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de la manière la plus directe, aux principales questions que présente le magnétisme, a réussi à produire une imitation de la lumière des aurores boréales. Il prit un long fil métallique, recouvert de soie, et le dévida sur le plan d'un carton, de manière à en former une spirale semblable à celle des horloges; la spirale était bien serrée et ses révolutions se touchaient; le nombre des tours est arbitraire. Personne n'ignore la vertu magnétique qu'acquiert ce système, lorsqu'on y fait passer un courant voltaïque, ou bien l'électricité ordinaire produite par les machines. On sait aussi que ces spirales se réchauffent beaucoup, lorsqu'elles font partie d'un circuit voltaïque; mais ce qu'on ignorait jusqu'à présent, c'est que les spirales en question développent une lumière très-vive, lorsqu'on y fait passer une décharge électrique d'une force médiocre, comme serait, par exemple, celle d'un tableau magique de deux pieds carrés de surface armée. La lumière qui se montre alors paraît provenir du centre de toutes les spires elle ressemble à celle d'un feu d'artifice et se montre très-distinctement, sans qu'il soit nécessaire d'obscurcir la chambre dans laquelle on fait l'expérience. On ne peut guère douter que cette espèce de flamme ne soit due à la circonstance qui oblige l'élec tricité à faire un grand nombre de révolutions autour d'un même centre; car on est bien loin de produire le même effet lorsqu'on répète l'expérience sur le même fil, également garni de soie, et plié en serpentant sous forme rectangulaire, de laquelle résulte que la décharge est conduite par un système de lignes parallèles aussi voisines les unes des autres que le sont les tours de la spirale plate. Dans ce dernier système de révolutions presque circulaires, la flamme qui se dégage est si vive qu'elle éblouit; tandis qu'on ne voit, dans le rectangle, qu'une lumière faible, qui paraît comme des éclairs aux quatre angles de la figure. Il suffit d'avoir vu une seule fois le phénomène dont il s'agit pour se persuader que la lumière fournie par le rectangle est la lumière électrique ordinaire, que celle des spirales a une origine absolument différente, et qu'il convient de la désigner par l'épithète d'Électro-magnétique, parce qu'elle se développe dans le seul cas dans lequel l'électricité se présente de manière à exercer les influences du magnétisme. E. NAPLES. Nécrologie. — Coco. — L'infortuné Vincenzo Coco, un des meilleurs esprits de notre tems, a terminé sa vie, le 13 décembre 1823. Il naquit, en 1770, à Civita Campomarano, petit village de la province de Molise, dans le royaume de Naples. Ses parens le consacrèrent au bareau; il connut, à Naples, l'avocat Galanti; et

d'après ses conseils et son exemple, il porta dans le dédale ténébreux des lois, la lumière de la philosophie. Il s'aperçut bientôt que ses principes et ses talens n'étaient pas d'accord avec sa profession, telle qu'elle était exercée alors; il lui préféra des études qu'il trouvait plus nobles et plus importantes. Les savans de son tems le reconnurent pour un des meilleurs disciples de l'école de Vico, de Genovesi et de Filangieri. Admis dans leur société, il se trouva entraîné par les événemens politiques et désastreux de 1799. Exilé avec tant d'hommes dont le seul crime était d'aimer leur patrie, il chercha un asile d'abord en France, et depuis dans le royaume d'Italie. C'est dans ce pays qu'il fit briller ses talens et ses connaissances. La première preuve qu'il en donna fut son Essai sur la révolution de Naples, dont il avait été victime et témoin. Il est vrai qu'il s'y livre souvent à l'abondance de ses idées; mais ses digressions mêmes prouvent la solidité de ses études et la fécondité de son esprit. On l'avait chargé de rédiger le Journal officiel du gouvernement; et il s'était acquitté de cette commission avec beaucoup de succès. Il se fit distinguer surtout par la facilité et la clarté de son style : quel- quefois il fut obligé de présenter des opinions qui, peut-être, n'étaient pas les siennes ; il les exposait avec tant d'éloquence que, cherchant à persuader les autres, il paraissait convaincu lui-même. L'ouvrage qui lui fit le plus d'honneur fut son Platon en Italie. Le mérite de cette espèce de roman ne consiste pas dans l'invention; mais bien dans l'importance des objets que l'auteur passe en revue. M. le baron de Théis en a donné dernièrement une nouvelle preuve. Sous ce rapport, Coco ne pouvait choisir un sujet plus instructif et plus national que le voyage de Platon en Italie. Il y fait connaître l'école des Pythagoriciens, l'état de la Grande Grèce, le sort de ses républiques, qui ont fleuri dans des lieux où il n'existe plus que des déserts. Il trouve l'occasion d'exposer plusieurs théories du célèbre Vico, et souvent il leur donne plus de probabilité et plus de clarté. Vico était connu, dans le nord de l'Italie, surtout par les soins de quelques Napolitains qui s'y étaient réfugiés vers la fin du siècle dernier. On fit à Milan, en 1801, une nouvelle édition de sa Scienza nuova. M. Monti en accrédita l'autorité, en la désignant comme une montagne aride et sauvage qui cache de riches mines d'or. Tous voulurent parcourir cet ouvrage; mais trèspeu vinrent à bout de l'entendre. Il appartenait surtout à Coco d'en faciliter l'intelligence. Instruit dans les écoles de Locke et de Kant, il sut mettre à la portée commune plusieurs doctrines du philosophe

