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feuille peut servir à la nourriture des moutons, et que sa tige fournit beaucoup de potasse; il est fâcheux que cette plante, dit-on, dégraisse beaucoup le sol. L'Académie engage M. Payen, qui a beaucoup de dextérité pour ces analyses difficiles, à continuer ses travaux sur le topinambour, et sur d'autres végétaux qui pourraient lui fournir des résultats utiles. — M. Gay-Lussac fait connnaître que, d'après des expériences récentes de M. Braconnot, la substance trouvée dans les racines du dalkia et dans celles du topinambour est la même que l'inuline. — M. Geoffroy Saint-Hilaire fait un rapport sur le mémoire de M. Bailly, relatif aux filets pécheurs de la baudroie, poisson qui abonde dans les mers de l'Europe. La position extraordinaire de ces filets, leurs attaches et leurs usages en forment un appareil unique et vraiment très-singulier. « Pour nous résumer sur le mémoire de M. Bailly, dit le rapporteur, nous ferons remarquer qu'il a pris pour sujet de ses études une espèce que l'antiquité, que les naturalistes à toutes les époques, ont observée attentivement. Il est parvenu à ajouter de nouvelles et intéressantes particularités à ce qui était déjà connu; enfin, il a complété l'histoire d'un animal très-curieux. Nous croyons donc le travail de ce jeune médecin digne des éloges de l'Académie et de l'insertion dans le recueil des Savans étrangers. »

· Du 24. Le ministre de l'intérieur annonce que le buste de Berthollet sera exécuté aux frais de l'état, pour être déposé dans la bibliothèque de l'Institut. M. d'Hombre Firmas, maire d'Alais, adresse à l'Académie un mémoire contenant des considérations sur les fossiles, et particulièrement sur les ammonites. — M. de Zuylen de Nywelt écrit d'Utrecht, en envoyant la description d'un nouvel instrument d'astronomie.-M. Vauquelin lit un rapport sur un mémoire de M. Dublanc, pharmacien, sur l'emploi de la teinture alcoolique de la noix de galle, pour reconnaître la présence de la morphine. L'Académie encourage M. Dublanc à continuer son intéressant travail et à le perfectionner, pour qu'il puisse être mis en pratique. — M. Legendre fait un rapport sur les tables de logarithmes de M. Bagay. Il en résulte que ces tables ont besoin d'être rectifiées, pour être exactes et conformes à celle de Taylor, qui est connue depuis long-tems des astronomes et des navigateurs. — M. Poisson fait un rapport sur le mémoire de M. Damoiseau, relatif aux perturbations de la comète à courte période de 1819. L'Académie donne son approbation aux recherches de M. Damoiseau, et arrête qu'elles seront imprimées dans le recueil des Savans étran

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gers. M. Jean-Baptiste Souton adresse un manuscrit intitulé: Réfutation de Newton, première partie, observations préliminaires. (MM. Ampère et Cauchy, commissaires. ) — M. Paixhans lit un mémoire sur cette question : Les machines à vapeur peuvent-elles devenir des armes? et comment peut-on les employer à la guerre ? (MM. Marmont, duc de Raguse, de Rossel, de Prony et Molard.) -M. Geoffroy présente un mémoire sur l'analogie des filets pêcheurs de la baudroie, avec les apophyses montantes des vertèbres, et spécialement avec les premiers rayons de la nageoire dorsale des silures. M. Audoin communique à l'Académie une des observations que contient son travail sur la génération des animaux articulés : elle a pour objet l'usage d'une vésicule qui accompagne les organes générateurs femelles des insectes. (MM. de Humboldt, Cuvier, Geoffroy et Latreille, commissaires).

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—Du 31. — M. Lasseigne lit un mémoire intitulé : Recherches chimiques sur les moyens de constater la présence de l'acide hydrocianique, chez les animaux empoisonnés par cette substance. (MM. Vauquelin, Thénard et Magendie, commissaires.) — M. Magendie annonce qu'il a continué ses expériences relatives aux nerfs de la cinquième paire; il vient d'observer que ce nerf influe sur tous les sens à tel point que, si on le coupe d'un côté, les sens sont immédiatement abolis de ce côté, et cet effet a lieu des deux côtés à la fois, si les deux nerfs sont coupés; le phénomène n'existe que pour la partie antérieure de la tête : les pavillons de l'oreille et la partie postérieure conservent leur sensibilité. — M. Becquerel lit un mémoire intitulé : « Développemens relatifs aux effets électriques observés dans les actions chimiques, et de la distribution de l'électricité dans la pile de Volta, en tenant compte des actions électromotrices des liquides sur les métaux. (MM. Arago, Dulong et Fresnel, commissaires.) — MM. de Prony et Girard font un rapport sur les effets alternatifs de condensation que M. Vicat a observés dans une partie du pont de Souilhac (Dordogne. ). L'Académie engage cet ingénieur à continuer ses recherches, s'il en croit les résultats utiles. ·M. Auguste Saint-Hilaire lit un mémoire dans lequel il fait mention des effets vénéneux du miel de la guépe lecheguana. Il donne la description de cette guêpe et des observations sur les plantes vénéneuses du Brésil méridional. (MM. Vauquelin et Latreille, commissaires.) MM. Jussieu et Bose rapportent à ce sujet diverses observations analogues à celles que contient le mémoire de M. SaintHilaire. — M. Desmoulins lit un mémoire sur les différences qu'il

