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pour les gaz, il peut y avoir raréfaction sans aucune augmentation de température, malgré même son abaissement. L'air se raréfie en été par la chaleur; mais on voit le même effet se produire quand on s'élève dans de hautes régions, bien que la température s'abaisse. On atteint alors des couches d'air de moins en moins pressées par les couches supérieures, et, d'après la force expansive dont tous les gaz sont doués, les molécules d'air vont sans cesse en s'écartant de plus en plus pour les couches de plus en plus élevées; de sorte que si l'homme pouvait continuer de s'élever ainsi, il atteindrait des régions où l'air serait tellement rare qu'il deviendrait impropre à l'entretien de la vie, ainsi qu'à celui de la combustion (voy. ATMOSPHÈRE). Il se produit quelque chose d'analogue, quand on offre à un certain volume d'un gaz quelconque de nouvelles capacités à occuper il s'y répand sans cesse et également, quoique la température reste invariable.

A. LEGRAND.

de la marée est presque insensible. Dans ces parages où les vents alisés et généraux soufflent presque constamment et communiquent à la mer un mouvement régulier, il arrive, à certains jours de l'hivernage, que leur cours est subitement interrompu. La mer est calme au large; nulle brise ne trouble sa surface, et aussi loin que l'œil peut en embrasser l'étendue, elle paraît unie et ne se ressentir d'aucune agitation. Cependant aux abords du rivage, au lieu de rouler doucement, ainsi que semblerait l'indiquer son apparence, elle soulève des lames monstrueuses qui, du troisième bond, se brisent avec fracas sur la plage, comme si elles étaient poussées par la plus furieuse tempête. La côte est inabordable, et les navires mouillés sur les rades, en deçà du point où le ras de marée prend en quelque sorte son élan, ne peuvent résister aux mouvements désordonnés qui les tourmentent, brisent leurs câbles et leurs ancres et les jettent inévitablement à la côte sans que le calme régnant dans l'air leur permette d'user de leurs voiles pour s'échapper. La durée de ce phénomène, dont les effets sont effrayants, est irrégulière; quelquefois il commence et finit en un jour; mais on l'a vu se prolonger pendant une semaine entière. La baisse du mercure, dans le baromètre, annonce assez exactement son approche, et cette remarque a fait penser que sa cause, jusqu'ici inexpliquée, pouvait être attribuée à une perturbation atmosphérique qui, assez éloignée du lieu où il se manifeste pour n'y pas être observée, agite cependant assez la masse des eaux pour que, par la seule force ondulatoire, le mouvement sous-marin se commuque en rayonnant jusqu'à ce qu'il rencontre un obstacle qui l'arrête et le brise. Quelquefois ce phénomène est un signe précurseur de ces ef

RASCHID-EDDIN ou ELDIN (Fadhl-Allah BENEMAD-EDDIN-ABY'LKHAÏR BEN-ALI), célèbre historien persan du XIe siècle, exerça d'abord la médecine, et devint vizir du sultan GhazanKan, de la dynastie mongole. A la sollicitation de ce prince, il entreprit son grand ouvrage Djami-ettevarié ou Collection d'annales, qui est regardé, pour les renseignements qu'il renferme, comme une des productions les plus importantes de la littérature persane. Outre cet important travail, Raschid a composé en arabe une espèce de Somme théologique musulmane, intitulée Madjmou-Arraschidiah, dont il existe un bel exemplaire à la Bibliothèque du roi à Paris. X. RASCIE. Voy. BOSNIE, SERVIE et l'art. suivant. RASCIENS OU RAÏTZES, peuple d'origine slavonne qui s'établit dans la Servie et l'Illyrie, sur la rivière Raschka, d'où il se répandit dans l'Es-froyables ouragans qui désolent les pays interclavonie, la basse Hongrie, la Transylvanie, la tropicaux, et presque toujours il les accomMoldavie et la Valachie. Il en est parlé dès le pagne. IXe siècle, mais comme d'une peuplade peu importante. Léopold Ier permit à un grand nombre de Rasciens de se fixer dans la Hongrie, et leur donna des terres incultes à défricher. Une partie d'entre eux entrèrent dans l'union avec l'Église latine. Ceux qui sont restés fidèles au rit grec s'appellent vieux croyants; ils sont placés pour les affaires de religion sous la juridiction du métropolitain de Karlowitz. CONV. LEXICON.

