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dolsa. M. HORNING 13b) étudie d'une manière très approfondie la vie de ambitus dans les langues romanes: certains rapprochements de formes. provençales avec ambitus ne me paraissent pas absolument convaincants. Les nombreux matériaux rassemblés ici par M. Horning ont de l'importance pour la solution de l'étymologie du verbe aller.

Bodosca, bedosca 14) (marc de miel, en général) se rattacherait à la même racine que fr. boudin (bot-ulus): le mot a plusieurs sens en languedocien moderne, en particulier celui de mousse épaisse qui se forme au-dessus des moûts en fermentation; il désigne également le résidu de ces moûts.

Colonhet et Colonhier 15) (tous deux dans le Roman dels Auzels Cassadors de Daude de Pradas) renvoient a *conucula et non a columna. M. ANTOINE THOMAS 16) a appelé l'attention des provençalistes sur deux documents qui sont d'une inégale importance pour la lexicographie provençale. Le premier est un extrait d'un «Glossaire du XIIIe siècle, qui est aujourd'hui perdu, mais qui a été utilisé au XVIIIe siècle pour une réédition du glossarium mediae et infimae latinitatis de du Cange; le second, plus important, est un recueil de gloses tirées d'un manuscrit de la Bibliothèque Nationale; elles accompagnent le texte du Liber Derivationum d'Ugucio de Pise et les plus anciennes remontent au XIIIe siècle: ces dernières ont probablement été écrites à Sarlat (Dordogne). Le texte des gloses est accompagné d'un abondant et savant commentaire.

La langue du poète languedocien Fourès a fourni à M. CLAVELIER 17) le sujet d'une courte étude. L'auteur de cette étude s'est surtout proposé d'étudier les procédés d'enrichissement de la langue populaire dont s'est servi Fourès (p. 99). Cette étude, conduite avec soin et méthode, montre bien comment d'une langue populaire un poète même de talent moyen sait tirer une langue poétique. De nombreuses études de ce genre formeraient une bien curieuse enquête sur le relèvement des parlers méridionaux. M. J. RONJAT 18) a complété heureusement cette étude dans la même revue; je souscris à sa conclusion; je n'ai jamais cru que la langue ait empêché Fourès de réussir dans ses poésies philosophico-politiques; c'est la pensée qui n'atteignait pas la hauteur voulue; la langue n'y était pour rien.

M. A. ROQUE-FERRIER) restitue, en dialecte de Montpellier, un thème connu des chansons populaires: le retour du soldat qui trouvant sa femme remariée, repart sans s'être fait connaître.

Enfin M. THEROND 20) continue à publier ses contes si vifs et si intéressants, populaires de langue et d'esprit, intitulés Contes lengadocians.

M. KARL ETTMAYER 21) a consacré une courte étude au parler provençal de Vinadio (Piémont). La plupart les habitants connaissent quatre langues ou dialectes: italien, français, piémontais et leur langue maternelle, le provençal. On juge de la couleur bigarrée de leur vocabulaire; M. Ettmayer communique quelques noms intéressants de plantes et d'animaux.

13b) Ibid. p. 514-550. 14) A DAUZAT, Ro. 1905, p. 298-301. 15) A. THOMAS, Ro. 1905, p. 297. 16) Gloses provençales inédites Ro. 1905, p. 177-205. 17) RLR. 1905, p. 97-140. 18) RLR. 1905, p. 411-419. 19) RLR. 1905, p. 200-207. 20) RLR. 1905, p. 65-74. 21) BRPhMuss. p. 211-223.

C'est surtout au point de vue phonétique qu'est fait ce travail; les faits relevés par M. Ettmayer montrent l'étroite parenté de ce dialecte avec les autres dialectes provençaux.

Altprovenzalische Texte. 1905. A tout seigneur tout honneur: Guillaume IX, comte de Poitiers, vient d'être magistralement édité par M. A. JEANROY1). L'édition est précédée d'une introduction où sont étudiés les travaux antérieurs relatifs au premier en date des troubadours, les œuvres apocryphes et les pièces perdues. Le paragraphe III de cette introduction, consacré à la langue et à la versification, contient quelques indications précieuses: les formes françaises que l'on a relevées dans Guillaume de Poitiers sont des poitevinismes; cela est intéressant à plus d'un titre comme l'indique M. Jeanroy p. 168 (à propos de joy) et p. 170. La forme chevau (IV, 6) aurait pu être relevée (caval II, 18). Dans la pièce VI je trouve juec (v. 11) et joc (v. 45): il y aurait lieu d'éliminer l'une ou l'autre du texte. Le texte est accompagné d'une traduction très précise et les variantes sont relevées avec le plus grand soin.

