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un radeau fort ingénieux imaginé par M. Repécaud, lieutenant-colonel du génie, pour mettre les chevalets en place, et donne des détails curieux sur un grand pont de cette espèce élevé sur les décombres du pont de Dresde. Au sujet des fermes en charpente, il cite les applications qui en furent faites en Espagne par M. Vauvilliers, lieutenantcolonel du génie; et, pour ne rien laisser à désirer sur cet objet, il termine par des notes sur la force des bois.—A plusieurs égards, cette traduction est un nouvel ouvrage que les Anglais devraient transporter dans leur langue, afin de rendre encore plus utile le très-bon ouvrage de M. le général Douglas. A. F. 77. De l'Infanterie; par l'auteur de l'Histoire de l'Expédition de Russie. Paris, 1824; Anselin et Pochard. In-8° de 5 feuilles; prix, 1 ft. 50 c., et 1 fr. 75 c.

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78. Théorie des Exercices et des Manouvres de l'infanterie, où l'on a joint au texte de l'ordonnance, collationné sur l'édition du dépôt de la guerre, un texte modifié d'après l'organisation actuelle des troupes et les usages les plus commodes pour leur instruction; mise en ordre et rédigée par G. Delabaume, chef de bataillon à l'École militaire de Saint-Cyr. Paris, 1824; Gueffier. 1 cahier: École du Soldat. In-8° de 11 feuilles; prix, 3 fr., et 3 fr. 50 c.

M. DE CHAMBRAY, car il tems de nommer le trop modeste auteur de l'Histoire de l'Expédition de Russie, n'a destiné son mémoire sur l'infanterie qu'aux militaires livrés à des recherches sur les moyens de perfectionner leur art, et spécialement l'organisation et l'emploi de l'infanterie : « Puisse, dit-il, l'ébauche que je publie donner à un militaire qui en soit capable le désir d'écrire l'histoire des institutions militaires actuellement en vigueur chez les différentes puissances de l'Europe, et des méthodes de guerre qu'ont suivies leurs armées dans ces derniers tems! Cet ouvrage, le plus instructif que l'on pût mettre entre les mains des militaires, serait surtout utile à ceux qui s'oc cupent de faire faire des progrès à l'art. Pourquoi les remarques critiques du colonel MARBOT sur l'ouvrage du général Rogniat sontelles si instructives? c'est que son moyen constant de réfutation est d'exposer ce qui se pratiquait pendant les dernières guerres... » M. de Chambray propose d'adopter généralement la formation de l'infanterie deux rangs, et de changer la manœuvre prescrite pour le passage des lignes, parce qu'elle expose toujours à de grands dangers en présence de l'ennemi. Il persiste à penser que l'artillerie régimentaire est plus nuisible qu'utile, ainsi qu'il l'a déjà soutenu dans ses autres écrits. Ses observations sur le perfectionnement remarquable de l'infanterie anglaise, durant les guerres de la révolution, méritent d'être

sur

méditées, non-senlement par les hommes de guerre, mais par tous les hommes d'état, par tous ceux qui cultivent les sciences politiques. Notre auteur compare les institutions militaires actuelles de l'Angleterre avec celles de la France, et il indique ce qui, dans les unes et les autres, lui paraît contraire ou conforme à une bonne législation et à une forte constitution militaires.

M. DELABAUME s'est occupé de l'instruction positive et de détail; c'est un ouvrage élémentaire et un manuel qu'il a rédigé pour l'infanterie. L'ordonnance de 1791, encore en vigueur, à été réimprimée plusieurs fois avec des fautes graves; il en fallait une édition correcte: mais cette ordonnance n'est plus d'accord avec l'organisation actuelle de l'armée, elle a besoin de modifications que l'autorité n'a point prescrites. Quelques officiers ont remédié à ces inconvéniens, en faisant ajouter quelques notes marginales aux dernières éditions de l'ordonnance. M. Delabaume a pensé qu'il serait encore plus utile de donner : 1o le texte correct de l'ordonnance, collationné sur l'édition du dépôt de la guerre; 2o un texte modifié d'après l'organisation actuelle des troupes, en conservant, autant que faire se pouvait, la rédaction originale, n'ajoutant ou ne retranchant que sur l'autorité de l'expérience. Cette première partie du travail de M. Delabaume ne contient que l'École du soldat : il faut espérer qu'il complétera bientôt son utile ouvrage.

F.

79. * Histoire abrégée des Sciences métaphysiques, morales et politiques, depuis la renaissance des lettres, de Dugald Steward; traduite de l'anglais, et précédée d'un Discours préliminaire, par J.-A. BUCHON. Paris, 1823; J.-G. Levrault. 3 vol. in-8°; prix 18 fr.

