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vent armées de pointes. - On voit plusieurs fléaux ou fouets d'armes au Musée d'artillerie de Paris.

FLECHE. Ce projectile faisait partie des armes offensives des Gaulois; mais l'usage s'en perdit presque dans le pays après l'invasion des Francs, qui préféraient frapper leurs ennemis corps à corps. On ne conserva la flèche que comme arme de chasse, jusqu'à l'époque où des Baleares, des Italiens, désignés sous le nom de Génois, prirent service en France, et où des Gascons, imitateurs des archers arabes, y combattirent à la manière de leur pays.

L'arc et l'arbalète (voyez ARCHERS et ÅRBALÉTRIERS) survécurent même assez longtemps à l'invention de l'artilerie. L'arbalète décochait des carreaux

ou garrots (flèches à fer carré), qu'on lançait aussi avec des machines de guerre; ou bien des viretons, grands dards empennés virant ou tournant en l'air.

Les arbalètes de première grosseur, que l'on bandait avec des ressorts, lançaient aussi des matras, traits sans pointe, beaucoup plus longs et plus gros qu'une flèche ordinaire, et armés d'un gros fer arrondi propre à briser l'armure ou les os d'un combattant.

Les autres espèces de flèches servaient toutes aux archers. On les nommait : saettes (sagitta), eslingues, passadouz, dardes, gourgons, songnoles, panons ou penons, raillons, barbillons (flèches a fer barbelé), paonnets, frètes, flesches ou floiches (de l'italien freccia, ou plutốt du vieux mot allemand flitz).

Le fameux chirurgien Ambroise Paré a joint à son traité sur la cure des blessures des gens de guerre (livre XI) une estampe représentant les différentes sortes de flèches usitées au temps de François Ier.

établit un présidial et une maréchaussée, et y fonda, en 1603, un magnifique collége de jésuites dont les bâtiments sont aujourd'hui affectés à un collége royal militaire. - [Voyez ÉCOLES.]

Foulques le Réchin prit la Flèche d'assaut vers 1090. Le connétable de Richemont s'en empara en 1426. Les Vendéens y entrèrent en 1793, et les chouans firent d'inutiles efforts pour s'en rendre maîtres en 1799.

La population actuelle de cette ville est de 6500 habitants.

FLÉCHIER (Esprit), né le 10 juin 1632, à Pernes, petite ville du diocèse de Carpentras, commença par enseigner la rhétorique à Narbonne, avant de venir se faire à Paris une réputation d'orateur. Appartenant à une famille pauvre, il avait été élevé à Avignon par son oncle Hercule Audifret, supérieur de la doctrine chrétienne. Cette congrégation se consacrait spécialement à l'instruction de la jeunesse. La connaissance approfondie que Fléchier acquit rapidement des langues anciennes le mit en état de les enseigner lui-même de bonne heure avec succès. Il fit honneur à la congrégation par le savoir et l'élégance de langage qui brillaient dans ses leçons, et par des essais de poésie latine remplis de facilité et d'éclat. Un petit poëme latin, où il décrivait en vers ingénieux le fameux carrousel donné, en 1662, par Louis XIV, fut admiré comme un tour de force; et c'en était un en effet, à cause de la difficulté de rendre en latin tous les détails de cette fête singulière. Après la mort de son oncle, Fléchier quitta la congrégation dont il avait à se plaindre, et vint à Paris. Il était sans fortune et sans protecteur. Il commença par faire obscurément le catéchisme aux enfants dans une paroisse. Bientôt après il entra comme précepteur dans une famille noble. Grâce à cette position, qui le fit connaître à plusieurs personnes du grand monde son mérite sortit de l'obscurité; son esprit, la grâce séduisante de son langa

FLECHE (la), Fixa, Flexia, ville comprise autrefois dans le haut Anjou, maintenant chef-lieu d'arrondissement du département de la Sarthe. Dès le dixieme siècle, la Flèche était une des principales villes de la province, et pos-ge, la dignité polie de ses manières, la

sedait une forteresse redoutable dont on voit encore les restes au milieu du Loir. Mais, au quatorzième siecle, elle déchut considérablement, et ne se releva que par la munificence de Henri IV. Ce prince y

gravité douce de son caractère, le firent estimer et rechercher par des gens dont le commerce était aussi agréable que leur amitié pouvait être utile. Admis dans la société de l'hôtel de Rambouil