Le texte de M. A. JEANROY a été reproduit dans l'élégante petite collection (publiée par M. Monaci)2) qui se recommande de plus par un bon marché auquel les lecteurs d'ancien provençal ne sont pas habitués.

M. le Dr. DEJEANNE3), qui s'est fait une spécialité de l'étude des troubadours gascons, nous donne en attendant Marcabrun une édition de Cercamon. Le bagage de Cercamon, augmenté par la découverte du ms. Campori, nous apparaît comme assez original et intéressant. Il reste encore des obscurités, cinq pièces sur huit n'étant données que par un seul manuscrit; mais M. le Dr. Dejeanne n'a rien négligé pour réduire ces obscurités au minimum, soit par une traduction aussi littérale que la correction le permettait, soit par ses notes. Nous aurions voulu d'ailleurs ces notes un peu plus nombreuses; et elles devront l'être sans nul doute dans l'édition de Marcabrun que nous donnera bientôt M. Dejeanne: il est vrai que l'élève de Cercamon présente plus de difficultés d'interprétation que son maître. II, v. 13 j'écrirais joia; IV, v. 2: il me paraît inutile de changer quelque chose à ce vers: IV, v. 4 et ailleurs: d'un' amor au lieu de d'un amor; IV, v. 39: e'l autre ou e l'autre? V, v. 48: anar conques pourrait s'expliquer par l'analogie de anar conqueren, anar ploran, etc. (gérondifs, invariables). P. 59, n. 36: Alfonse X de Castille?

M. JEANROY) a voulu ne nous donner qu'une édition «provisoire>> du troubadour Gavaudan; les difficultés d'établir le texte de ce troubadour, un des meilleurs représentants du trobar clus, sont si grandes qu'il n'est guère possible de restituer du premier coup un texte tout à fait satisfaisant. Mais M. Jeanroy a relevé toutes les variantes; de plus il a accompagné son édition d'une traduction et de notes assez nombreuses pour éclaircir les passages les plus difficiles. Le texte ainsi constitué

1) Tirage à part, Toulouse, Privat. 2) Testi romanzi per uso delle scuole a cura di E. Monaci: Poesie provenzali di Guglielmo IX... seconda la lezione di A. JEANROY, Roma, Loscher 1905. 3) AM. 1905, p. 27—62. 4) Ro. 1905, p. 497-539.

peut servir de base pour des recherches plus approfondies: Gavaudan, comme la plupart des plus anciens troubadours, mérite d'être l'objet d'études de ce genre. Je ne signalerai ici que deux ou trois points qui m'ont frappé à la lecture. II, 50, lire el renh? IV, v. 19-20, je crois que la dernière supposition exprimée par M. Jeanroy dans les notes est la bonne: les formes en s sont des subjonctifs: la pièce est pleine d'apostrophes: une de plus, une de moins! IV, v. 31: cubertz e fenhs, comme plus haut au v. 23?

M. A. JEANROY5) a rendu service à nos études en publiant les dernières poésies provençales inédites qui se trouvaient dans les manuscrits de Paris. Cette publication comprend onze pièces, de Cadenet (Gr. 19 et 23), Guiraut de Calanson (Gr. 8, 11), Bernart Arnaut Sabata (Gr. 7), Pons Barba (Gr. 2), Sordel (Gr. 20 bis), Uc de Lescura (Gr. 1), Marcabrun (Gr. 14, 21, 34), Rambaut d'Orange (Gr. 40). Ces textes sont accompagnés d'une traduction (sauf les quatre derniers) et de notes sommaires. Une poésie de Gavaudan qui compléterait ces inedita fait partie d'une édition que M. Jeanroy vient de publier dans la Ro.

