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Cette belle carte, de la même dimension que celles de Cassini et de Ferrari, contient neuf feuilles, plus un tableau destiné à les réunir. La dernière feuille a paru vers la fin de 1823. Il y avait vingt-cinq ans que l'ouvrage avait été commencé ; mais les changemens politiques survenus depuis en avaient retardé l'exécution. En effet, il fallut substituer aux subdivisions adoptées par la république, celles du royaume de Hollande, qui se perdit ensuite dans l'empire français, pour former enfin une moitié du royaume des Pays-Bas. Cette carte fait infiniment d'honneur à l'officier général qui l'a dirigée.

180.- Levens-berigt, etc. Mémoires de J.-W. TE WATER. Leyde, 1824. In-8°, 400 pages.

M. Te WATER, né le 28 octobre 1740, à Zaamslag, dans le pays appelé Staats-Vlanderen, se livra au ministère évangélique et à l'enseignement de la jeunesse. Sa vie n'a été qu'une suite de travaux utiles et paisibles. Une pareille carrière n'est pas féconde en événemens, et il est difficile d'intéresser en parlant d'un savant modeste, lorsqu'à peine on se fait lire en s'associant aux grandes catastrophes qui ont renouvelé l'Europe. Cependant, M. Te Water a cru que la postérité serait bien aise de savoir l'emploi qu'il a fait de son loisir, et il a écrit sa vie en neuf livres, dans lesquels il est tour à tour écolier, ministre de l'Évangile, membre de commissions ecclésiastiques, historiographe de la Zélande, professeur à Middelbourg et à Leyde, membre de diverses sociétés savantes, etc. Il parle ensuite des secours qu'il a trouvés pour la publication de ses ouvrages, de sa constance inébranlable au milieu des troubles intérieurs et des révolutions de son pays, et enfin de ses productions. C'est ici la partie curieuse de sa biographie. Ailleurs, il recueille trop de petites circonstances. Il y a cependant une bonhomie qui désarme la critique', dans ce livre où un vieillard lègue à ses héritiers la leçon de ses vertus. M. Te Water a défendu, par une disposition expresse de son testament, qu'on ajoutât à ses Mémoires ni préface ni notes. Il est mort à Leyde, le 19 octobre 1822. Dans les derniers tems il travaillait sur Arnobe, et la bibliothèque du Roi, à Paris, lui avait été d'une grande utilité; car ce dépôt est ouvert à tous les savans de l'univers avec une munificence vraiment royale. La bibliothèque particulière de M. Te Water, dont le catalogue forme un volume in-8° de plus de 500 pages, était fort belle; on y remarquait des collections précieuses de médailles, de manuscrits,

ét de lettres autographes. Cette dernière a été achetée 4,000 florins par M. Bohn, libraire anglais.

18 L

de R-G. Annales du Salon de Gand, ou Recueil des productions des artistes vivans de l'école belgique, choisies parmi les ouvrages de peinture, de sculpture, d'architecture et de gravure, exposés en 1820, et d'autres nouvelles productions de l'art; gravées au trait, avec l'explication des sujets et une notice sur les artistes; par M. L. DE BAST. Gand, 1823; imprimerie de Gæsin-Verhæghe. 20 livraisons de 214 pages in-8°.

L'auteur, secrétaire de la Société royale des beaux-arts de Gand, ami zélé des arts et des artistes, encouragé par l'exemple de M. Landon, de Paris, versé dans toutes les connaissances que son travail pouvait exiger, s'est acquis des titres incontestables à la reconnaissance des artistes, en publiant ce recueil. Le public lui doit un juste tribut d'éloges, ainsi qu'aux divers graveurs qui ont coopéré à son entreprise, en rendant au trait les meilleures productions des Pays-Bas, consignées dans ces Annales. ДЕ КІВCКНОРР.

182. Collection de gravures au trait, représentant les plans, coupes, élévations, profils, voûtes, plafonds, etc., des principaux monumens d'architecture et de sculpture de la ville de Bruges, depuis le XIV® jusqu'au XVIIe siècle; par M. RUDD, architecte; dédiée à S. Exc. M. KALCK, ministre de l'instruction publique.