let, Fléchier y obtint de grands succès comme bel esprit, comme poëte latin, comme causeur spirituel et éloquent. Ce fut à cette époque qu'il embrassa la carrière de la prédication. Ses sermons furent estimés, mais ne produisirent aucune impression plus vive. Ses oraisons funèbres parurent des chefs-d'œuvre d'art et de goût, et lui firent une éclatante réputation, quoiqu'il ne fût pas le premier venu dans ce genre et qu'il eût eu Bossuet pour devancier. Tout le monde fut frappé du merveilleux ta- lent avec lequel il sut soutenir l'intérêt dans un sujet peu étendu et peu varié, l'éloge de madame de Montausier; de la délicatesse gracieuse avec laquelle it peignit les vertus de son modèle, et du pathétique doux et insinuant avec lequel il déplora la perte de cette femme accomplie. Mais l'oraison funèbre de Turenne donna de lui une bien plus haute idée, et le plaça, dans l'opinion de la plupart des contemporains, à côté de Bossuet lui-même. On sait que le même sujet avait été traité peu de temps auparavant par Mascaron, et si heureusement, que beaucoup de gens pensaient qu'il n'était pas possible de mieux faire. C'était le sentiment de madame de Sévigné. « M. de Tulle, dit-elle en écrivant à sa fille, a surpassé tout ce qu'on attendait de lui dans l'oraison de M. de Turenne: c'est une action pour l'immortalité; » et ailleurs : « Il me semble n'avoir jamais « rien vu de si beau que cette pièce d'é« loquence. On dit que l'abbé Fléchier « veut la surpasser; mais je l'en défie. « Il pourra parler d'un héros, mais ce « ne sera pas M. de Turenne; et voilà « ce que M. de Tulle a fait divinement « à mon gré: la peinture de son cœur est un chef-d'œuvre. Je vous avoue que j'en suis charmée; et si les cri«tiques ne l'estiment plus depuis qu'elle « a été imprimée, je rends gráces aux * dieux de n'être pas Romain. » Enfin, dans un autre endroit: «Jen'ai point vu • l'oraison funèbrede M. Fléchier: est-il « possible qu'il puisse contester à M. de • Tulle? Je dirois là-dessus un vers du • Tasse, si je m'en souvenois. » Cependant l'ouvrage de Fléchier lui parvint, et aussitôt qu'elle en eut pris connaissance elle changea d'avis, et revint sur

sa première admiration avec une bonne foi et une impartialité qu'elle aurait dû mettre aussi dans son jugement sur Racine et Corneille. « En arrivant ici, << madame de Lavardin me parla de << l'oraison funèbre de Fléchier. Nous << nous la fimes lire, et je demande « mille et mille pardons à M. de Tulle; <<< mais il me parut que celle-ci étoit <<< au-dessus de la sienne. Je la trouve « plus également belle partout; je l'é<< coute avec étonnement, ne croyant « pas qu'il fût possible de dire les mê« mes choses d'une manière toute nou« velle. En un mot, j'en fus char<<« mée. » Ce qui donnait, en effet, la supériorité à Fléchier, c'est que son oraison était plus également belle; mais, du reste, il y avait dans Mascaron des parties énergiques et des traits de génie que Fléchier n'avait pas égalés. L'Aca démie n'avait pas attendu cette nouvelle preuve du talent de Fléchier pour l'appeler dans son sein: elle l'avait nommé trois ans auparavant, en 1676, à la place de M. Godeau, et l'avait reçu le même jour que Racine. Le discours de réception de Fléchier avait été fort applaudi, et, chose singulière, tous les honneurs de la séance avaient été pour lui, tandis qu'on avait à peine fait attention à Racine. Soit qu'il fût intimidé par le succès de son collègue, soit qu'il ne fût pas content du remerciment qu'il avait composé lui-même, l'auteur d'Andromaque et de Britannicus lut son discours avec précipitation, d'une voix si basse et si confuse, que « M. Colbert, dit Racine le fils, qui étoit venu pour l'entendre, n'en entendit rien, et que ses voisins même en saisirent à peine quelques mots. » Nous ne pouvons aujourd'hui juger si le discours de Racine méritait, en effet, de passer inaperçu à côté de celui de Fléchier, car il ne se retrouva pas dans ses manuscrits, et l'Académie ne prit pas la peine de l'insérer dans ses recueils. Après l'oraison funèbre de Turenne, Fléchier fut regardé comme un des hommes qui honoraient le plus l'Eglise et les lettres: dès lors il ne pouvait manquer d'avoir part aux bienfaits de Louis XIV. Ce prince le nomma a l'évêché de Lavaur, dans le Languedoc Il lui dit, en lui annonçant sa nomination, ces gracieuses paroles : « Je ⚫ vous ai fait un peu attendre une place ⚫ que vous méritiez depuis longtemps; ■ mais je ne voulois pas me priver sitôt ⚫ du plaisir de vous entendre. » Peu de temps après, une autre faveur fit mieux éclater encore la haute estime que ressentait pour lui le monarque. Du siége de Lavaur, Fléchier fut transféré à celui de Nîmes. Ce qui prouve qu'il n'était point ambitieux, c'est qu'il s'opposa autant qu'il put à ce changement. L'évêché de Nîmes était infiniment supérieur à l'autre par l'importance et par les revenus; mais, à Lavaur, Fléchier s'était attiré en peu de temps la confiance et l'amour de tous. Il s'était for tement attaché à son troupeau et s'était promis de lui vouer tous ses soins; il ne céda qu'après une longue résistance, et parce qu'il n'y avait pas moyen de se soustraire aux ordres du monarque. A Nîmes, comme à Lavaur, il fit bénir son ministère; dans cette nouvelle résidence, le gouvernement ecclésiastique était plus difficile, à cause de la résistance qu'opposaient les protestants au système de conversion forcée adopté contre eux. Fléchier, tout en cherchant

