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fut le seul point sur lequel il ait existé quelque différence d'opinion entre nous. Le manuscrit fut en conséquence déchiré et brûlé devant nous, et j'ai immédiatement payé à M. Murray, en présence des personnes assemblées, 2,000 guinées avec intérêts, formant le total de ce que je lui devais d'après mon billet, et que je me trouve maintenant redevoir à mes éditeurs, MM. Longman et Cie (1). Depuis, la famille de lord Byron, m'a proposé, d'une manière trèshonorable pour elle, un arrangement par lequel la somme payée ainsi à M. Murray me serait remboursée : des sentimens et des considérations qu'il est inutile d'expliquer ici, m'ont fait refuser respectueusement, mais péremptoirement, toute offre de ce genre. Je suis, Monsieur, etc. Thomas Moore. Londres, 26 mai 1824.

Théâtres. Opéra Italien.

On annonce un nouvel opéra de Rossini, intitulé Ugo Rè d'Italia, composé exprès pour le théâtre du Roi d'Angleterre, qui compte aujourd'hui trente-six acteurs et actrices; parmi ces dernières, se trouvent Mesdames Biagioli, Caradori, Catalani, Colbran-Rossini, Graziani, Pasta, etc. Celle-ci a débuté dans le rôle de Desdemona. Dans Tancredi, elle a remporté tous les suffrages. Contre l'usage d'Angleterre, on l'a demandée après la pièce. Rossini vient de composer un nouvel opéra, dont le sujet est tiré de la Dame du Lac.

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Drury lane.

On a représenté sur ce théâtre une pièce nouvelle, intitulée Zoroastre. Tout son mérite est dans les décorations; les honneurs du triomphe appartiennent au peintre.

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Covent Garden.

Les Esprits de la lune; tel est le titre d'une petite pièce qui attire la foule à ce théâtre, à peu près par le même moyen que Zoroastre. La scène est également en Égypte ; le plan est mauvais, l'action est nulle; mais les changemens à vue amusent les yeux. L. Sw. B.

(1) C'est dénaturer tout-à-fait la question, qui n'est point seulement une question d'argent, mais une question morale d'un très-haut intérêt, que l'auteur de la lettre évite d'aborder. S'il continue à se taire, quels que soient les égards dus à son beau talent, à son noble caractère, à sa réputation européenne, il subira dans l'opinion du monde entier une condamnation méritée. On croira qu'il a cédé avec faiblesse à des influences auxquelles il devait résister; l'ombre de son ami s'élèvera contre lui, et lui dira dans un long avenir: « Qu'as-tu fait du dépôt sacré que t'avait confié ma crédule et imprudente amitié ? »

(N. d. R.)

Beaux-Aris.

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L'Institut britannique vient d'être enrichi de plusieurs tableaux précieux provenant du cabinet de peinture de feu M.J.-J. Angerstein. Le Gouvernement anglais a acheté, pour la somme de 57,000 liv. sterl. ou environ 1,425,000 francs, cette riche collection, qui comprend des tableaux du Titien, de Rubens, de Vandyck, du Poussin, du Dominiquain, de Raphaël, du Corrège, de Rambrandt, des Carrache, de Wilkie, de Reynolds, et de plusieurs autres peintres célèbres.. 0**

RUSSIE.

Au nombre des Sociétés savantes et d'utilité publique établies en Russie, et que nous avons fait connaître successivement à nos lecteurs, nous n'avions pas encore compté l'Académie pratique de commerce, de Moscou, et la Société d'encouragement des artistes, à SaintPétersbourg. La première a reçu des prérogatives particulières de l'empereur, en 1810. La seconde, fondée en 1820, et composée primitivement de trois membres, a pour objet d'entretenir l'émulation parmi les artistes nationaux, de leur accorder des récompenses, et principalement aux élèves de l'Académie des beaux-arts, en leur procurant de l'emploi, en vendant leurs ouvrages, et en venant à leur secours, lorsqu'il en est besoin, pour aider au développement de leurs talens. Parmi les sujets qu'elle a formés ou protégés, on remarque les frères Charles et Alexandre BRULLOW, qui dans ce moment voyagent tous deux dans les pays étrangers, aux frais de la Société. Le premier a déjà exposé, en 1822, lors de la séance annuelle, un grand tableau d'histoire représentant une scène d'OEdipe: l'artiste a choisi le moment où celui-ci maudit son fils ingrat, Polynice. Cette Société, depuis l'époque de sa création jusqu'au mois d'août 1822, avait reçu déjà plus de 36,000 roubles, dont la moitié a été employée à subvenir aux besoins de cinquante-six artistes. Ces sommes proviennent de dons gratuits ou de la vente d'ouvrages entrepris par ordre de la Société. L'impératrice s'en est déclarée la protec trice, et l'empereur l'a gratifiée d'une somme annuelle de 5,000 roub.