La ville de Bruges a été l'entrepôt de tout le commerce du Nord; elle balançait Venise avant que les découvertes des Portugais eus. sent, comme on l'a dit, reculé cette ville du centre du monde. M. Mallet, dans son histoire de la ligue hanséatique, M. Verhoeven, et d'autres, dans des mémoires particuliers, ont montré comment, au milieu du xive siècle, tous les peuples commerçans y établirent des consulats. Ces étrangers élevèrent au sein de Bruges, dans le goût de leur architecture nationale, des édifices et des monumens qui n'ont plus guère d'autres modèles. M. Rudd a voulu les conserver. Son ouvrage complet se composera de cinquante-six gravures, accompagnées d'un texte explicatif dans les deux langues. DE R-G.

LIVRES FRANÇAIS.

183. De l'éducation des vers à soie, d'après la méthode du comte DANDOLO; par Mathieu BONAFOus, membre de plusieurs Sociétés savantes, et directeur du Jardin de la Société d'agriculture de Turin. Seconde édition. Paris, 1824; Mme Huzard. Prix 3 fr. 50. —

Lyon, Barret et Bohaire. (Le produit de cette édition est destiné à des prix d'encouragement pour les cultivateurs).

M. Bonafous n'a pas cessé d'être notre compatriote, quoique ses occupations l'aient fixé hors de France; ce sont nos arts et notre industrie qu'il avait en vue dans cet écrit, et il le consacre tout entier à notre propre utilité. La Société d'encouragement pour l'industrie nationale ayant fait examiner cet ouvrage par son comité d'agriculture, ce comité a cru devoir l'indiquer comme un Manuel plus propre que ceux que l'on connaît, à guider sûrement les cultivateurs dans la série des opérations qu'ils sont dans le cas de faire pour obtenir une récolte abondante et de bonne qualité. Quatre planches lithographiées représentent les instrumens, les appareils et les bâtimens nécessaires pour une grande exploitation. Parmi les instrumens, on remarque le thermométrographe de M. Bellani, physicien de Côme, qui a su donner au thermomètre la faculté d'indiquer, en l'absence de l'observateur, le maximum et le minimum de température, de même que certains baromètres sont disposés pour indiquer les limites des variations de la hauteur de la colonne de mercure. Le thermométrographe ne sera pas confiné dans les ateliers de vers à soie; il passera sans doute dans les cabinets de physique.

184. — *Résumé de toutes les expériences faites pour constater la bonté du procédé proposé par M. le comte DEJEAN pour la conservation illimitée des grains et farines. Paris, 1824. In-8°. Bachelier, quai des Augustins, no 55. Prix 1 fr. 25 c. et 1 fr. 50 c.

Si la disette peut encore nous atteindre après des années d'abondance, nous aurons perdu le droit de nous en plaindre, et les maux qu'il faudra supporter seront la juste punition de notre imprévoyance. Les silos de M. TERNAUX et les cuves en plomb de M. DEJEAN donnent une garantie bien certaine pour la conservation des grains. La dessiccation des viandes, les préparations de gélatine, etc., sont aussi des moyens de mettre en réserve une assez grande quantité de nourritures animales. Quant aux vins, c'est notre intempérance qui nous condamne de tems en tems à une sobriété forcée. Si nous profitions avec sagesse des libéralités de la nature, l'inégalité des produits annuels n'empêcherait pas que la consommation ne fût réglée et uniforme. Mais ce sera vainement que les arts auront mis à notre disposition les meilleurs moyens de pourvoir aux besoins de l'avenir, s'il nous manque la volonté d'en faire usage. Le procédé de M. Dejean pour la conservation des grains n'est pas entièrement nouveau; les armées russes ont quelquefois transporté leurs farines

