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couronnes de chêne et de laurier, qu'ils distribueront au nom de la patrie reconnaissante.

• Du moment où le Directoire, précédé de sa garde et accompagné des ministres, sera rendu à sa place, la garde nationale en activité, divisée en quatorze corps représentant les quatorze armées, et portant chacun un drapeau distinctif, commencera les évolutions.

« A chacun de ces corps sera adjoint un certain nombre de vétérans, invalides ou soldats blessés. Ceux-ci, conduits par des officiers et accompagnés du drapeau de leur armée respective, monteront vers le Directoire, qui couronnera les drapeaux. Des symphonies, des chants civiques (*) et des décharges d'artillerie, précéderont, accompagneront et suivront la cérémonie. >>>

Tout fut disposé d'après ce programme. Carnot prononça un discours, et, après la cérémonie, commencèrent des danses qui se prolongèrent sans interruption le reste de la journée.

Le 21 janvier restait toujours une des principales fêtes commémoratives. Ce jou jour-là, toutes les autorités supérieures renouvelaient le serment de haine à la royauté. Dans le temple de la Victoire, on lisait alors des inscriptions pareilles à celle-ci :

Si, dans la république, il se trouvait un traître,
Qui regrettåt les rois ou qui voulût un maître,
Que le perfide meure au milieu des tourments!
(Voltaire, Brutus).

Le 10 messidor an vi, la plus utile profession de l'homme en société, l'agriculture, reçut les hommages du peuple, comme les vertus de Marc-Aurèle, l'héroïsme de Guillaume Tell, la bien faisance de Vincent de Paul, les bons ménages, etc., etc.

Le 11 pluviôse an VI (1er février 1798), une loi ordonna que l'on célébrerait chaque année, le 30 ventose (20 mars), une fête de la Souveraineté du peuple; mais certains plaisants la surnommèrent la fête des saints Innocents.

Ces solennités n'étaient plus l'expression d'une pensée commune, d'un senti(*) Ces hymnes à la victoire étaient de Coupigny, Flins, Lebrun, Chénier, la Chabeaussière pour les paroles, et de Catel, Gossec, Chérubini et L. Jadin, pour la musique.

ne

aussi

ment sincère dans les gouvernants; elles consistaient plus qu'en pompes vaines, aussi froides que mensongères. Cependant l'anniversaire du 14 juillet, qui fut célébré en 1800, reparut encore une fois avec tous les caractères de fête nationale qu'il semblait avoir perdus depuis nos malheurs. Le temple de Mars, où les plus vieux des défenseurs de la patrie étaient placés près du premier consul, fut le théâtre d'une cérémonie imposante. Après une touchante revue des invalides, passée par Bonaparte, le cortége se rendit au Champ de Mars que remplissaient les troupes. Les drapeaux ennemis furent présentés au peuple par le ministre de la guerre; et Bonaparte promit pour le Ier vendémiaire, anniversaire de la fondation de la république, ou la paix, ou de nouvelles victoires; le peuple entier lui répondit par d'unanimes acclamations.

Sous le consulat, on célébra encore plusieurs fêtes nationales; telles furent: la féte en l'honneur de Las Casas, au temple de la Victoire (Saint-Sulpice, le 28 août 1800); la fête de la fondation de la république (le 23 septembre 1801); la fête pour la paix générale (le 9 novembre 1801), etc., etc.

Mais ces pompes ne tardèrent pas à dégénérer; et elles furent tout à fait abrogées sous l'Empire. Alors, on ne trouva rien de mieux, pour amuser le peuple, que les honteuses distributions de comestibles qu'on lui jetait comme à un chien avide; les bals, les théâtres publics, les feux d'artifice, les mâts de cocagne, etc., etc. On afferma à Paris les réjouissances publiques, comme la boue, le pavé et les lanternes. Ces traditions furent continuées par les Bourbons jusqu'à la révolution de 1830. Quant au gouvernement actuel, sans donner à ses fêtes un caractère plus national, il a su du moins en faire disparaître les plus ignobles accessoires. Toutefois, si les gouvernements ne cherchent plus à parler, dans des solennités imposantes, au cœur et à l'imagination des citoyens, à exciter en eux les passions nobles et généreuses, le peuple sait encore être grand, lorsque l'objet de la fête est vraiment grand, ou lorsqu'il lui est permis d'agir suivant