SAINT-PETERSBOURG. - Théâtre russe. — On a donné, le ro fevrier de l'année dernière ( 1823 ) à ce théâtre, la première représentation d'une nouvelle comédie du prince SHAKHOVSKOI, intitulée : Leçon aux mariés ; la pièce est en un acte et en vers libres; elle a réussi complétement. Le sujet est tiré d'un fort joli conte, traduit en russe par V. Joukovsky.

Moscou.-M. KOKOSHKIN, membre de la direction théâtrale, a

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été nommé, au commencement d'avril de l'année dernière ( 1823),
directeur du théâtre russe de Moscou. Il est connu par quelques ou-
vrages dramatiques, et surtout par sa belle traduction en vers du Mi-
santhrope de Molière. On attend beaucoup de ses connaissances dans
l'art dramatique. M. ZAGOSKIN, qui a donné depuis peu au même
théâtre deux pièces en vers, la Leçon aux célibataires, ou les Héritiers
(1822), et le Philosophe de village, comédie-vaudeville en un acte
(1823), a été nommé, conjointement avec M. ARSENIEF, membre
du Comptoir théâtral.
S. P-Y.

STOCKHOLM.

SUÈDE.

Arts mécaniques. Fabrication de Petits clous. Des négocians de Gothembourg, MM. Ludendorf-Umgewit viennent d'importer d'Amérique une machine qui sert à fabriquer les plus petits clous avec une célérité surprenante. Le privilége de cette machine leur est assuré pendant 8 ans.

Instruction publique.

Le Roi vient d'acquiescer en partie aux pétitions de la Diète, relativement à l'instruction des enfans de la campagne. Par une circulaire à tous les consistoires du royaume, il ordonne aux porteurs : 1o de n'admettre aux places de marguilliersque des hommes capables d'enseigner, suivant la méthode de Lancastre; 2o de remplacer par des maîtres d'école les vicaires trop multipliés dans les campagnes, ce qui agrandit la circonscription des églises et ajoute à la solennité du culte religieux. Dans le cas où les vicaires seront supprimés, les maîtres d'école qui les rempla ceront seront pris parmi les prêtres; 3° toutes les économies faites sur l'emploi des fonds consacrés au clergé, sans blesser les droits d'aucun de ses membres, seront employés à propager l'instruction dans les campagnes.

-Beaux-Arts. On vient de faire ici une exposition publique de 72 tableaux du peintre Suédois LAURENS, mort à Rome, le 21 octobre 1823. L'artiste fit deux de ces tableaux à Paris, où il étudia son art, depuis 1817 jusqu'en 1820, il en fit 10 autres à Rome, et ses autres ouvrages étaient déjà faits, avant son départ de Suède. Son épouse l'avait accompagné dans ses voyages; elle est restée à Rome, faute de moyens de retourner dans sa patrie. C'est pour venir à son secours que cinq artistes Suédois ont conçu l'idée de cette exposition, et en ont fait toutes les dispositions, auxquelles le célèbre sculpteur M. Biström a concouru, en fournissant le local dans ses ateliers. On pense bien que plusieurs hommes généreux et dans l'ai

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sance ont beaucoup ajouté à la légère rétribution que l'on payait pour entrer mais, en général, notre pays est trop pauvre pour que le talent des artistes y soit récompensé dignement; nous sommes trop occupés pour donner aux beaux-arts l'attention et les éloges qui les encouragent. Les généreux artistes qui sont venus au secours de Mme Laurens ont bien senti qu'ils devaient suppléer à ce que leur pays ne ferait pas en faveur de cette veuve. Ils ont fait plus, la plupart des tableaux de l'exposition vont être gravés ou lithographiés par d'autres artistes, au profit de la même dame, qui, par tous ces moyens, se trouvera dans l'aisance, et continuera d'avoir sous les yeux, représentées au moins par le crayon, les belles productions du pinceau de son époux.

