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de Chyraz, surnommé Cheyhk Saady, avec une traduction anglaise et des notes, par James DUMOULIN. Calcutta, 1823. Prix 3 liv. ster. Le Gulistan (Parterre des roses), est le meilleur des ouvrages de Saady, et ce poëte est lui-même le meilleur des poëtes orientaux. On ne doit donc point s'étonner de le voir si souvent reproduit par les presses anglaises de Londres et de Calcutta. Déjà, il avait été publié deux fois dans cette dernière ville, avec et sans traduction. Le texte du Gulistan, inséré dans le Koulliat (œuvres complètes ), offrait peu de fautes; mais il n'en était pas de même de l'édition accompagnée de la version anglaise, qui manquait d'exactitude. Nous ne pouvons apprécier le travail de M. Dumoulin que nous annonçons, et qui ne nous est pas encore parvenu; mais nous aimons à croire que cet orientaliste a réalisé les heureuses espérances que ses succès au fort William avaient fait concevoir. E. G.

EUROPE.

GRANDE-BRETAGNE.

151.-Four dialogues, etc.—Quatre dialogues entre un maître dans l'université d'Oxford et son élève, sur les causes prochaines des phénomènes de la matière; par sir Richard PHILLIPS. Londres, 1824; Sherwood, Jones et comp. In-8°, 205 pages.

252. — * Colombia; being a geographical, statistical, agricultural, commercial and political account of that country. De la Colombie ; description géographique, statistique, commerciale et politique de ce pays. Londres, 1824; Baldwin. 2 vol. in-8°; prix 1 liv. sterk. 16 schellings.

La Colombie est un nom nouveau dans la géographie politique. Le territoire qu'il désigne occupe l'extrémité nord-ouest de l'Amérique méridionale. Les délégués de la république s'assemblent a Santa Fé de Bogota; son président actuel est le général Bolivar, déjà devenu célèbre par ses talens militaires et par sa conduite politique. La Colombie est hornée à l'ouest par l'océan Pacifique; au nord, par l'Isthme de Darien et l'atlantique; au sud, par la rivière Orellana, et à l'est, par la Guiane hollandaise et portugaise. On croit que le Pérou se réunira plus tard à cette confédération de provinces. L'auteur reconnaît, dans sa préface, qu'il doit beaucoup à MM. de Humboldt, Depons, etc., ainsi qu'à M. Zea, et surtout à M. Miranda, qui lui a communiqué plusieurs notes importantes. Dans

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son introduction, il recommande fortement aux ministres anglais de reconnaître Colombie, afin que l'Angleterre soit la première à profiter des nouvelles relations commerciales qui doivent s'établir entre ce pays et l'Europe. Il parle avec confiance de l'entier remboursement des fonds prêtés par M. Zea au gouvernement de Colombie, et il exhorte les Européens qui veulent émigrer en Amérique à choisir cette contrée de préférence à toute autre pour s'y établir. La constitution de l'État, dit-il, a pourvu aux premiers intérêts de la liberté civile et politique : elle est représentative; elle abolit l'esclavage; elle ne défend l'exercice d'aucune religion; elle consacre et garantit la liberté de conscience et celle des cultes, et ne gêne par aucune restriction la croyance religieuse. De plus, elle a fondé de nombreuses écoles, pour répandre les bienfaits de l'éducation dans toute les classes. » Il ajoute : « Le gouvernement de Colombie est disposé à faire beaucoup plus. Ses agens seront bientôt autorisés à disposer à un prix très-modique d'une certaine quantité de terres, qui seront accordées de préférence aux agricul teurs et aux laboureurs venant d'Europe, comme plus capables d'en tirer parti. » Une carte très-détaillée du pays est jointe à cet ouvrage, afin de bien faire connaître les positions les plus avantageuses, les ports de mer, etc. En général, il renferme sur ce pays tous les renseignemens que l'on peut désirer. Deux portraits, l'un de Zea, l'autre de Bolivar, ornent les deux volumes.

253. Journal of a second voyage for the discovery of a North. west passage, etc. -Journal d'un second voyage pour découvrir un passage nord-ouest de l'océan Atlantique à l'océan Pacifique, en 1821, 1822, 1823, par les vaisseaux de sa majesté britannique, l'Hécla et la Furie, sous les ordres du capitaine William Edward PARRY. Londres, 1824; Longman. 1 vol. in-4o de 572 pages, orne de 26 gravures et de 13 cartes; prix 4 liv sterl. 14 schellings 6 pence.