avec zèle à détruire l'hérésie, selon Pordre du roi, dans la province qui lui était confiée, s'attacha à prévenir les rigueurs de la persécution. Il s'adressait aux esprits et aux cœurs, et repoussait l'emploi de la force. Ses raisonnements et sa charité déterminèrent un grand nombre de conversions: ceux qu'il ne pouvait persuader étaient sûrs de trouver en lui un protecteur contre les violences d'un zèle fanatique. Enfin, ib gagna tout le monde par une tolérance qui n'otait rien chez lui à l'ardeur et à Pla sevérité de la foi, et sa mémoire est restée également chère aux catholiques ret aux protestants dans son diocèse. Ses loisirs étaient employés à composer des ouvrages de littérature et d'histoire, ou à diriger les travaux de l'académie qu'il avait fondée à Nîmes. Il vécut entouré des témoignages de l'estime et -de la reconnaissance publiques jusqu'en T'année 1710. Quelque temps avant de mourir, il eut un songe qui fut pour lui un pressentiment de sa fin prochaine. Il ordonna sur-le-champ à un sculpteur de faire un dessin très-modeste

pour son tombeau, craignant que sa famille ne mît dans le monument qui devait renfermer ses restes un faste dont, toute sa vie, il s'était soigneusement préservé. Quelque temps après avoir pris ce soin, il mourut avec une pieuse et édifiante résignation, le 16 février 1710. Les protestants s'associèrent au deuil causé par sa mort dans la province. Lorsque Fénelon reçut la nouvelle de cette perte, il s'écria: « Nous avons perdu notre maître ! » Ces paroles étaient sincères, et si le jugement qu'elles renferment ne nous paraît point exact, du moins elles sont dans la bouche d'un tel homme un magnifique éloge, et le plus bel hommage peut-être qu'ait reçu la mémoire de Fléchier.

Ainsi que nous l'avons dit, Fléchier, comme orateur, fut presque mis au même rang que Bossuet par un grand nombre de ses contemporains. Beaucoup de gens alors trouvaient Bossuet sublime, mais trop négligé, et préféraient le grand art du panégyriste de Turenne. Cette opinion fut abandonnée dans l'époque suivante, et l'on reconnut quel immense intervalle séparait ces deux hommes. Aujourd'hui Fléchier est ap. précié à sa juste valeur, et la place gut lui a été définitivement assignée, bien que plus modeste, est encore assez belle. Car nous ne sommes pas de ceux qui, réservant à Bossuet la gloire de grand orateur, ne veulent voir en Fléchier qu'un habile rhéteur. Nous ne caractériserons point ce dernier par ce mot injurieux. Esprit droit et sincère, âme honnête et convaincue, la vérité était pour lui un besoin, et l'éloquence n'avait pas à ses yeux d'autre mission que de traduire et de répandre la vérité. Ce n'était donc point un rhéteur. Il serait plus juste de dire qu'il fut, tout en s'attachant à des idées sérieuses et sincères, un artiste consommé de style. Ce fut à la fois un prêtre vertueux et fervent, un littérateur élégant, un écrivain habile. C'était un prédicateur zélé et vénérable, qui avait commencé par enseigner la rhétorique, par composer des poëmes latins et par être bel esprit à l'hôtel de Rambouillet. Il était jaloux de recueillir les suffrages qu'on accorde à l'esprit, au talent, à la grâce et à l'harmonie du beau langage; cependant il ne l'était pas assez pour se préoccuper uniquement des moyens de flatter les esprits et de se faire admirer. Tout en travaillant son style, il ne perdait pas de vue la gravité et l'élévation de son ministère, et son amour pour la forme ne lui faisait point oublier le but sérieux de la parole. De là le caractère de ses ouvrages, où l'on trouve à la fois une piété douce et profonde, un sentiment élevé de la perfection morale, une noblesse de pensées qui tient à l'amour du vrai, et une élégance étudiée et séduisante, une pompe travaillée et majestueuse, une délicatesse de nuances et d'oppositions spirituellement élaborée, enfin, tout l'art d'un homme qui fait jouer l'idiome français sous sa main, comme un instrument compliqué et savant que sa patience ingénieuse a rendu docile.