F

son inspiration. Ainsi, quoiqu'on fût aux jours les plus froids de décembre, nous avons vu le cercueil de Napoléon (*) rentrant dans Paris, passer sous l'arc de triomphe de l'Étoile, salué des plus vifs transports de l'enthousiasme populaire. Les inaugurations industrielles, les tributs d'hommages payés aux grands hommes par les villes qui les ont vus naître, lors de l'érection des statues qu'elles leur consacrent, sont encore de belles manifestations, un puissant appel à la reconnaissance et au dévouement, ces deux leviers à l'aide desquels les anciennes républiques ont fait de si grandes choses.

Une cérémonie qui a prouvé récemment encore avec quelle élévation de sentiment les populations peuvent orga niser une fête publique, c'est celle par laquelle Strasbourg, les 24, 25 et 26 juin 1840, a célébré la découverte de Gutenberg et inauguré le monument consacré à la mémoire de cet homme justement célèbre. Ce qui s'est passé pendant ces trois jours réveillera éternellement dans la mémoire de ceux qui en ont été témoins l'image des fêtes antiques. « C'était un magnifique spectacle! une grande ville, une grande province faisant un appel à toute l'Europe intelligente, et s'unissant de la ferveur d'un immense concours de spectateurs, pour rendre un hommage réfléchi à la royauté du génie, pour revendiquer, au nom de la France, Pimprimerie comme son bien, Gutenberg comme son hộte (**)! »

Le premier jour se forma une belle
et noble procession, où, derrière le
drapeau national et le vieil étendard de
la république de Strasbourg, marchaient
tous les fonctionnaires publics, puis
les députations des communes, des arts
et metiers, les Polonais réfugiés, les
députations étrangères, chaque corps
se distinguant par ses bannières. On
traversa la ville, tapissée de fleurs de-
puis le pavé jusqu'aux toits des mai-
sons; on arriva sur la place, où, au
pied de la statue, des ouvriers impri-
meurs fondaient des caractères, com-
posaient, éprouvaient, imprimaient les
couplets d'un hymne que la ville entière
allait entonner. L'œuvre de David fut

(*) Voyez la relation de M. Aug. Luchet.
Voyez FUNÉRAILLES

inaugurée, et saluée par le canon, les
cloches, les applaudissements et les
chants de cent mille spectateurs. Le
soir, la ville entière fut illuminée.

Le lendemain, Strasbourg offrit un
spectacle non moins admirable: le cor-
tége industriel, exclusivement préparé
par les magistrats municipaux, par les
citoyens eux-mêmes. Toutes les vieilles
corporations des métiers défilèrent en
costume solennel à travers les rues,
chacune portant sa bannière, ses ins-
truments et ses chefs-d'œuvre, entourés
de jeunes filles, d'enfants, de jeunes
ouvriers: les maréchaux traînant sur un
char à six chevaux une forge en pleine
activité; les jardiniers accompagnant
des voitures pleines de jeunes filles et
de fleurs, et un dernier char, vert et
fleuri comme les autres, plein de vieux
jardiniers; les menuisiers avec un bahut
sculpté, et des meubles de toutes for-
mes; les tonneliers dansant le vieux
quadrille des cerceaux; les bouchers
conduisant deux bœufs aux cornes do-
rées; les relieurs portant des livres de
tous les formats, et de ce nombre la
première Bible de Strasbourg, impri-
mée en 1466 par J. Meutelin; les im-
primeurs entourant un char magnifique
que trainent huit chevaux empanachés,
et sur lequel est une presse en activité,
etc., etc.; enfin, pour couronnement du
cortége, une immense cavalcade de la-
boureurs dans leur beau costume noir;
douze voitures décorées de branchages
et de fleurs, remplies de femmes as-
sises, dans les costumes pittoresques
du pays; au milieu de ce long convoi,
une femme à pied portant le drapeau
national, honneur rendu à ces jours
héroïques de 1814, où les femmes de
l'Alsace s'armèrent pour repousser l'é-
tranger, parce que les homines étaient
tous soldats ou morts.

