. Les premiers fidèles s'approchoient des martyrs, « (1) tandis qu'on les tourmentoit, pour recueillir, avec des linges ou des éponges, le sang qui couloit de leurs plaies, et le conserver dans des fioles qu'ils mettoient dans les sépulcres. On fit mourir sept femmes qui avoient ainsi ramassé les gouttes du sang de S. Blaise; et quand S. Cyprien eut la tête tranchée, les fidèles avoient étendu des linges autour de lui, pour recevoir son sang. Ils n'étoient pas moins curieux d'enlever les corps des martyrs, ou d'en recueillir les restes; car souvent il ne demeuroit que des os ou des cendres, comme quand ils avoient été brûlés ou dévorés par les bêtes; et de là est venu le nom de reliques. Ils n'épargnoient point la dépense pour les racheter des mains des bourreaux et les ensevelir honorablement souvent même il leur en coûtoit la vie. Il y en a qui ont souffert le martyre pour avoir baisé le corps des martyrs, pour avoir empêché qu'on ne leur insultât après leur mort, pour les avoir cherchés, pour les avoir ensevelis. Il y en a eu de jetés dans les cloaques d'où ils avoient tiré les corps saints. On fit mourir S. Théodore l'Hôtelier, pour avoir retiré les corps de sept vierges d'un étang où on les avoit noyées. Les disciples de S. Ignace reportèrent ses reliques de Rome jusqu'à Antioche. Ce soin des reliques étoit la cause de l'acharnement des Païens à dissiper les corps des martyrs, après leur mort; joint à cela qu'ils croyoient diminuer par-là l'espérance de la résurrection. « Vous vous flattez, disoient-ils, que vos corps demeureront » jusqu'au jour que vous croyez les reprendre; et

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(1) Moeurs des Chrétiens.

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