L'auteur de cet ouvrage est très-connu parmi ceux qui s'occupent de philosophie transcendante. M. Buchon l'a traduit avec beaucoup de fidélité, et l'a enrichi de notes et de remarques d'autant plus nécessaires pour mieux faire sentir la différence de l'école française et de l'école écossaise, que l'auteur original, appartenant à cette dernière, se laisse souvent entraîner par ses préventions. Le discours que le traducteur a placé en tête de cet ouvrage, la multiplicité et la variété des idées qu'il renferme, doivent convaincre les lecteurs que M. Buchon est versé dans ce genre de connaissances, et les prévenir en faveur de son travail. Nous nous en occuperons plus spécialement dans une analyse de l'ouvrage original de M. Steward, et des observations particulières de son traducteur. F. SALFI. 80. — * Élémens d'idéologie; par M. le comte DESTUTt de Tracy, pair de France, membre de l'Institut de France et de la Société

philosophique de Philadelphie. Paris, 1824; Mme Lévi. 1 vol. in-18 de xxxvj et 341 pages; prix a fr. 50 et 3 fr.

Cet ouvrage, apprécié depuis long-tems, forme la première partie d'un grand travail sur l'Idéologie, qui devait être divisé en dix traités, dont quatre seulement ont paru. Dans ce vaste plan, dont le tableau sommaire se trouve en tête du volume que nous annonçons, l'auteur, donnant une extension nouvelle au terme d'idéologie, fait entrer dans son domaine agrandi l'histoire de nos moyens de connaître, et leurs diverses applications, soit à l'étude de notre volonté et de ses effets, soit à l'étude des êtres placés hors de nous. Ainsi, la science idéologique devait embrasser, dans une sorte d'universalité assez semblable à celle que l'antiquité attribuait à la philosophie, la théorie des sciences métaphysiques, grammaticales, morales, législatives, physiques et mathématiques. Le public saura gré sans doute à l'éditeur de reproduire sous un format commode les élémens d'Idéologie proprement dite, qui, servant de base à toutes les autres parties de ce grand ouvrage, peuvent être étudiés isolément, et lus avec fruit par ceux même qui ne connaissent aucun des autres traités. Les bornes de cet article ne nous permettraient de donner qu'une analyse bien insuffisante des trois sections qui le composent; et nous ne pourrions suivre l'auteur dans ses développemens lumineux sur l'histoire et la description de nos facultés intellectuelles, sur l'application de cette connaissance à celle des propriétés des corps; enfin, sur les effets de la réunion de notre faculté de sentir, avec la faculté de nous mouvoir. Nous nous contenterons de rendre hommage à la netteté des idées de l'écrivain philosophe, à la clarté parfaite de son style, fruits de sa longue expérience et de ses profondes méditations. Si des lecteurs exercés aux études métaphysiques sont tentés de lui reprocher de s'étendre avec quelque diffusion sur des idées familières et faciles à saisir, nous leur rappellerons que c'est ici un livre élémentaire; que l'auteur écrit pour les jeunes gens; qu'il s'adresse à eux sans cesse; qu'il aime, pour ainsi dire, à converser avec eux, avec le ton affectueux d'un ami qui cherche plutôt à leur faire trouver la science qu'à la leur enseigner. Il sait mettre dans un sujet si sérieux une sorte d'intérêt tendre pour l'inexpérience de ses jeunes disciples, qui répand sur beaucoup de passages un charme bien rare dans les ouvrages de ce genre, et qui fait qu'en lisant le livre, on ne peut s'empêcher d'aimer l'auteur. Le volume est terminé par résumé rapide de tout l'ou

une table analytique, qui présente un

vrage, et en rassemble, en un petit nombre de pages, toute la L. S.

substance.

81.- Notice sur l'idée, par N.-J.-B. TOUSSAINTS. Paris, 1824 ; chez les marchands de nouveautés. In-8° de 16 pages.