RAS DE MARÉE, phénomène maritime auquel on donne improprement ce nom, lorsqu'il ne paraît avoir aucun rapport avec le mouvement | du flux et du reflux et se manifeste le plus fréquemment dans les mers tropicales où l'action

On donnait autrefois le nom de ras à certains passages en mer où, soit par la configuration des terres, soit par leur rapprochement, la marée entravée dans son cours, produit des courants irréguliers et violents qui rendent leur fréquentation très-dangereuse. Nous avons encore sur les côtes de France le ras de Blanchard, comme sur celles d'Angleterre le race de Portland: c'est sans doute à cause de la similitude des effets produits par le ressac de la mer, sur les côtes qui bordent ces ras, avec ceux du phénomène qui vient d'être décrit, que l'on a donné à ce | dernier le nom de ras de marée. Cap. BARON. RASK (ÉRASME-CHRISTIAN), linguiste danois

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RASKOLNIK, mot russe dérivé de raskoll, scission, schisme, et qui, comme on voit, est synonyme d'hérétique. Les raskolniks, attachés à d'anciens usages et à d'anciens livres liturgiques, sont en dehors de l'Église russe et simplement tolérés. L'origine de ce schisme remonte à l'année 1520, époque où Nicon réforma ces livres. Ils se divisent en une multitude de sectes, dont la principale est celle des vieux croyants (starovertzi). Leur culte est un formalisme traditionnel encore plus stationnaire que celui de l'Église dominante. On peut consulter à leur sujet notre Statistique générale de l'empire de Russie, p. 207 et suiv. SCHNITZLER.

qui a rendu de grands services à l'étude des lan- | d'un dictionnaire mœso-gothique, d'un aperçu gues et de la littérature du Nord, surtout de des langues malabares, et de recherches sur la l'Islande, naquit le 2 nov. 1787 à Brendekilde, parenté du lapon avec les idiomes de l'Asie sepprès d'Odensée. Après avoir achevé ses études à tentrionale. Rask fut nommé professeur de lanCopenhague, il se rendit en Islande où il passa gues orientales, et, en 1829, premier bibliothéquelques années; puis il entreprit un voyage caire de l'université. Son édition des Fables de scientifique en Suède, en Finlande et en Russie. Lokman (Copenh., 1832) prouve qu'il n'était pas Doué du génie des langues, il lui fut facile de se très-versé dans la connaissance de l'arabe, qu'il familiariser avec les plus anciennes sources de étudiait alors avec zèle, ainsi que l'hébreu. Il l'histoire des États du Nord, lorsqu'il eut obtenu, venait de mettre la dernière main à sa gramen 1808, un emploi à la bibliothèque de l'uni- maire laponne, lorsqu'il mourut à Copenhague, versité de Copenhague. Son Introduction à la le 14 nov. 1852. CONVERSATION'S LEXICON. connaissance de la langue islandaise et des anciennes langues du Nord (Copenh., 1811); sa Grammaire anglo-saxonne (Stockh., 1817); | ses Recherches sur l'origine des anciennes langues du Nord et de la langue islandaise (Copenh., 1817), ouvrage couronné par la Société danoise des sciences, et d'autres traités également remarquables insérés dans différents recueils, prouvent, ainsi que son édition du Dictionnaire islandais de Bjorn Haldorsen, ses profondes connaissances philologiques. En 1817, Rask fit, aux frais du gouvernement, un voyage en Russie et en Perse, d'où il s'avança jusque dans les Indes. Il y fit l'acquisition d'un grand nombre de manuscrits rares et très-anciens en pali, en cingalais et en d'autres langues orientales, manuscrits dont, à son retour (1822), il enrichit la bibliothèque publique de Copenhague et celle de l'université. Quelques années après, il publia une Grammaire espagnole (1824) et une Grammaire frisonne (1825). Appelé à Édimbourg pour y remplir une place honorable, il préféra la chaire de professeur d'histoire littéraire à l'université de Copenhague; mais, malgré l'appui que le roi lui avait promis, il donna dès lors une tout autre direction à ses études. Il essaya de réformer l'orthographe du danois, et publia, à cet effet, un Essai d'orthographe scientifique (1826). L'année suivante, il fit imprimer un traité sur la chronologie égyptienne, suivi bientôt d'un autre sur la chronologie hébraïque. Vers la même époque, il publia une dissertation sur l'âge et l'authenticité du ZendAvesta. Nommé président de la Société littéraire islandaise et de la Société des antiquités du Nord, il prit une part active à leurs publications, tout en travaillant à un dictionnaire arménien, à une théorie des formes de la langue italienne, à une grammaire du bas allemand et à une grammaire anglaise. En 1828, il publia une petite gram-blique. Le seul regret qu'il éprouvait était de ne maire et un vocabulaire de la langue d'Acra que parlent les nègres d'Afrique aux environs de Christianbourg. Il s'occupait en même temps