Un publiciste, membre de l'Institut, écrivait, après avoir vu cette noble solennité: « Le peuple est un grand artiste; cette fête de Strasbourg doit réconcilier avec les fêtes; c'est la chose la plus extraordinairemer linairement belle, gracieuse, originale qu'on ait jamais vue. C'est un modèle à suivre; espérons qu'on le sui

vra. »

Là, du reste, finirent les solennités populaires. Un banquet officiel termina

cette journée. La troisième fut remplie par une exposition industrielle et typographique. Ces fêtes, si fécondes en graves et touchantes émotions, avaient été célébrées par une population vraiment capable d'apprécier la puissance et la grandeur de l'idée qui les dominait. « Il est beau, dans un temps d'é« goïsme et d'intérêts matériels, de ré<<< veiller au cœur des peuples le feu sacré « de l'enthousiasme et de la reconnais« sance; il est beau de tourner le front « des hommes vers les cieux, et de leur << rappeler, par un noble symbole, leurs « droits et leurs devoirs (*). »

§ 4. Fétes religieuses.

Avant la révolution de 1789, on comptait en France quatre-vingt-deux jours de dimanche et de fêtes d'obligation. Depuis les temps les plus reculés, jusqu'aux siècles de la réforme et de la philosophie moderne, ces solennités avaient été encore plus nombreuses, et le peuple les observait strictement, soit de bon gré, soit parce que le législateur avait prêté son appui à l'Eglise (voyez DIMANCHE). Mais quand la foi vint à se refroidir, le pou

voir séculier lui-même sentit combien

cette multiplicité de fêtes entraînait d'inconvénients; combien elle nuisait à la majesté de la religion, aux intérêts publics. Sous Louis XIV même, dans un temps où la Fontaine disait:

Le mal est que dans l'an s'entremêlent des jours Qu'il faut chômer: on nous ruine en fètes,

le gouvernement exécuta dans cette matière délicate quelques faibles réformes. En 1666, pendant qu'on bâtissait le Louvre, Colbert mit tout en œuvre pour hâter les travaux dont il était pressé de faire jouir le roi. La défense faite aux propriétaires de Paris de bâtir sans la permission du roi ne laissant pas encore assez d'ouvriers disponibles,

le ministre eut recours à un nouveau moyen pour qu'ils pussent lui donner plus de temps. Il obtint de l'archevêque de Paris la suppression de plusieurs fêtes. Aussitôt les plaisants imaginèrent sur cet événement de nombreuses com

(*) Discours de M. Blanqui pendant le banquet.

plaintes en prose et en vers. « La fête de sainte Catherine, disait l'un, a été supprimée parce que cette sainte avait des rapports avec les religieuses de PortRoyal. » On a retranché, disait un autre,

Sainte Anne et sainte Madeleine, Saint Mare, saint Luc, saint Roch, sainte Croiz, saint Thomas,

Les saints Barthélemy, Barnabé, Mathias,
Tous trois de l'ordre des apôtres;
Saint Joseph, saint Michel avec saint Nicolas :
Les Innocents, comme les autres,
Tous ensemble ont sauté le pas, etc. (*).

Au mois de février 1778, des lettres patentes du roi, enregistrées au parlement, supprimèrent encore treize fêtes dans le diocèse de Paris. Ce furent autant de jours rendus aux travaux et à l'industrie. On vit alors, comme sous Louis XIV, paraître de nombreux couplets, où les saints répudiés étaient censés exhaler leurs plaintes (**).Enfin, accomplissant une mesure devenue indispensable, le dernier concordat ne conserva que quatre fêtes d'obligation en dehors des dimanches: l'Ascension, l'Assomption, la Toussaint et Noël. A peine les fêtes patronales, que le com