Le premier voyage du capitaine Parry, l'expédition du capitaine Franklin, l'inspection de la mer de Baffin par le capitaine Ross, out fourni les renseignemens les plus précis sur les contrées situées au nord de la mer Pacifique. Quant au passage qui doit conduire de cette mer dans l'Océan, son existence devient chaque jour plus hypothétique, puisqu'après des efforts si multipliés, à différentes époques, on n'a pu encore acquérir aucune certitude. Ce second voyage, entrepris le 8 mai 1821, dans le même but que les précé dens, n'a pas été plus heureux, et offre moins de détails intéressans. La glace s'est opposée comme par le passé aux progrès du voyage i

de sorte qu'il est démontré que, si l'on découvrait enfin ce passage au nord-ouest, on n'en pourrait profiter que pendant quinze jours de l'année; encore est-il douteux qu'il fût praticable à aucune époque. La découverte la plus importante faite par le capitaine Parry est celle de l'extrémité nord de la péninsule d'Amérique, dominant le détroit auquel il a donné sur la carte le nom du Détroit de la Furie et de l'Hécla. Ce canal a deux milles de largeur; il paraît très-profond, et il a un courant à filer environ deux nœuds par heure. A l'ouest, on n'apercevait aucune terre. Le capitaine Parry crut avoir enfin trouvé la mer Polaire, dans laquelle il espérait pénétrer, quoiqu'elle fùt couverte de glaces, en longeant les côtes-nord de l'Amérique. Ce cap fut nommé le Cap Nord-Est; le pays d'alentour est nu et désolé. Le 26 août 1822, les vaisseaux entrèrent dans le détroit; le compas devint irrégulier, sans que l'on pût en deviner la cause; on n'avançait qu'en brisant la glace, et ce travail pénible, qu'on était obligé de renouveler sans cesse, empêchait qu'on fit aucun progrès sensible. Le capitaine Lyon fut de nouveau dépêché à terre pour examiner les côtes, enveloppées de pluie, de ténèbres et de brouillards. Il revint le 1er septembre; il n'avait pu pénétrer à plus de cinq ou six milles au milieu des neiges et des précipices; une compagnie de sept à huit hommes partit avec le lieutenant Reid, et revint également sans succès. Convaincu que ce canal devait communiquer à la mer de l'Ouest, le capitaine Parry ne voulut s'en rapporter qu'à lui-même. Il débarqua, le 3 septembre, et fut de retour le 6, après s'être assuré qu'il n'y avait point de passage navigable pour les vaisseaux. S'il y avait eu la moindre possibilité d'avancer davantage dans le détroit, cet intrépide voyageur n'aurait pas hésité à profiter des derniers momens de la saison, en courant la chance de passer l'hiver sur ces côtes désertes; mais il n'avait d'autre perspective que de se voir retenu par les glaces pendant onze mois, pour se retrouver au bout de ce tems dans la même position où il était alors. Il consulta ses officiers; tous furent d'avis d'ajourner l'expédition au retour du printems. En conséquence, ils retournèrent prendre leurs quartiers d'hiver à Ingloolik, parmi les Esquimaux. Les tentatives faites le 20 avril, le 20 mai, et dans les mois de juillet et d'août, ne servirent qu'a convaincre le capitaine Parry de l'inutilité de ses efforts. Le 7 août, le détroit ne présentait qu'une masse de glace unie et solide, sans aucune apparence rupture. Les vaisseaux reprirent alors la route de

de

l'Angleterre. Un assez long traité sur les Esquimaux, et un vocabulaire de leur langue, terminent le volume.

154. — Picturesque tour through the Oberland, in the canton of Berne, in Switzerland, etc. — Voyage pittoresque dans l'Oberland, canton de Berne en Suisse, orné de 17 gravures coloriées, et d'une carte des principales montagnes et des glaciers. Londres, 1824; Ackermann. 1 vol. in-8° de 120 pages; prix 1 liv. sterl. 8 schellings.