napolitain. Malgré les distinctions flatteuses qu'on lui accordait à Milan, il ne put oublier ce qu'il devait à sa patrie. Il rentra à Naples, en 1806, y fut successivement un des membres de la cour de cassation, conseiller-d'état, décoré de la couronne de fer et de l'ordre des Deux-Siciles. Toujours occupé des sciences et des lettres, il ambitionnait la direction de l'instruction publique; mais on lui donna l'emploi le plus contraire à ses habitudes et à ses talens, la direction du trésor. Il croyait avoir droit à la première de ces places, parce qu'il avait rédigé un projet de réforme de l'instruction publique, présenté par une commission particulière dont il était membre. Avec de légères modifications, on aurait sans doute tiré parti des vues solides et lumineuses qu'il avait proposées. Le projet fut rejeté, et les espérances de son auteur entièrement détruites. Dégoûté probablement de sa carrière politique, et craignant des vicissitudes plus grandes encore dans le changement arrivé en 1815, il commença à donner des indices de démence. Dans un accès de délire, il brùla, dit-on, tous ses manuscrits; il ne voyait autour de lui que des persécuteurs. En vain on employa tous les moyens que l'art, l'amitié et même le gouvernement pouvaient fournir; il mourut à l'âge de cinquante-quatre ans, dans cet état déplorable, après neuf ans de malheurs. Il respecta toujours les principes de la justice, et ne pouvait croire qu'ils eussent des ennemis; quelquefois il en trouva luimême dans ceux à qui il donnait sa confiance. Ses manières étaient douces, et son cœur excellent. Je l'ai vu s'intéresser au sort de ses compagnons et de ses amis malheureux comme lui. Il soigna avec une tendresse exemplaire dans sa maladie, Flaminio Massa, son compatriote et son ami, mort à Milan d'une fièvre lente. Il ne l'abandonna que lorsque la mort les eut séparés; et lui paya alors par ses larmes ce dernier tribut que ses concitoyens n'osent pas encore lui rendre en lui élevant un tombeau. On doit regretter qu'il n'ait pas corrigé ses ouvrages, ni publié ses manuscrits. F. SALPI.

GRÈCE.

CORFOU. Enseignement mutuel. --- Une lettre de cette ville, datée du 17 juin 1823, et adressée à l'un des membres de la Société anglaise pour la propagation de l'enseignement mutuel, nous apprend qu'il existe, dans les îles Ioniennes, plusieurs écoles où cette méthode est pratiquée avec succès. C'est à Sainte-Maure surtout qu'elles sont plus nombreuses et plus actives. Deux écoles furent

fondées dans les premiers mois de 1823, l'une à Zante, l'autre á Céphalonie. Le révérend J. Lowndes, auteur de la lettre à laquelle nous empruntons ces détails, prépare une traduction du Manuel de la méthode, dont la révision est confiée au docteur Politi.

TURQUIE.

A. J.

Le sultan Mahmoud vient d'ordonner la traduction en langue turque des trois volumes in-fo de l'ouvrage français de M. Mouradjea d'Ohson, arménien, né à Constantinople, chargé d'affaires de Suède, mort à Paris, en 1806. Son Tableau de l'empire ottoman est l'ouvrage le plus exact et le plus complet qu'on ait encore publié sur la Turquie. Cette traduction, à laquelle Sa Hautesse a ordonné d'ajouter une table alphabétique des matières, en langue turque, est destinée à être déposée et conservée dans les archives de la sublime Porte, pour le service du gouvernement. M. A. J.