Théâtre. Tout concourt à justifier les espérances que le public avait conçues, en voyant M. de Lagerbielke chargé de la direction des théâtres de cette capitale. On vient de donner un opéra: la Petite Esclave, où tout est suédois, paroles, musique et ballets. On ne nomme point l'auteur du poëme ; mais on peut le reconnaître au mérite de l'ouvrage, à une intrigue bien liée, à un plan bien conçu et habilement exécuté. Le compositeur de la musique est M. Crusell, célèbre clarinette dont le talent a excité l'enthousiasme dans plusieurs des grandes villes de l'Europe; les décorations, les costumes et les ballets sont égyptiens, et prouvent que les artistes qui les ont faits possèdent très bien toutes les connaissances acquises sur cette contrée. G-G.

DANEMARCK.

ISLANDE. Aurores boréales. Le docteur Thienemann, qui a passé l'hiver de 1820 à 1821 en Islande, a fait plusieurs observations sur les lumières polaires; voici le résultat général de ses observations : : 1o les lumières polaires ou aurores boréales ont lieu dans les nuages les plus légers et les plus hauts de notre atmosphère; 2o elles ne paraissent pas seulement en hiver ou pendant la nuit : ce phénomène se reproduit en tout tems; mais il n'est visible qu'en l'absence des rayons du soleil; 3° les lumières polaires n'ont aucune relation ou rapport déterminé avec la terre; 4o il n'a jamais entendu aucun bruit qui semblât en provenir; 5o leur forme ordinaire en Islande est celle d'un arc dans une direction de nord-est, et ouest-sud-ouest; 6° leurs mouvemens sont variés, mais toujours dans les limites des nuages qui les contiennent (1). L. Sw. B.

(1) Oǹ rappellera ici, comme curiosité littéraire, qu'un Mémoire sur les auro, es

ALLEMAGNE.

Heidelberg.—Université.-Nous avons sous les yeux le programme des cours de l'Université de Heidelberg pour le semestre d'été de cette année. MM. Daub, Paulus et Schwartz continuent à enseigner la théologie; MM. Thibaut et Zachariæ attirent toujours le même concours d'élèves en droit; l'anatomie comparée s'enrichit des progrès que lui fait faire M. Tiedemann; la chimie, de ceux qu'elle doit à M. Gmelin. Enfin, un nom consacré par l'estime de l'Europe, celui de M. Creutzer, se trouve joint cette année à de simples leçons philologiques, sur des passages difficiles de quelques lettres de Cicéron, sans que pour cela ce professeur d'un mérite si extraordinaire ait cessé d'enseigner la mythologie et les antiquités grecques. L'art poétique, l'Agamemnon, les sept chefs devant Thèbes, sont départis au jeune et infatigable docteur Bæhr; l'histoire a pour interprète M. Schlosser; la minéralogie est professée par M. Léonhard. N'oublions pas de dire que M. Mone, le continuateur de la mythologie de Creutzer, en ce qui concerne les peuples du Nord, fait un cours sur le moyen âge.

BONN. Bibliothèque indienne. Ce recueil de M. Schlegel obtient toujours de nouveaux succès. Les quatre cahiers qui ont déjà paru forment maintenant un volume. Un aperçu de ce qu'ils contiennent suffira pour prouver que cet ouvrage est indispensable à quiconque étudie la philologie orientale. On y traite d'abord de l'état actuel de la philologie indienne; 2° du mètre épique des Indiens, et de la poésie indienne en général. Dans cette partie, M. Schlegel enseigne la prononciation des noms indiens. On y rencontre aussi deux chants sur l'origine de la déesse Ganga. La troisième partie est consacrée à l'ouvrage publié en 1819, par M. Bopp, et intitulée : Nalus carmen sanscritum e Mahabharato. La quatrième est occupée par l'histoire des éléphans. Dans la cinquième, intitulée : Indische sphinx, il est question de plusieurs noms indiens que l'on rencontre dans les auteurs grecs, de la rectification d'un passage d'Athénée, des noms de quelques rois ostrogoths, de Wodan, de Budha, etc. La sixième est l'hermitage de Kandu, d'après le Brahma Purana, par M. de Chézy;

boréales, écrit par l'ex-roi de Suède Gustave-Adolphe, aujourd'hui le colonel Gustavson, retiré en Suisse, fut envoyé d'Yverdun par ce prince à M. Delambre, à Paris, pour l'Académie des sciences, à la fin de l'année 1814. Le célèbre astronome ne jugea pas devoir livrer ce mémoire à la critique des (N. d. R.)

savans.

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