Parmi les reproches que la critique adresse à Fléchier, quand elle insiste sur l'abus qu'il a fait des artifices de style, le plus grave est d'avoir prodigué l'antithèse outre mesure. Ce reproche est juste; mais, du reste, il faut remarquer que l'antithèse se réduit rarement chez lui à de simples oppositions de mots. L'antithèse est toujours, ou du moins presque toujours, chez lui dans la pensée. Ce qui fait qu'elle devient blamable dans ses discours, c'est qu'elle se représente trop souvent, c'est que tant de phrases soigneusement divisées en deux compartiments qui font contraste, finissent par rendre la marche de l'orateur monotone et par fatiguer l'attention.

Fléchier a su se garder, en général, de ce défaut dans son Oraison funèbre de Turenne. Ce discours, par l'heureuse disposition des parties, par l'élévation simple et forte des pensées, par la grandeur touchante du pathétique, par la beauté harmonieuse du style, est réellement son chef-d'œuvre, et un des chefs-d'œuvre de l'éloquence française. Mais, s, toutefois, pour l'admirer sans restriction, il ne faut pas trop se souvenir de Bossuet, et de l'Oraison funèbre de Condé. Ce qui fait le plus de tort à Fléchier, quand ce souvenir, se présentant à notre esprit, amène une inévitable comparaison, c'est la néces

sité qu'il s'est malheureusement imposée de rappeler, en retraçant la vie de son héros, un très-grand nombre des événements qui avaient illustré à la guerre son habileté ou sa valeur. Ne pouvant faire entrer dans son discours tous les noms de lieux ou d'hommes qui se rattachaient à ces événements, forcé d'ailleurs d'être très-bref, il se borne à des allusions rapides, à des indications vagues, faites en termes généraux, et par conséquent banals, qui refroidissent singulièrement l'intérêt. L'orateur a beau donner du mouvement à sa phrase et dire, par exemple : « Ici, il forçait des retranchements et secourait une place assiégée; là, il surprenait les ennemis ou les battait en pleine campagne : ces villes, où vous voyez les lis arborés, ont été ou défendues par sa vigilance, ou conquises par sa fermeté et par son courage, etc.: >>> ces allusions, dont une note nous avertit, en nous apprenant qu'il s'agit en cet endroit du secours donné à Arras, de la défense de Condé, de la prise de Landrecies, etc., n'ont rien de frappant, n'offrent rien à l'esprit, et ne sont qu'une peinture insignifiante et commune. Sans la note placée au bas de la page, pouvait-on se douter qu'il y a là quelque chose qui appartient en propre à la vie de Turenne, qui est particulier à son histoire? Ne sont-ce pas là de ces phrases comme il peut s'en trouver dans l'éloge d'un capitaine quelconque? Ce genre de reproche s'appliquerait malheureusement à plus d'une partie de l'Oraison funèbre de Turenne. Bossuet avait à parler d'une vie aussi remplie de faits militaires de tous genres; mais il a sagement choisi deux ou trois événements principaux: tels que la bataille de Rocroy, celle de Lens, la célèbre campagne contre Merci, et les a mis sous les yeux de ses auditeurs par des narrations

ou

des tableaux aussi pittoresques qu'éloquents, et empreints d'une couleur particulière et locale, sans se croire obligé d'entrer dans d'autres détails et de dire et d'indiquer tout ce qu'a fait son héros. Ici Bossuet est supérieur, même pour l'art, à Fléchier. La partie de l'Oraison funèbre de Turenne qui soutient le mieux la comparaison avec Bossuet, est l'exorde, qui a été loué et

