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une agitation continuelle et se meuvent en tout 'sens avec une très-grande vitesse. Leur apparition précède d'un tems plus ou moins long celle des animaux nommés infusoires : ils s'incorporent à la matière muqueuse, lui donnent une certaine consistance, et la convertissent en membranes qui ne paraissent manquer, pour constituer des corps vivans, que d'un réseau nerveux, dont l'introduction est encore un mystère pour nous, et ne sera peut-être jamais révélée.

Chaque globule de la matière vivante jouit, lorsqu'il est isolé, d'une vie individuelle, qu'il perd lorsqu'il fait partie d'un assemblage d'où résulte une vie commune, et qu'il retrouve dès qu'il sort des liens de la combinaison. Ces alternatives de fixité ou d'indépendance des particules matérielles, sont les seuls phénomènes que manifeste la décomposition spontanée des corps vivans, et rien n'autorise à croire, avec quelques anciens, que la putréfaction peut créer des générations nouvelles. La matière végétative se développe dans toutes les et même dans l'eau distillée. Elle colore d'un verd agréable le liquide où elle se forme et les corps qui y sont plongés. M. Bory de Saint-Vincent lui attribue la teinte verte des huitres parquées, et s'éloigne de l'opinion de M. GAILLON, qui d'après des observations et des expériences faites avec soin, affirme que cette matière colorante est de nature animale (1). Les particules de matière végétative sont compressibles, ovoïdes, trans

eaux,

(1) Expériences microscopiques et physiologiques sur une espèce de conferve marine, production animalisée, et réflexions sur plusieurs autres productions filamenteuses analogues, considérées jusqu'alors

parentes, mais colorées en verd, sans mouvement, conservant leur couleur et perdant leur forme par le desséchement. En discutant avec sagacité les faits observés. par M. Gaillon, M. Bory de Saint-Vincent fait voir que le naturaliste de Dieppe a pris pour la matière colorante des huitres, un animal microscopique coloré lui-même par cette matière. En résumant et comparant entre eux les documens que Priestley, Ingen-Housz, Sennebier, etc., nous ont transmis sur cette matière, il montre la place qu'elle occupe et l'action qu'elle exerce conjointement avec la matière muqueuse et quelques espèces d'animaux infusoires, dans la formation des conferves et des trémelles.

La matière cristallisable, est le quatrième résultat de la décomposition spontanée qui s'opère dans les infusions. Elle est un assemblage de particules translucides, dures, anguleuses, laminaires, qui se portent l'une vers l'autre par l'attraction moléculaire, et non par un mouvement qui leur soit propre.

Enfin, la matière terreuse est composée de molécules dures, opaques, polyédres ou arrondies, dont les alternatives d'humidité et de desséchement ne changent ni la forme ni la couleur.

On ne peut refuser d'admettre que ces cinq états de la matière, ou plus brièvement, ces cinq sortes de matières, se présentent constamment dans la décomposition spon

comme végétales; par B. GAILLON, correspondant de la Société linnéenne, etc. Rouen, 1823; Baudry, rue des Carmes, no 20. In-8° de 16 pages.

12 DE LA MATIÈRE, SOUS LES RAPP. D'HIST. NATtanée des corps organisés, avec les caractères que M. Bory de Saint-Vincent leur assigne. Notre savant pense qu'avec ~ ce petit nombre de matériaux pourvus de propriétés invariables, la nature a pu produire la variété prodigieuse des êtres qui peuplent l'univers, tout en les soumettant à des lois simples et uniformes. Il n'admet point la transformation d'animaux en végétaux, et réciproquement, même dans les êtres microscopiques. Quelques personnes ont cru trouver toutes ses doctrines dans quelques ouvrages publiés depuis long-tems, et il reconnaît luimême que les propriétés de la matière muqueuse ne sont pas un fait nouveau; que les molécules organiques de Buffon ont quelque analogie avec la matière vivante; que Priestley a presque terminé la découverte de la matière végétative; que les lois de la cristallisation ont été établies avec le concours de l'histoire naturelle, de la physique et de la géométrie, spécialement par le célèbre Haüy (et en dernier lieu par M. Ampère). Mais il restait encore à rapprocher ces connaissances éparses, à montrer leur connexion et leur origine commune, à les faire dériver d'une seule opération de la nature, où les forces créatrices et conservatrices des êtres vivans cessent d'agir, et laissent paraître successivement les substances dont ces êtres étaient composés. Le mémoire de M. Bory de Saint-Vincent viendra fort à propos, et sera pour les sciences une acquisition précieuse, non-seulement parce qu'il ajoute aux connaissances acquises, mais par l'ordre qu'il établit entre ces connaissances, et par la clarté qu'il répand sur leur ensemble.