Le secret de dire des choses neuves sur un sujet connu est, je crois, de bien observer par soi-même ce que l'on veut décrire. Il y a peu de pays en Europe, excepté l'Italie, qui ait été plus exploré par les naturalistes, les littérateurs et les voyageurs, que les sites de la Suisse; il semble que MM. de Saussure, Coxe, Simond, etc., n'aient plus rien laissé à dire. Cependant, l'auteur du voyage que nous annonçons a su rajeunir son sujet. Les détails qu'il donne sur la magnifique chute du Staubbach sont neufs et intéressans. Il voit bien, et ses tableaux sont bien ordonnés et sans confusion. Quoique ce livre n'égale point les ouvrages que nous avons rappelés, il a un genre de mérite qui lui est propre : il est exempt d'enflure et d'affectation, qualité assez rare dans les voyages en Louise Sw. BELLOC.

Suisse.

255.-* An Introduction to the principles of morals and legislation. - Introduction aux principes de la morale et de la législation; par M. Jérémie BENTHAM. Londres, 1823. 2 vol. in-8o, avec le portrait de l'auteur. I vol., xxix et 281 p. II° vol., rx et 279 p.

M. Bentham ayant toujours eu pour principe de s'exprimer avec une grande précision, et d'éviter cette ambiguité qui résulte quelquefois d'une élégance de style recherchée, il se pourrait bien qu'à la première vue, le lecteur fût un peu rebuté par l'apparente sécheresse de l'auteur, qui semble avoir voulu se créer un langage à part, et qui exige, pour être bien compris, une attention soutenue. Mais, après avoir vaincu cette première difficulté, il en sera bien dédommagé par l'étendue et la justesse des vues du savant publiciste anglais, et par la sagesse avec laquelle il sait creuser dans les profondeurs de la science qu'il professe. L'ouvrage que nous annonçons n'est destiné, comme son titre l'annonce, qu'à servir d'introduction à une suite d'autres ouvrages, dont l'auteur indique le sujet, et qu'il semble promettre. Ces volumes, lorsqu'ils auront paru, contiendront les principes de morale et de législation dans toutes leurs branches, dont M. Bentham fait le recensement dans l'ordre sui

vant : 1o en matière civile, ou, comme il le préfère, en matière distributive privée ; 2o en ce qui concerne les lois pénales; 3o relativement à la procédure civile et criminelle, entre lesquelles, dit-il, on ne peut tracer qu'une ligne très-sujette à des variations; 4° en matière de récompenses; 5o principes de législation en matière distributive publique, ou, en ce qu'on appelle plus communément les lois constitutionnelles; 6o en matière de tactique politique, ou l'art de maintenir l'ordre dans les assemblées politiques, et de les diriger vers le but de leur institution; 7° en matière contentieuse entre différentes nations, ou, en ce que l'auteur appelle lois internationales, ce qui comprend le droit public; 8° principes de législation en matière de finances; 9° ceux qui concernent l'économie politique; 10° enfin, le plan d'un corps de lois, complet dans toutes ses branches, et considéré sous le rapport de sa forme, c'est-à-dire de sa méthode et de sa terminologie, exprimant avec clarté les idées que la loi attache aux différens termes dont elle se sert, tels que droit, obligation, pouvoir, possession, titre, exemption, immunité, franchise, privilége, nullité, validité, et autres semblables. On voit combien est vaste le plan de M. Bentham; la seule chose qu'il y aurait à craindre, c'est que son exécution ne pût être achevée par un homme plus que septuagénaire. Mais, quand on réfléchit que sans doute l'ensemble des ouvrages projetés a été mûri pendant un demi-siècle dans la tête d'un auteur aussi savant et aussi laborieux, on peut avec raison supposer que tous les matériaux se trouvent non-seulement recueillis mais disposés et coordonnés de manière à n'exiger, pour être livrés à l'impression, qu'un dernier coup d'œil et les dernières corrections de la main du maître. Souhaitons à M. Bentham le bonheur de voir, avant sa mort, entre les mains du public, un ouvrage d'une si haute importance, qui couronnera de nouveaux lauriers sa vénérable vieillesse.

256.- Fragment on Government.-Fragment sur le gouvernement, ou Commentaires de sir William Blackstone, commentés par M. Jérémie BENTHAM. Seconde édition, augmentée. Londres, 1823. LII et 143 p. in-8°.

La première édition de cet ouvrage parut, sans nom d'auteur, en 1776. Le motif qui, quarante-sept ans plus tard, a déterminé M. Bentham à le faire réimprimer avec quelques additions, se trouve peut-être consigné dans une note mise au bas de la page 141, et ainsi conçue : « Si à cette époque (en 1776) j'avais vu ce que tout le monde a pu voir depuis, je n'aurais pas parlé de l'indolence

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