merce et l'industrie ont intérêt à main

tenir, survivent-elles aujourd'hui, dans nos campagnes, aux révolutions. Aussi les hommes qui envisagent toujours du côté poétique et noble les us et coutumes des âges passés, ont-ils lieu d'exprimer sur ces suppressions de profonds regrets. Nul ne saurait les rendre avec autant d'éloquence que l'auteur du Génie du christianisme : « Il n'en est pas, dit-il, des fêtes chrétiennes comme des cérémonies du paganisme; on n'y traîne pas en triomphe un bœuf-dieu, un bouc sacré; on n'est pas obligé, sous peine d'être mis en prison, d'adorer un chat ou un crocodile, ou de se rouler ivre dans les rues, en commettant toutes sortes d'abominations pour Vénus, Flore ou Bacchus; dans nos so lennités, tout est essentiellement moral. >>> Malheureusement, ici, pour peu que le lecteur sache quels furent les mœurs et les usages de l'Église jusqu'au

(*) Voyez Dulaure, Histoire de Paris, t. VI, p. 434. (*) Mémoires secrets de Bachaumont, t. XI, an 19, mars 1778.

dix-septième et au dix-huitième siècle, il restreindra ce jugement aux fêtes religieuses des temps modernes; il se rappellera ces ignobles parades qui, dans plusieurs églises, souillèrent longtemps les cérémonies du culte, et dont nous avons ailleurs cité plusieurs exemples (voyez § 1 et Fous [fête des]); il se représentera ces processions si souvent scandaleuses, presque toujours contraires à une véritable dévotion et au principe de la liberté des cultes; ces solennités où intervenaient publiquement les représentants de l'autorité, comme si la religion ne pouvait se passer du secours de la force armée. Ces restrictions posées, il pourra se laisser aller au charme de l'éloquent écrivain, lorsqu'il s'écrie:

■ Quelle est la solennité païenne qu'on peut opposer à la fête où nous célébrons le nom du Seigneur? Aussitôt que l'aurore a annoncé la fête du roi du monde, les maisons se couvrent de tapisseries de laine et de soie, les rues se jonchent de fleurs, et les cloches appellent au temple la foule des fidèles... Le pontife de la fête apparaît dans le lointain; ses mains soutiennent la radieuse Eucharistie, qui se montre sous un dais à l'extrémité de la pompe, comme on voit quelquefois le soleil briller sous un nuage d'or, au bout d'une avenue illuminée de ses feux, etc.

« Les solennités du christianisme sont coordonnées d'une manière admirable aux scènes de la nature. La fête du Créateur arrive au moment où la terre et le ciel déclarent sa puissance, où les bois et les champs fourmillent de générations nouvelles... La chute des feuilles, au contraire, amène la fête des morts pour l'homme, qui tombe comme les feuilles des bois. Au printemps, l'Église déploie dans nos hameaux une autre pompe. La Fête-Dieu convient aux splendeurs des cours, les Rogations (*) aux naïvetés du village.

■ Quelle succession de jours heureux! Noël, le premier jour de l'an, la fête des mages, les plaisirs qui précèdent la pénitence. En ce temps-là, les fermiers renouvelaient leur bail, les ouvriers recevaient leur payement; c'était

(*) Voyez GARGOUILLE.

le moment des mariages, des présents, des charités, des visites; les corps de métiers, les confréries, les prévôtés, les cours de justice, les universités, les mairies s'assemblaient selon des usages gaulois et de vieilles cérémonies, etc. >>>

Il faut le dire en terminant, l'homme civilisé positif du dix-neuvième siècle ne retrouve plus guère ni dans les solennités publiques, ni dans les cérémonies religieuses des émotions de fête. Ce sont là pour lui des représentations théâtrales plus ou moins imposantes, auxquelles il assiste trop souvent sans conviction et par désœuvrement. Jusqu'à ce que les gouvernements et la religion aient réveillé en lui la foi et l'enthousiasme, il n'y aura plus pour lui de véritables fêtes que les fêtes de famille.