13

NOTICE

SUR LES PONTS SUSPENDUS

(Extraite du Rapport adressé à M. le Directeur général des ponts et chaussées, par M. NAVIER.)

Depuis quelque tems l'attention publique, en Angleterre, en France, et dans plusieurs autres contrées de l'Europe, est excitée par un nouveau genre de construction qui semble réunir de grands avantages. Une des inventions les plus anciennes et les plus simples pour le passage des fleuves et des vallons escarpés, demeurée long-tems dans l'oubli, est reproduite chez

(1) Nous indiquons ici les principaux écrits dans lesquels il est fait mention des ponts suspendus, ou qui en traitent spécialement. Le premier est l'ouvrage publié en 1811 à New-York, par T. Pope, et intitulé Treatise on bridge architecture (Traité de la construction des ponts). 1 vol. in-8°. Cet ouvrage a été connu en Angleterre peu de tems après sa publication; mais il n'avait pas pénétré en France.

L'enquête parlementaire relative au pont projeté sur le détroit de Menai (Papers relating to the building a bridge over the Menai strait, etc.), imprimée par ordre de la chambre des communes, en 1819, a offert une discussion lumineuse et des renseignemens précieux.

M. Cordier, dans le 11 volume de son Histoire de la navigation intérieure, publié en 1820, a donné la traduction d'un rapport de M. Gallatin sur les routes et les canaux des États-Unis, dans lequel il est fait mention des ponts en chaînes de fer.

Un article intitulé Description of bridges of suspension, publié en octobre 1821, par M. Stevenson, dans le Journal philosophique d'Édimbourg, a fait connaître plusieurs constructions intéressantes exécutées en Écosse. Le même journal a donné, en avril 1822, la description de l'Embarcadère suspendu, construit à Newhaven.

L'ouvrage publié en 1823 par M. Navier, sous le titre de Rapport à M. Becquey, conseiller d'état, directeur général des ponts et chaussées et des mines, et Mémoire sur les ponts suspendus (1 vol. in-4o, avec un atlas de 13 planches), contient les descriptions les plus détaillées des

les nations civilisées par un effet naturel du progrès des sciences et des arts.

La première idée des ponts suspendus existe dans les

de cordes construits par les habitans de quelques contrées de l'Amérique méridionale. Ce genre de construction était trèspropre à franchir les vallées profondes des Cordillières. On le retrouve, employé dans des localités semblables, aux grandes Indes et en Chine; mais les cordes y sont souvent remplacées

ouvrages exécutés en Angleterre. Cet ingénieur avait été chargé par l'administration d'aller prendre connaissance de ces ouvrages, et a donné des dessins relevés sur les lieux, ou qui lui ont été communiqués par les auteurs. On trouve, dans son mémoire, des recherches approfondies sur l'établissement des ponts en chaînes de fer, et le projet d'une construction de ce genre qui doit être exécutée à Paris. Il a été le sujet d'un rapport étendu, rédigé par M. Ch. Dupin, et approuvé par l'Académie des sciences. Ce rapport a été imprimé dans le Moniteur (octobre et novembre 1823).

M. Bruyère, inspecteur général des ponts et chaussées, a donné, dans le recueil de ses Études relatives à l'art des constructions, plusieurs projets de ponts suspendus, disposés d'une manière ingé

nieuse.

La Description du pont suspendu en fil de fer, construit à Genève, par M. Dufour (1 vol. in-4o), a paru au commencement de 1824. On y remarque des expériences très-curieuses sur la force du fil de fer.

M. Seguin aîné, d'Annonay, a publié presque en même tems un petit volume in-8°, intitulé Des ponts en fil de fer. On y trouve également une suite d'expériences sur le même sujet.

M. Ch. Dupin a consacré aux ponts suspendus un des chapitres les plus intéressans de la Force commerciale, qui forme la 111o partie de ́ses Voyages dans la Grande-Bretagne.

On ne parle pas ici de divers articles publiés dans les journaux scientifiques, qui ne contiennent pas de recherches ou de descriptions originales.

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