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RASORI (JEAN), célèbre médecin italien, naquit à Parme le 20 août 1766. Son père, trèsversé dans la chimie pour l'époque où il vivait, était directeur de la pharmacie de l'hôpital de Parme, charge qu'on ne donnait qu'à des hommes d'un talent reconnu. Sa mère, Cajetane Vezzani, appartenait également à une famille très-distinguée de la ville. Le père de Rasori n'eut que ce fils de bonne heure il s'occupa de son éducation; et l'enfant de son côté répondit aux soins paternels en manifestant les plus heureuses dispositions pour les sciences. A l'âge de huit ans, il fut admis à étudier la grammaire à l'université de Parme, où il apprit également le latin et le grec, les langues française et anglaise, et plus tard l'allemand et l'espagnol. Il eut pour professeurs de mathématiques les deux savants abbés Gandolfi et Cossali. Enfin, le dessin, la littérature et la poésie ne lui furent pas étrangers; mais son génie et le goût qu'avait su lui inspirer le père, le poussaient plus particulièrement à l'étude des sciences physiques. Aussi, loin de se livrer, comme les jeunes gens de son âge, aux jeux, aux distractions et aux plaisirs bruyants, il allait passer des heures entières à la bibliothèque pu

pouvoir se procurer des ouvrages philosophiques, qu'à l'insu du conservateur, ecclésiastique estimable, mais qui prisait fort peu Galilée, Des