M. PAOLO SAVJ-LOPEZ 6) a publié un nouveau texte de la lettre épique de Rambaut de Vaqueiras, découvert par lui à la Bibliothèque Universitaire de Catane. Le manuscrit est du XVe siècle et le texte est rempli de catalanismes: il vient à la suite d'un texte de la Chronique de Muntaner et de poésies catalanes (prophéties d'Ancelm Turmeda). M. Savj-Lopez a fait suivre le texte d'un intéressant commentaire où plusieurs des leçons adoptées par M. Schultz-Gora ou Crescini sont discutées.

M. VINCENZO CRESCINI) suspecte l'authenticité d'une strophe de la tenson de Peirol avec Amors. Ses raisons tirées des différences constatées dans les manuscrits et de la construction logique de la tenson paraissent tout à fait plausibles.

M. A. JEANROY) a fixé au milieu de l'année 1216 la date de composition du sirventés de Tomier et Palazi (Si col flacs...): les allusions historiques laissent peu de doutes sur la certitude de cette date. Le texte est accompagné d'une traduction et de notes historiques et grammaticales.

M. GEORG STEFFENS 9) a communiqué aux Annales du Midi un fragment de manuscrit provençal qui se trouve aux archives royales de Sienne. Ce fragment consiste en deux feuillets; il appartient à un manuscrit du commencement du XIVe siècle. Le copiste ne serait pas italien. Ce fragment contient la fin d'une chanson de Bernard de Ventadour et le texte de quatre autres chansons du même: aucune d'elles n'est inédite.

Dans le même numéro M. V. DE BARTOLOMAEIS 10) a donné le texte d'une poésie de Guilhem Montagnagol (Nulhs om non val ...) conservée dans le manuscrit XLV, 47 (fol. 25) de la Bibliothèque Barberini. Le scribe trahit son origine vénitienne; il y a de plus de

5) AM. 1905; tirage à part Toulouse, librairie Privat. 6) BRPhMuss. 172-192. 7) BRPhMuss. p. 461-472. 8) BRPhMuss. p. 629-640. §) AM. 1905, p. 63-67. 10) AM. 1905, p. 71-75.

nombreux gallicismes. Ce texte se rattacherait à la tradition du manuscrit M.

M. GIULIO BERTONI11) propose une correction au vers suivant de Guillaume IX:

Greu partir si fai d'amor qui la trob' a son talen. (Ed. Jeanroy, I, v. 6.) M. B. propose de lire la troba (la =illac et non pas illam comme dans le texte de M. Jeanroy). La correction ne me paraît pas s'imposer. M. A. THOMAS 12) conteste, au moyen d'arguments historiques, la date assignée par M. Teulié à un des memorandums du consulat de Martel que ce dernier a publiés. Ce memorandum ne peut pas être autérieur à 1275.

M. ANTOINE THOMAS 13) publie in-extenso le Memoriale écrit à la fin du XVe ou au début du XVIe s. et destiné à rappeler les prouesses de la famille de Lastours (en Limousin) dont l'ancêtre, Gouffier de Lastours, s'illustra à la première croisade. L'intérêt de cette publication est de fournir un document de plus pour l'étude de la légende du «Comte de Toulouse» étudiée par Gaston Paris (AM. 1900).

On doit à M. L. E. KASTNER 14) une édition du «Débat de l'âme et du corps en provençal», resté jusqu'ici inédit (Bibl. Nat. f. fr. 14973, fo 1--26). La valeur littéraire du texte est nulle; cependant M. Kastner n'a pas de peine à justifier sa publication en observant que c'est la seule version provençale qui nous soit parvenue d'un thème très répandu au moyen-âge. Le texte est précédé d'une courte étude sur la langue de ce poème; je crois la graphie beaucoup plus catalane que ne le croit l'auteur: la forme ulls (v. 58) serait parmi les formes les plus caractéristiques, si l'on connaissait la valeur de la rime correspondante: erguells; cf. aussi les nombreux ny pour n mouillée. Malheureusement l'édition du texte n'est pas aussi bonne qu'on aurait pu l'espérer, quand on rapproche du texte de M. Kastner les nombreuses corrections et additions publiées par M. J. COULET 15). Ce dernier a insisté sur l'importance relative, il est vrai de ce texte et il l'a fort heureusement corrigé en de nombreux endroits. Le problème littéraire qui se pose reste à peu près entier.

M. A. VIDAL publie la suite des délibérations du conseil municipal de Albi de 1372 à 1388; la publication est terminée dans le même tome de la revue. Les textes sont publiés avec beaucoup de soin et présentent un vif intérêt linguistique et historique 16).