FEU (administr.). - Sous l'ancienne monarchie, les paroisses ou communautés de presque toutes les provinces étaient divisées par feux. Assez généralement ce nom désignait un ménage ou une famille; une paroisse affouagée ou soumise au fouage (voyez ce mot), à raison de cent feux, était censée contenir cent familles. Mais il y avait plusieurs provinces où le mot feu n'avait pas cette acception; ainsi, en Dauphiné, on entendait par là une étendue quelconque de terrain, ou des bâtiments, produisant 2,400 livres de revenu annuel. Dans la généralité de Provence, un feu était aussi une certaine étendue de terrain, d'un produit assez élevé pour supporter l'imposition d'une certaine somme. Ordinairement la valeur d'un feu était estimée 50,000 livres; cette dénomination ne s'appliquait d'ailleurs, dans cette province, qu'aux biens roturiers; les biens nobles étaient divisés en florins.

On donnait une acception semblable au mot feu dans une partie de la généralité d'Auch, dans tout le Béarn et la Navarre, dans la généralité de Montauban et dans la Bretagne.

Voici, d'après le Dictionnaire des Gaules et de la France par Expilly, le dénombrement des communautés affouagées, des feux et des familles du royaume, par généralités et départements, en 1764:

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Totaux: 40,226... 3,701,088. 4.591.977. FEUARDENT (François), moine célèbre par son zèle fougueux pour la ligue, naquit à Coutances en 1539, et sacrifia, pour entrer chez les cordeliers, ses prétentions à un riche héritage. S'étant fait recevoir docteur à l'université de Paris, en 1576, il se mit à parcourir les principales villes de France, pour combattre les hérétiques et enseigner la foi par la prédication et la controverse. Ex cathedra docens, ex rostris assidue concionatus, tour à tour professeur et orateur, il se signala surtout par son zèle contre les calvinistes, qu'il attaqua, dit Moréri qui veut faire le plaisant, d'une manière qui a beaucoup de rapport avec son nom.

Sa parole était vive et colorée. Verbum sicut facula ardebat, dit Bail. C'en était assez pour réussir dans ces temps de luttes et de passions: il se jeta à corps perdu dans le parti de la ligue, et devint un des plus infatigables cornets de sédition parmi les pré

dicateurs qui alors mirent le feu à la teste et le fer aux mains de leurs auditeurs. Il figura avec Guincestre dans le nombre des prédicateurs qui obtinrent de la faculté de théologie un décret déclarant Henri III déchu du trône, et autorisant la prise d'armes. Il déclama ensuite contre Henri IV avec non moins de fanatisme, et prédit au peuple que le Béarnais serait positivement frappé du tonnerre, qu'il ne s'en fallait plus inquiéter. Les mœurs du prétendant excitaient son indignation, et il les stigmatisa dans des termes que la plume hardie de l'Estoile pouvait seule reproduire.

Le chef même de la ligue n'était pas à l'abri des attaques du cordelier, quand celui-ci le croyait auteur de quelque mesure contraire aux intérêts du parti. Il y a plus: à l'époque où la ligue commença à perdre ses chances, le bruit se répandit que Feuardent « préparoit quel « que petit cousteau de jacobin pour <<< Mayenne (*). » Car le lieutenant général était un grand obstacle aux projets de l'Espagne, dont le moine, occupé depuis quelque temps « à meilleure af<< faire que de prescher, » s'était fait un des agents les plus actifs.

Cependant, quand Henri IV eut triomphé, Feuardent fit comme Guincestre et tant d'autres de ses collègues: il tourna au royalisme, à la politique pacifique. Ses liaisons avec le cardinal d'Ossat étaient un acheminement à la faveur; et le roi oublia si bien le passé, qu'il le vanta en pleine cour, et lui oc troya une pension.

Feuardent mourut à Paris, le 1er janvier 1610. Il avait ajouté à sa réputation oratoire par plusieurs travaux érudits, par une édition annotée de saint Irénée, Paris, 1576, in-fol., par des commentaires sur l'Ecriture, et surtout par de fougueux ouvrages de controverse, dont on peut juger d'après leurs seuls titres. Ainsi ce sont les Entremangeries ministrales, c'est-à-dire, contradictions, injures, condamnations et exécrations mutuelles des ministres et prédicants de ce siècle, etc., Caen, 1601; Paris, 1604; c'est

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