ESPAGNE.

MADRID.

Arts industriels.

Filature de la soie. Le ministre de l'intérieur chargea, l'année dernière, la Société royale de faire un rapport sur un mémoire dont l'auteur proposait de filer la soie sans le secours du feu. La Société ne crut pas pouvoir donner son avis, avant d'avoir constaté par des expériences la réalité des faits énoncés dans ce mémoire, et s'occupa des moyens de rendre ces expériences aussi concluantes et aussi instructives que le réclamait l'importance de leur objet : elle y parvint avec le secours de don ANTONIO REGAS, inspecteur des manufactures de Madrid. Le rapport présente les résultats suivans: 1° on peut filer la soie par l'immersion du cocon dans l'eau froide, comme on l'affirme dans le mémoire; 2° il suffit, pour y réussir, de donner au cocon une préparation convenable dans l'eau chaude; 3° on ne peut fixer ni la température, ni la durée de cette préparation, parce que l'une et l'autre dépendent de la qualité de la soie, de la quantité et de l'état de sécheresse du gluten que l'eau chaude doit dissoudre; 4° la soie filée à l'eau froide possède les mémes qualités que celle qui a reçu la préparation ordinaire: elle ne lui est ni supérieure, ni inférieure; 5° le nouveau mode de filature est plus commode, plus économique et plus sain que celui où cette opération est faite dans l'eau froide. Ce qui est assez remarquable, c'est qu'un procédé, analogue à celui qui réussit aujourd'hui, fut proposé, il y a plus de 40 ans, à la junte de commerce, qui or

donna des essais. L'inventeur se présenta avec des bouteilles d'eau préparée, opéra vainement sur des cocons de toutes les qualités, se retira confus, quitta Madrid, et ne reparut plus.

F.

BARCELONE. Instruction publique. — La junte du commerce de Barcelone, désirant propager l'instruction publique, a fondé depuis peu des chaires de français, d'anglais et d'italien. C'est le 1er juillet prochain que les concurrens seront admis à soutenir leurs thèses. Le traitement de chacun est fixé à 5,000 réaux (1,230 fr.); celui qui pourra occuper deux chaires à la fois, aura 8,000 réaux (2,000 francs.)

— Théâtre.— L'École des vieillards vient d'être traduite en espagnol par le célèbre poëte Zarios de Medrano, auteur de plusieurs poésies estimées. Elle sera jouée sur le théâtre de cette ville.

PAYS-BAS.

BRUXELLES.-L'Académie royale des sciences et belles-lettres de cette ville, dans sa séance générale du 7 mai, s'est occupée du jugement des mémoires envoyés au concours. Elle a décerné une médaille d'or à l'auteur du mémoire « sur l'origine de la différence qui existe par rapport à la langue, entre les provinces dites Flamandes et celles dites Wallonnes». L'auteur, qui est anonyme, est invité à se faire connaître. Une médaille d'argent a été accordée à M. Steur sur une autre question d'histoire. La classe des sciences a décerné une mê daille d'or à M. Pagani, et une autre d'argent à M. de Moor, ingé. nieur en chef à Luxembourg, pour leurs réponses à la question de géométrie analytique. La question de mécanique était : Un fil flexi ble et uniformément pesant, étant suspendu par l'une de ses extré mités à un point fixe, et soulevé par son autre extrémité à une hau. teur et à une distance quelconque, si l'on vient à lâcher cette seconde extrémité et à abandonner ainsi ce fil à l'action libre de la pesanteur, on demande les circonstances de son mouvement dans l'espace supposé vide. M. Martens, de Maëstricht, a obtenu une médaille d'ar gent, et la question sera remise au concours. Une autre médaille d'argent a été décernée à M. Hensmans, pharmacien à Louvain, pour la réponse à la question de chimie.

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GAND. La Société royale des Beaux-Arts et de Littérature vient de nommer membres honoraires, le célèbre baron de GOETHE, prési dent de la Société de Minéralogie d'Iéna, ministre d'état; etc.; et les savans conseillers LENZ et FUCHS, tous deux professeurs de l'université d'Iéna, etc., etc.

DE K.

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