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remarque entre le système nerveux de la lamproie et celui des animaux vertébrés, en considérant, 1° les propriétés physiques; 2o le nombre des parties; 3° le mode de réunion de ces parties. (MM. Cuvier, Latreille et Magendie, commissaires.) A. M-T.

-Séance publique annuelle du 7 juin.-Le prix de physiologie, fondé par M. de Monthion, a été partagé entre MM. Flourens, Prévot et Dumas. M. Strauss, auteur d'un ouvrage sur l'anatomie du hanneton, a aussi obtenu une médaille, et M. Gaspard, une mention honorable. C'est à M. Damoiseau qu'a été décerné le prix d'astronomie, fondé par M. Delalande. Après la proclamation des prix, M. Cuvier a lu l'éloge historique de M. Berthollet; M. de Prony, une notice sur les grandes tables logarithmiques et trigonométriques, adaptées au nouveau système métrique, et M. Fourier, l'éloge d'Herschell.

--Académie française.—Le sujet du concours du prix d'éloquence, pour cette année, était l'éloge du président de Thou. L'Académie a partagé ce prix entre deux discours qui lui ont paru avoir des droits égaux à son suffrage. L'un est de M. CHASLES, rédacteur du ci-devant Miroir et de la Pandore; l'autre est de M. PATIN, l'un des collaborateurs de la Revue Encyclopédique, et auteur d'un autre discours, l'Éloge de Lesage, précédemment couronné par la même académie.

Athénée de Paris. - Cours. Nous avons fait connaître le programme de cette belle et utile institution pour l'année courante, 1823-1824. (V. Rev. Enc., t. xx, p. 451.) Nous avons également annoncé l'ouverture de ses principaux cours. (Ibid., p. 695.) Un grand nombre d'amis des sciences et de la littérature, français et étran gers, et même plusieurs dames sont venus recueillir l'instruction astronomique présentée par M. FRANCOEUR, avec autant de clarté que d'intérêt; les leçons physiologiques de M. MAGENDIE, particulièrement celles qui étaient relatives aux systèmes nerveux; les expériences physiques, savantes et curieuses de M. POUILLET; les notions chimiques développées par M. DUMAS.-Dans la section littéraire, les deux cours qui ont obtenu le plus de succès et qui comptaient un plus grand nombre d'auditeurs, ont été ceux de M. VIL LENAVE, sur l'histoire littéraire de France, et de M. MIGNET, sur l'histoire d'Angleterre. L'histoire littéraire de France est un vaste sujet sur lequel on ne trouve guère que des matériaux informes et indigestes dans les 12 vol. in-4o, que les savans et laborieux Bénédictins ont publiés sous ce titre. Les bornes d'un cours hebdomadaire ne permettaient que d'en esquisser les principaux traits. M. Villenave a su animer l'exposition de ses recherches par des anecdotes variées, par des réflexions judicieuses et philosophiques; il a fait bien con

naître les siècles et les écrivains dont il parlait. Le monde savant doit à l'Athénée la belle histoire littéraire d'Italie par Ginguené; M. Villenave a déjà prouvé, dans de doctes écrits, qu'il possède tout le savoir nécessaire pour élever un semblable monument à la gloire de la France, M. Mignet, dont les leçons sur l'histoire de la réformamation ont excité l'année dernière un si vif intérêt, a présenté, cette année, l'histoire de la révolution d'Angleterre, depuis 1640 jusqu'à 1688. Charles Ier, Cromwel, la république, les presbytériens, le parlement, tels sont les principaux objets que le professeur a traités avec la concision et la profondeur qui le caractérisent.—Les théories de l'art oratoire, exposées par M. MERVILLE, ont paru toujours ingénieuses, mais quelquefois un peu vagues: elles ont été souvent appuyées d'un choix de morceaux piquans, lus par le professeur avec une grâce parfaite. - Le cours de littérature de M. PARENT-REAL a été traité d'une manière assez neuve. Le professeur envisage l'éloquence dans ses rapports avec les diverses professions littéraires, et particulièrement avec la tribune et le barreau. Après des considérations générales appliquées à la France, il a offert une sorte de galerie littéraire du barreau français, ancien et moderne; et il s'est tracé une route nouvelle hors des sentiers battus de la rhétorique vulgaire. Un cours très-curieux de M. FEвVÉ, sur l'action oratoire, est venu fixer l'attention sur un art beaucoup trop négligé, et dont notre époque fait surtout apprécier l'utilité. —- Le même professeur doit ouvrir, le 1er juillet, pour les dames seulement, un cours de lecture à haute voix. On peut s'inscrire chez lui, rue Dauphine, no 11. X.