L'auteur soutient qu'il faut définir l'idée une collection de perceptions analogues attachées à un signe, ou la réunion de toute une classe de perceptions analogues, attachées à un signe. « Plus de signes, dit-il, plus d'idées; il n'y a plus que perception, c'est-à-dire sensation, notion aperçue. » Il va plus loin si un mot n'est que l'expression d'une perception isolée, s'il ne désigne pas un certain nombre de perceptions groupées, si c'est un mot propre, il n'y a point encore d'idée, ni même de mot dans le sens technique. — Ainsi donc, il nous fallait et une nouvelle définition de l'idée et une nouvelle définition du mot! M. de Massias, voulant analyser les diverses opérations de l'esprit, sans altérer notre langue, avait défini l'idée, en un sens spécial, une perception limitée dans une image, ou dans un mot, ou un sentiment analysé. Mais la nouvelle langue de M. Toussaints estelle nécessaire? est-il nécessaire d'admettre que l'idée simple n'est pas une idée, et que le mot propre n'est pas un mot dans le sens technique? Pourquoi ne pas continuer à dire, comme autrefois, et comme on le fait généralement encore aujourd'hui: Une idée est tout ce que nous apercevons, tout ce que nous connaissons; et un mot est tout ce qui exprime une idée. Sans doute, il y a des idées complexes, il y a des idées abstraites et des signes ou mots abstractifs et de sens complexe, pour exprimer ces idées; en un mot, il y a des idées de plusieurs sortes; mais il n'y a point de sensation aperçue, il n'y a point de perception ni de notion dans notre moi, qui ne puisse bien continuer de s'appeler idée, comme ci-devant, sauf à distinguer plusieurs classes d'idées. — L'étymologie, quand elle est certaine, donne souvent le sens naturel du mot, son sens très-exact. Or, le mot idée signifie, dans son radical prochain, vue, vision d'un objet, connaissance, chose connue; enfin, image et figure. Le radical du mot latin idea, tiré du grec, est en grec ide, il a vu; ide, voyez ; idou, voilà ; ideó, je vois. Idea est la chose quelconque connue, vue par l'intelligence. Cicéron a dit animo videre, c'est apercevoir et connaître par l'intelligence, par la mémoire ou par l'imagination. Ideó et video sont le même mot diversement articulé ; vid et ses dérivés signifient connaître et connaissance dans la langue samscrite, mère du grec, du latin, etc.; enfin, tous ces mots tiennent au radical hébreu id ou iad, qui signifie main, manier, toucher; au mot

hébreu ïadá ou idá, il a connu. Ce que l'on connaît le mieux est ce que l'on a manié. Ainsi, la signification toucher, manier, a produit la signification voir et connaître. Ainsi, dans le sens étymologique, comme dans le langage commun, idée est toute perception ou connaissance de l'être intelligent. On peut s'en tenir là, sauf à distinguer diverses classes d'idées, appliquant à l'une de ces classes seulement, tout ce que M. Toussaints veut approprier au mot idée. LANJUINAIS.

82.- * OEuvres complètes de Descartes, publiées par Victor COUSIN. Tomes I et II. Paris, 1824; F.-G. Levrault. 2 vol. in-8° de 503 et 545 pages; prix de chaque volume 7 fr. 50 c. en papier ordinaire, et 15 fr. en papier vélin.-L'ouvrage formera 8 ou 9 volumes in-8°, chacun de 500 pages au moins. Les volumes seront publiés de six semaines en six semaines.

83. Discours de la méthode pour bien conduire su raison, et chercher la vérité dans les sciences; par DESCARTES. Paris, 1824; Renouard. 1 vol. in-18 de 196 p. ; prix 2 fr., et papier vélin 4 fr.

Le Discours de la Méthode occupe une des places les plus éminentes parmi le petit nombre de livres qui ont exercé sur l'espèce humaine une influence prompte et puissante, et qui ont opéré une révolution féconde en résultats. Descartes est venu affranchir la philosophie, envahie et défigurée par la scolastique; il a mérité d'être appelé le père de la philosophie moderne, parce qu'il a ramené l'homme à l'étude de lui-même et de la nature, parce qu'il a su montrer, dans les révélations intimes de la conscience, le point de départ de toutes les recherches philosophiques, et la base fondamentale de toute certitude. Le Discours de la méthode, dont la gloire a été si grande, et dont les leçons simples et fortes seront éternellement utiles, paraît cependant assez peu lu depuis long-tems, car il n'en existe que des éditions fort anciennes, et qui ne se rencontrent pas facilement dans le commerce de la librairie. C'est avoir rendu un service aux études philosophiques, pour la renaissance desquelles la France semble enfin préparée, que d'avoir réimprimé ce chef-d'œuvre en un petit volume d'un prix modique et d'un format commode et portatif. Cette nouvelle édition est précédée d'une Notice judicieuse, élégante et simple, par M. MICHELOT, sur la vie et les ouvrages de Descartes. La réimpression que nous annonçons du Discours de la méthode n'est pas le seul hommage rendu aujourd'hui à la mémoire de ce grand homme. Un monument plus digne de lui s'élève à sa gloire, et l'édition complète que publie M. COUSIN expiera l'oubli dans lequel on a pu croire,

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