cartes, Locke, Bacon, Condillac, Voltaire, etc. sans voir Paris, il se rendit à Milan, et s'y arrêta Le jeune Rasori fut reçu docteur en médecine à pour étudier les maladies des yeux, sous le célèl'université de Parme à l'âge de 19 ans. A cette bre oculiste Bussi. Là il entreprit la publication occasion, il donna des preuves non équivoques d'une réfutation du professeur Vacca Berlind'un talent supérieur. Le célèbre Girardi, l'élève ghieri, de Pise, qui avait attaqué la doctrine de et l'héritier des manuscrits de Morgagni, qui, Brown. Dix feuilles étaient déjà imprimées, lorslui-même, avait professé avec succès l'anatomie que les armées républicaines, conduites par le dans cette université, le prit en affection; il le général Bonaparte, occupèrent la Lombardie. dirigea dans ses études, et lui procura l'amitié L'ouvrage ne parut plus. Vers la fin de l'ande Spallanzani et la connaissance du comte Ca- née 1796, on reforma l'université de Pavie. Ramuti, protomédecin du duché de Parme. Celui-ci sori fut nommé recteur, professeur de pathologie et le ministre comte Ventura lui conseillèrent de à la faculté de médecine, et médecin de l'hôpital se livrer spécialement à la chirurgie, alors fort de la ville. Il prononça, le 9 janvier 1797, un négligée dans ce pays, et lui obtinrent du duc discours d'ouverture sur une nouvelle doctrine une pension pour aller se perfectionner dans les médicale fondée sur les lois de l'économie aniuniversités étrangères.—Rasori, qui n'avait alors | male; et dans ses leçons il exposa ses idées, orique 21 ans, se rendit d'abord à Florence, et, du- gine de la doctrine médicale qu'il développa plus rant les trois ans qu'il y séjourna, il étudia la tard et qui le rendit célèbre en Europe. Un an chirurgie sous les célèbres Ange et Laurent Nan- | après, il fut appelé à Milan en qualité de secrénoni, fréquenta l'hôpital de Santa-Maria-Nuova, taire général du ministère de l'intérieur de la réet sut acquérir l'estime et l'amitié des hommes publique; mais son génie, ses goûts, ses études, illustres de la Toscane, tels que le chevalier Fon- tout le ramenait à la science d'Esculape. En 1799, tana, directeur du cabinet d'histoire naturelle, il demanda donc et obtint de rentrer à l'univerTargioni, Bicchierai, et le professeur d'anatomie sité de Pavie en qualité de professeur de cliniGiannetti. A cette époque, Rasori préférait la lec- que interne. Trois mois s'étaient à peine écoulés ture des ouvrages de Buffon à toute autre, soit qu'à la suite d'obscures intrigues il était remà cause de l'immensité des faits qu'ils recèlent, placé par le docteur Moscati. Peu de temps après, soit par une admiration bien naturelle pour l'é- | il fit paraître son fameux discours Sur le préloquence avec laquelle ils sont écrits; mais il ne tendu génie d'Hippocrate, qu'il avait prononcé tarda pas à se livrer aux études d'une plus haute à l'ouverture de son cours de clinique, et qu'il philosophie, et alors les œuvres de Bacon firent dut publier pour se défendre des attaques indises délices. Ces études laissèrent dans son esprit rectes de son successeur. De là, l'inimitié qui des traces profondes, que l'on reconnaît aisément sépara pour toujours ces deux médecins célèbres. à la lecture de tous ses ouvrages. - A Florence, Si la position des individus changeait alors Rasori entendit parler de la doctrine médicale rapidement, les événements politiques se succéde J. Brown. Le professeur Giannetti lui pro- daient d'une manière non moins inattendue. Les cura un exemplaire du livre anglais de cet au- armées austro-russes avaient forcé les républiteur, et il en fit immédiatement la traduction. cains à la retraite. Rasori, nommé depuis peu En 1791, il se rendit de Florence à l'université médecin de l'armée française, se retira avec elle de Pavie, célèbre alors par les leçons des profes- à Gênes, où il resta jusqu'à la reddition de la seurs Volta, Spallanzani, Franck, Scarpa, etc.; | place. Une maladie épidémique s'étant dévelopet il y séjourna 2 ans. L'an 1792, il publia en pée durant le siége, il employa, pour la comdeux volumes sa traduction de Brown, qui lui fit battre, une méthode de traitement basée sur sa une grande réputation dans toute l'Italie. Ce doctrine, et publia ensuite son Histoire de la travail contient un discours préliminaire et des fièvre pétéchiale de Gênes, qui eut plusieurs édinotes qui prouvent que le jeune médecin savait tions et fut traduite en plusieurs langues. aussi bien penser que bien écrire. Il quitta retour à Milan, après la bataille de Marengo, il Pavie, de concert avec le protomédecin Camuti, épousa Mlle Rubini, dont il eut une fille. Veuf pour se rendre en Angleterre et en Écosse, tou- presque aussitôt, il se remaria avec une veuve jours pensionné par le duc de Parme. Il résida Vadori, croyant aussi donner une nouvelle en Angleterre jusque vers la fin de 1795, appro-mère à sa fille. Illusion et désappointement! au fondissant ses connaissances en médecine et chirurgie, se familiarisant avec la langue et la littérature anglaises. De Londres, en passant par la rive gauche du Rhin et la Suisse, et surtout