cité si souvent. Le cardinal Maury rapporte, au sujet de cet exorde, une anecdote assez curieuse. Mascaron, ainsi que nous l'avons dit, fit l'éloge de Turenne un peu avant Fléchier. Il fondait, avec raison, de si grandes esperances sur l'heureux choix de son texte, relatif à la vie et à la mort de Judas Machabée, dont, six ans auparavant, il avait rappelé deux fois les propres paroles dans l'exorde de son eloge funèbre en l'honneur du duc de Beaufort, qu'en assistant à l'Oraison funèbre de Turenne prononcée par Fléchier, il fut hors de lui et saisi de frayeur, jusqu'au moment où il entendit l'orateur débuter par le texte insignifiant: Proba me, Deus, et scito cor meum. Soulagé alors du poids de la crainte dont il était suffoqué, il dit en plaisantant à ses voisins, qui avaient remarqué son agitation: «Me voilà tranquille; je ne redoutais que son *texte; j'avais peur qu'il n'eût pris le *mien: il peut dire à présent tout ce * qu'il voudra, j'applaudirai de bon

cœur. »

FLEIX (le). - Ce bourg du département de la Dordogne, situé à 20 kilom. de Bergerac, est connu dans l'histoire pour avoir été, en 1580, le rendez-vous des signataires du traité qui termina la querre des amoureux (voyez ce mot et EDIT, t. VII, p. 104). Le château de Fleix était alors compris dans le Périgord, et appartenait à Gaston de Foix. Les conférences entre le roi de Navarre, chef des huguenots, et le duc d'Anjou, qui avait promis au roi d'être le mé diateur de la paix, commencèrent dès la fin d'octobre; cependant on ne signa le traité que le 26 novembre, et un derhier article y fut ajouté le 16 décembre, a Coutras, où la reine mère et Marguerite avaient aussi établi la résidence de leur cour. Malgré la longueur de ces négociations, entremêlées de fêtes galantes et d'hostilités, le nouveau traité ne contenait guère d'autres dispositions que celui de Bergerac. Henri III le confirma à Blois le 26 décembre; le parleIment de Paris l'enregistra le 26 janvier

suivant.

FLERS, en Normandie, ancienne baronnie du diocèse de Bayeux (aujourd'hui chef-lieu de canton du départe

ment de l'Orne), érigée en comté, en 1598, en faveur d'un membre de la famille de Pellevé.

FLERS-EN-ESCRÉBIEUX, ancienne seigneurie de l'Artois (aujourd'hui du département du Nord), érigée en baronnie, en 1662, en faveur d'un membre de la famille d'Ostrel.

FLESSELLES OU FLÉCELLES, ancienne famille de l'Amiénois, dont le premier membre qui se soit distingué est Philippe de FLESSELLES, médecin ordinaire des rois François Ier, Henri II, François II et Charles IX, mort en 1562.

Son fils, Jean de FLESSELLES, comte de Corbeil, secrétaire du conseil d'État, reçu, en 1626, président à la chambre des comptes de Paris, fut l'aïeul de Léonor de FLESSELLES, marquis de Brégy, conseiller d'État d'épée, et ambassadeur extraordinaire en Pologne, puis en Suède. Ce dernier, qui avait épousé Charlotte Saunaise de Chazan, dame d'honneur d'Anne d'Autriche (voyez au tome III, p. 332, l'article BRÉGY), mourut en 1712, sans laisser de postérité.

Son petit-neveu, Jacques de FLESSELLES, acquit au moment de la révolution une déplorable célébrité. Né vers 1730, il était, en 1765, intendant de la province de Bretagne; et, ainsi que le duc d'Aiguillon et le comte de SaintFlorentin, il se signala par la passion et la violence avec lesquelles il poursuivit le célèbre et malheureux la Chalotais; et il en fut récompensé, bientôt après, par l'intendance de Lyon.

Il était, en 1789, prévôt des marchands de la ville de Paris. Le 14 juillet, au moment où le peuple, vainqueur à la Bastille, démantelait la forteresse, une scène cruelle se passa à l'hôtel de ville. Flesselles, qui semblait poussé à sa perte par une inexorable fatalité, avait amassé sur sa tête les plus violents soupçons. De complicité avec les ennemis du peuple, d'un esprit léger, lié par une communauté d'opinions avec le nouveau ministère, il croyait que, dans les graves circonstances où l'on se trouvait, il suffisait, pour sortir d'embarras, de gagner du temps en trompant le peuple. On lui reprochait d'avoir annoncé avec assurance l'arri

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