M. L. BIADENE17) a publié des «ensenhamens» de table latins et provençaux: M. Chichmarew les publie à son tour et le Per nozze de M. Biadene étant peu répandu cette nouvelle édition sera la bienvenue.

M. AUG. VIDAL 18) a découvert vingt-deux comptes consulaires aux archives de Montagnac (Hérault). Ces comptes sont ceux des annés 1422-1423, 1427-1428, 1434-1435, 1443-1444, 1444-1445, 1450-1451. M. A. V. ne publie que quelques extraits de ces comptes volumineux, intéressants à plus d'un titre.

M. PHILIPON 19) a publié dans la RPhFL. un compte en lyonnais 11) AM. 1905, p. 361–362. 12) AM. 1905, p. 362-365. 14) Le Roman de Goufier de Lastours, Ro. 1905, p. 55-65. 14) RLR. 1905, p. 30-64. 15) RLR. 1905, p. 141-156. 16) RLR. 1905, p. 240-279; p. 420-470. 17) RLR. 1905, p. 289–295. 18) AM. 1905. 19) 1905, p. 249–265.

du XIVe siècle; ce texte avait été déjà publié, mais mal; M. Ph. le fait suivre de notes grammaticales et d'un glossaire. Il s'agit de dépenses faites par la ville de Lyon pour mettre à la raison le seigneur Aymar de Roussillon, qui détroussait les commerçants lyonnais.

Dans la même revue M. VIGNON 20) continue ses études si minutieuses et si intéressantes sur les parlers de la région lyonnaise et en particulier sur l'emploi du pronom régime de la troisième personne et sur le régime direct neutre. C'est enfin dans la même revue qu'ont paru les chansons limousines dont nous rendons compte d'autre part.

M. E. AUDE21) réédite, d'après un imprimé toulousain du XVIe siècle, les Plaintes de la Vierge au pied de la croix et les Quinze signes de la fin du monde. Ces textes sont connus par des rédactions plus anciennes; l'imprimeur toulousain paraît d'ailleurs en avoir rajeuni la langue. M. Aude fait remarquer, à la suite de cette réimpression, que Toulouse est une des villes où les éditions de textes vulgaires se multiplient dès les débuts de l'imprimerie; ces textes ont trait en majorité à des questions de morale ou de religion. Les imprimeurs ne faisaient que suivre une tradition bien toulousaine depuis le XIVe siècle.

En appendice au précédent article M. E. AUDE22) donne le texte d'une version provençale du chant de la Sybille, d'après un manuscrit des archives départementales de l'Hérault. Ce texte paraît être du XIIIe siècle.

Le registre étudié par M. V. LIEUTAUD 23) est intéressant pour l'histoire provençale: c'est en effet le «copie de lettres personnel et officiel du roi Louis III, comte de Provence, roi de Sicile». M. Lieutaud donne l'analyse sommaire du manuscrit ainsi que l'itinéraire de Louis III. Nancy. J. Anglade.

Neuprovenzalische Texte. 1905 s. Abt. II.

Katalanische Sprache. 1905.

Die linguistische Ernte des Jahres ist eine recht beträchtliche und beweist eine erfreuliche Zunahme der wissenschaftlichen Studien auf katalanischem Gebiet.

1. Aussere Geschichte und Ausdehnung der Sprache. Nachtrag 1898ff. Eine akademische Rede des ungemein fruchtbaren und erfolgreichen Erforschers katalanischer Geschichte des Mittelalters J. MIRET Y SANS 1) behandelt die wichtigen politischen Beziehungen der Katalanen zu den verschiedenen Strichen Südfrankreichs im Mittel

20) 1905, p. 89-140. 21) AM. 1905, p. 365–379. 22) AM. 1905, 380-385. 23) V. LIEUTAUD, Le registre de Louis III., comte de Proet son itinéraire (1422-1434), Sisteron, Librairie Clergue 1905, in-8°, 16 p.

vence..

1) Discurso leido en la R. Academia de Buenas Letras de Barcelona en la recepción publica de D. Joaquin Miret y Sans el dia 3 de junio de 1900. Barcelona 1900. Auch unter dem Titel La expansión y dominación catalana en los pueblos de la Galia meridional er

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