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bout d'un mois les deux époux étaient obligés de se séparer pour incompatibilité de caractères. Il confia alors sa fille à une institutrice mercenaire dont il n'eut pas à se louer. — En

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1802, il publia les Annales de médecine, jour- | une aussi grave circonstance, décréta l'exclusion nal qui ne parut que six mois, Bien écrit, il des emplois publics de tous les étrangers nés contenait cependant des critiques trop sévè- hors des anciens États héréditaires de l'Autriche; res contre des ouvrages et des auteurs qui ainsi, Rasori, né à Parme, devint tout à coup un jouissaient alors d'une certaine réputation. Il paria dans sa véritable patrie, dans le pays qu'il mit ensuite au jour sa traduction de la Zoono- avait pendant 20 ans servi en homme d'honneur mie de Darvin (6 vol. in-8o), ouvrage enrichi et illustré par ses talents. Il ne lui resta que la d'une préface et de notes fort curieuses, et qui profession de médecin pour vivre, et jusqu'à sa eut plusieurs éditions. Vers cette époque, il fut mort il ne remplit plus aucune fonction publinommé inspecteur général de salubrité pour la que. Compromis dans une conspiration milirépublique cisalpine, qui devint italienne pour taire contre l'Autriche, il fut arrêté le 4 déc. 1814, se métamorphoser en royaume d'Italie : son et ne sortit de captivité que le 9 mars 1818, Ici titre alors fut changé en celui de protomédecin. je m'estime heureux de pouvoir dire que de tous Il obtint, en 1806, l'autorisation de créer une ses amis et élèves, je fus le seul qui, bravant les clinique médicale gratuite au grand hôpital de soupçons, la haine et les persécutions de la poMilan, et l'année suivante il en fonda également lice, vint le recevoir aux portes du cachot et lui une à l'hôpital militaire de Saint-Ambroise, de offrir l'appui de mon bras pour retourner chez sorte qu'il se trouva ainsi tout à coup le profes- lui. Durant sa captivité, Rasori avait employé seur des deux grandes cliniques de la capitale du tout son temps à l'étude; il avait traduit divers royaume. Là il rassembla une série d'observa- ouvrages poétiques de Wieland, de Gœthe, de tions et d'expériences sur la manière d'agir des Schiller, et les lettres de Enghel sur la mimimédicaments, découvrit ou confirma la loi de la que, qu'il publia en deux volumes aussitôt après capacité morbide, et fonda sa nouvelle doctrine sa sortie de prison. — Dans les cachots de Manmédicale, connue sous le nom de Théorie du toue, il avait fait des observations importantes contre-stimulus, laquelle doctrine opéra une sur la nature des fièvres intermittentes, dont il réforme complète dans la thérapeutique, Dans avait été attaqué dangereusement ainsi que ses les dernières années de cette période, qui dura compagnons d'infortune. Il nous écrivit alors jusqu'à la fin de 1814, l'auteur de cet article fut ses nouvelles opinions sur le mode d'agir du l'aide de clinique et le collaborateur de Rasori. quinquina, nous engageant à répéter ses obser- Dès 1810, avec Ugo Foscolo et M. Leoni, il vations dans notre salle de l'hôpital de Milan. avait fondé les Annales des sciences et lettres, | Alors, la pratique de la médecine redevint enjournal très-estimé, dans lequel il publia plu- core sa seule ressource; ce qui ne l'a pas empêsieurs mémoires de médecine, entre autres ceux ché de publier, dans le journal le Conciliaqui expliquent le mode d'agir de la digitale, de tore (1818-1819), plusieurs articles intéressants, la gomme-gutte, du nitre, de l'émétique, etc. | parmi lesquels on remarque un Tableau de la Attaqué avec acharnement dans de nombreux mortalité de sa clinique pendant trois ans, comécrits qui combattaient ses principes et niaient parée à celle des autres salles de l'hôpital, d'où les résultats de sa pratique, il se défendit en pu- il résulte que, sur cent malades, il en sauvait au bliant des tableaux comparatifs de mortalité, etc. moins cinq de plus que ses confrères, dont on Ozannam de Lyon prêta son nom à Moscati, en exaltait l'habileté au détriment de la sienne. publiant contre Rasori un libelle, qui avait pour Après avoir gardé le silence jusqu'en 1830, il titre : Aperçu de la théorie et de la pratique publia à cette époque en deux volumes la collecdu contre-stimulus, Rasori méprisa le prête- tion de ses Opuscules cliniques, qu'il fit précénom, et prépara une vigoureuse réponse en der de l'Examen d'un jugement de Sprenforme de lettres adressées à Moscati, lesquelles ghel, etc. Cet écrit est précieux sous plusieurs sont restées inédites, mais qu'on peut regarder titres. On y trouve, à côté d'une élégance tout à comme un modèle exquis de polémique judi- | fait attique, la profondeur d'un esprit mûr et cieuse et profonde, fine et mordante. Pour grave. Vers la même époque, on réimprima à se délasser des querelles savantes, Rasori entre- Milan la Zoonomie de Darvin, que Rasori avait prit la traduction de l'Agatoclès, roman alle- déjà traduite et publiée de 1803 à 1805. Il ajouta mand de Mme Pickler, amusant, moral, instruc- à cette nouvelle édition la biographie de l'autif, remarquable par une rare élégance de style teur, que les connaisseurs regardent comme un et par une pureté exquise de langage. Le chef-d'œuvre. Durant l'épidémie qui se maniroyaume d'Italie disparut, en 1814, avec celui festa à Milan en 1836, il se prêta avec zèle et qui l'avait fondé. Une régence se forma, qui, dans succès au traitement des cholériques. — Enfin,