dans des caisses cylindriques en plomb, et l'on sait que les Chinois enveloppent d'une feuille d'étain ou de plomb les marchandises que l'humidité pourrait altérer. Mais ces essais en petit n'ont pu que mettre sur la voie, indiquer de loin des expériences beaucoup plus importantes par leur objet. Celles dont il s'agit ici ne laissent aucun doute sur les résultats annoncés, non plus que sur les dépenses que ce mode de conservation rend indispensables. Trois cuves ou récipiens en plomb coulé, de même forme et de mêmes dimensions, furent placées dans des situations tout-à-fait différentes; l'une dans une cave où règne constamment une chaleur humide, où dans quelques parties le thermomètre se tient constamment à 36 degrés de Réaumur; une autre, à l'air libre, sous un hangar ouvert de tous côtés, et la troisième au premier étage, devant une croisée tournée au midi. Après avoir rempli ces trois vases, on y souda leur couvercle de même métal, en sorte que le froment qu'ils contenaient était soustrait à toute communication avec l'air extérieur. Afin de reconnaître, chaque année, l'état des grains mis en expérience, on plaça près de chaque cuve trois vases en plomb, remplis et scellés comme la cuve. A la fin de chaque année, on ouvrit un vase, et au bout de quatre ans les cuves ellesmêmes. La conservation des grains ne laissait rien à désirer, d'après l'opinión unanime des personnes chargées de constater le résultat des expériences. On avait aussi placé dans la cave chaude et humide six petits vases, dont trois contenaient des blés charançonnés, et les trois autres des farines de diverses qualités. A la fin de la première année, l'examen de l'un des vases contenant du grain charançonné fit découvrir vers le fond une boule de grains agglomerés, et qui présentaient tous les caractères de la moisissure; tout le reste du blé n'avait éprouvé aucune altération. On aperçut bientôt la cause de la décomposition partielle d'une quantité de grains dont le volume n'excédait pas celui d'une pomme de moyenne grosseur; c'était un trou presque imperceptible laissé au fond de ce vase par la négligence d'un ouvrier. C'est ainsi qu'une faute heureuse vaut quelquefois mieux qu'un succès; car, dans le cas dont il s'agit, l'influence de l'action de l'air humide fut bien connue, et la nécessité d'y soustraire les grains que l'on veut conserver fut complétement démontrée. Les autres observations présentèrent constamment les blés et les farines dans l'état où ils étaient lorsqu'on les avait soumis à l'expérience. Depuis que ces recherches si intéressantes sont terminées, nous avons perdu l'administrateur habile qui les avait proposées, et

l'affaiblissement graduel de sa santé ne lui a pas permis d'en surveiller tous les travaux : heureusement, ses vues ont été très-bien secondées par son aide de camp, M. le chef de bataillon SAINT-FARE-BONTEMPS, rédacteur de ce Résumé. Communément, l'art de la guerre met à contribution tous les autres arts, et profite des découvertes qui les enrichissent; cette fois, il offre lui-même aux arts de la paix le fruit de travaux entrepris et exécutés pour lui seul.- Ces belles expériences ont été faites dans le local de la manutention des vivres de la guerre, surveillées par des officiers et des agens militaires, et elles ne pouvaient avoir un meilleur historien que M. Bontemps. Son rapport est plein de faits curieux et de détails instructifs : l'homme d'état, le négociant, le cultivateur, l'ami des arts utiles, y trouveront une lecture telle qu'il leur en faut, et placeront cet opuscule dans leur bibliothèque. F.

185. — Manuel théorique et pratique du vigneron français, ou l'Art de cultiver la vigne, de faire les vins, les eaux-de-vie et vinaigres; par M. THIÉBAUT DE BERNEAUD, membre des Sociétés d'agriculture, linnéenne, etc. Paris, 1824; Roret. 1 vol. in-18; prix, 3 fr. et 3 fr. 75 c.

Cet ouvrage renferme, sous un modeste format, une foule de vérités utiles. On voit que son savant auteur a voulu se mettre à la portée de toutes les fortunes et de toutes les intelligences: aussi le manuel est-il à la fois simple, complet, et à la hauteur de toutes les connaissances en physique, en histoire naturelle, en chimie et en agriculture. On y trouve une description de toutes les espèces et de toutes les variétés de vignes, ainsi que des maladies qui les attaquent, les divers procédés pour les cultiver; pour faire, gouverner, perfectionner et conserver les vins, les eaux-de-vie et les vinaigres, etc. Ce livre sera sans doute lu par le plus grand nombre des personnes qui s'occupent, par goût ou par profession, de ce genre de travaux, et nous le croyons susceptible d'obtenir un grand succès.

FRANCOEUR.

186.-* Dictionnaire de chimie générale et médicale, par P. PELLETAN fils. Tome II (C—Z). Paris, 1824; Gabon et Cie. 1 vol. in-8° de 684 pages; prix, 5 fr. et 7 fr. (Voy., 1 e série, t. xIII, p. 421, l'annonce du premier volume de cet ouvrage.)

187. - Manuel de chimie médicale; par M. JULIA-FONTENELLE, professeur de chimie médicale, membre de la plupart des sociétés savantes de France, etc. Paris, 1824; Béchet jeune. 1 vol. in-12 de 650 pages, avec 3 planches; prix, 6 fr. 50 et 8 fr.

Depuis le milieu du xvIII° siècle, la chimie a fait de si grands

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