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Société de la morale chrétienne. - Séance générale annuelle tenue à Paris, le 10 mai 1824. Il n'est plus besoin aujourd'hui d'éveiller la curiosité publique sur la Société de la morale chrétienne. Elle a dès long-tems révélé son existence aux hommes généreux et éclairés. Ils se plaisent à suivre ses efforts, qu'avouent toujours la raison et la vertu; ils applaudissent à ses triomphes, qui sont toujours ceux de cette véritable philosophie qui éclaire l'homme, en respectant, en fortifiant ses plus nobles croyances.- La Société de la morale chrétienne a tenu, le to mai, sa séance générale, sous la présidence de M. le duc de La Rochefoucauld. Après un discours touchant du vénérable président, qui a résigné des fonctions que son âge et sa vie désormais retirée rendaient trop pesantes pour lui, M. Guizard, un des secrétaires, a fait le rapport des travaux de la Société pendant l'année 1823. Il l'a montrée embrassant dans la sphère de son honorable activité toutes les idées morales et philanthropiques, se subdivisant ensuite elle-même, et combattant, par son Comité de la

traite des noirs, ce trafic honteux qui semble toujours protégé jusque dans sa proscription même; opposant son Comité des jeux et loteries à ce fléau qui ronge de préférence le malheureux, à cette régie da vice, suivant l'heureuse expression du rapporteur; par son Comité des prisons, demandant, au nom de l'humanité, que l'homme assez malheureux pour être criminel soit régénéré et non pas dépravé par sa punition même. En même tems, son Comité des jeunes gens, devenu le tuteur et le patron des orphelins qu'il adopte, arrache, par cette paternité artificielle, une proie assurée à l'oisiveté, à la misère et peut-être au crime; le Comité des Grecs donne à des exilés les moyens de revoir une patrie que ses malheurs et ses dangers leur rendent encore plus chère; le Comité de charité et de bienfaisance soumet à une pratique active les spéculations de la philanthropie, et en remplaçant avec discernement l'aumône individuelle, souvent inutile, quelquefois même dangereuse, par des secours mieux appliqués et plus proportionnés aux misères qu'ils soulagent, rend un double service, auquel toutes les personnes charitables sont appelées à concourir. Ce discours qui honore le talent et plus encore les sentimens de M. Guizard, a reçu les témoignages d'une approbation unanime. — M. Ch. de RÉMUSAT en a demandé l'impression, qu'il a motivée, dans une improvisation brillante et riche de pensées, dont l'éclat était encore rehaussé par cette hésitation momentanée et ce désordre heureux qui attestent que l'orateur s'abandonne à luimême. Il a fait l'histoire de la Société de la morale chrétienne, et a été nécessairement amené à faire en même tems celle de ce sentiment qui attire l'homme vers l'homme; ce cri de la chair et du sang (comme il l'appelle), qui nous fait souffrir avec celui qui souffre, il l'a pris instinctif dans l'homme nouveau, c'est la pitié; rcstreignant son dévouement aux individus dans l'homme religieux, c'est la charité; enfin, généralisé dans l'homme que des vues philoso phiques portent à s'occuper des espèces et des institutions, c'est la philanthropie. Il a terminé son éloquent discours par un hommage délicat et ingénieux adressé à M. de La Rochefoucauld, président de la Société il l'a opposé à son aïeul; il a présenté sa vie comme la réfutation active des arides spéculations du livre des Maximes. En applaudissant avec transport à ces éloges si bien mérités, on me pouvait s'empêcher de songer avec douleur comment ce vénérable vieillard avait été arrêté dans sa carrière de vertu et de bienfaisance, et on semblait se plaire à le consoler d'une grande injustice. – M. Am. Thayer a ensuite rendu compte des travaux particuliers du Comité des jeux et des loteries, et il a proclamé le prix décerné

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