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dans la même année 1836 et dans les premiers | leur sûreté. Roberjot et Bonnier furent massamois de 1837, il mit sous presse sa Théorie de crés; Jean Debry (voy. BRY), quoique blessé, la phlogose ou inflammation, dernier fruit de parvint à s'échapper avec le secrétaire Rosenstiel longues années de recherches et d'expériences. et à rentrer à Rastadt, d'où les hussards de Hélas! avant qu'il eût eu la consolation de voir Szekler les escortèrent jusqu'à la frontière. La sa dernière feuille imprimée, une affection cadiète de Ratisbonne ordonna une enquête; l'artharrale violente l'enleva en moins de trois jours chiduc Charles fit faire les investigations les plus à ses amis et à la science. Il mourut à Milan le actives: tout cela n'aboutit à rien, et l'Empe13 avril 1857. Rasori était d'un tempérament reur mit fin aux recherches. Un profond mystère nervoso-bilieux, d'une taille élevée. Il avait le couvre encore ce crime, que les uns ont imputé corps maigre et agile, la face pâle et décharnée, à l'Autriche, les autres aux émigrés, et quelquesde grands yeux à fleur de tête et un large front. uns au Directoire lui-même; mais le plénipoSa chevelure forte, épaisse et noire, blanchit tentiaire prussien de Dohm s'est chargé de réentièrement dans les dernières années de sa vie. futer cette accusation. Gohier, dans ses Mémoires Sa mise était toujours recherchée. Rasori fut sur le Directoire, en rejette la responsabilité un des plus heureux réformateurs de la théra- sur une femme célèbre; d'autres ont fait plapeutique, et le fondateur d'une bonne méthode ner les soupçons sur divers personnages diplod'expérimentation médicale. FOSSATI. matiques. X.

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RAT, de l'allemand rat ou du celte bas-breton ract, qui signifie la même chose. Covarruvias prétend qu'il a été ainsi nommé, à rodendo. Les naturalistes donnent le nom de rat à un nombre assez considérable d'espèces animales appartenant à l'ordre des rongeurs, et constituant un genre distinct dans l'immense famille que Linné et Pallas avaient jadis créée sous cette même dénomination. Ils différencient les rats des autres genres de la même famille par les caractères suivants : à chaque mâchoire, deux dents incisives et tranchantes, et six molaires à couronne tuberculeuse; aux pattes antérieures, quatre doigts et un pouce rudimentaire; aux pattes postérieures, cinq doigts non palmés; une queue nue, longue et couverte d'écailles épidermiques furfuracées; des mamelles dont le nombre varie de quatre à douze.—Ainsi limité, le genre rat renferme encore un assez grand nombre d'espèces distinctes, et la plupart de ces espèces comptent elles-mêmes de nombreuses variétés; mais les limites de ce recueil ne nous permettant pas de consacrer à cette curieuse tribu tout l'espace qu'elle mérite, nous allons nous borner à esquisser ici l'histoire des espèces les plus communes et les plus répandues: le rat, le surmulot, la souris.

RASTADT, petite ville du grand - duché de Bade, sur la Murg, à 2 milles de Carlsruhe, avec 5,500 hab. Chef-lieu du cercle du Rhin-Moyen,| elle possède un lycée, une école normale, de nombreuses fabriques et un commerce assez actif. Rastadt, à l'entrée de la Forêt-Noire, est une position stratégique importante. Son beau château, ainsi que la Favorite, qui en dépend, fut, jusqu'en 1771, la résidence du margrave de Baden-Baden. Le congrès qui s'y tint en 1715, et auquel assistèrent le prince Eugène pour l'Autriche, et le maréchal de Villars pour la France, amena la paix de Rastadt, signée le 6 mars 1714, et la fin de la guerre de la succession d'Espagne. L'Empire n'y ayant point pris part, il y eut un second congrès à Baden, en Suisse, où les mêmes plénipotentiaires conclurent, le 7 sept. 1714, un traité par lequel les électeurs de Cologne et de Bavière furent rétablis, Landau cédé à la France, la paix d'Utrecht confirmée, excepté pour ce qui regardait l'Espagne, Mantoue, Mirandole et Comacchio, laissés à l'Autriche, qui resta cependant en hostilité vis-à-vis de l'Espagne. Un troisième congrès tenu à Rastadt et signalé par une infraction odieuse au droit des gens, eut un retenlissement beaucoup plus grand. Réuni, le 9 déc. 1797, dans le but de conclure la paix entre la France et l'Empire, il fut dissous par l'Empe- Le rat (mus ratlus, Linné). Notre race de reur, le 7 avril 1799. Les plénipotentiaires fran- rats n'est point autochtone: elle paraît s'ètre çais, Roberjot, Bonnier et Jean Debry, se mirent introduite, pour la première fois, en Europe vers donc en route, munis de passe-ports signés par le xive ou le xve siècle, et nous ignorons comle baron d'Albini, pour rentrer en France; mais plétement le pays où elle a pris naissance. Arisà peine avaient-ils quitté la ville, le 28 avril, tote ne fait aucunement mention du rat; Pline qu'ils se virent assaillis sur la route de Plitters- le naturaliste, Élien et même tous les zoologistes dorf, à 9 heures du soir, par les hussards de anciens, ne s'en occupent pas davantage; et Barbaczi, dont le colonel avait pressé leur départ Conrad Gesner de Zurich, qui écrivait vers le en leur annonçant qu'il ne répondait plus de | milieu du xv1° siècle, nous paraît être à peu près

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