Slike stranica
PDF
ePub

ches. 1) Mademoiselle Volnais, dans le rôle d'Iphigénie. 2) Fleury, dans le rôle du Marquis de Moncade. 3) Lavigne, dans le rôle de Tancrède. 4) Le Capitan Matamore, en 1637.

Annales du Musée et de l'Ecole moderne des beaux-arts: Salon de 1812. Publié par Landon 2 vol, in-8°. Chez l'éditeur, rue de l'Université, no. 19, et Treuttel et Würtz. 30 fr. 36 fr.

Ces deux nouveaux volumes des Annales du Musée renferment un recueil de

pièces choisies parmi les ouvrages de peinture et de sculpture exposés au Louvre le premier novembre 1812, et autres productions nouvelles, avec l'explication des sujets et un examen général du salon.

Cet ouvrage a d'abord le mérite de rappeler par des dessins au trait qui reproduisent, autant qu'une extrême réduction peut le permettre, avec beaucoup d'esprit et de fidélité, les morceaux qui ont le plus fixé l'attention du public, et dont l'intervalle de temps qui s'est écoulé depuis l'exposition a fait un peu perdre le souvenir exact. A ce mérite, l'ouvrage réunit celui d'offrir dans des descriptions claires et concises de chaque planche un examen du morceau qui y est gravé, rédigé avec autant d'impartialité que de goût.

[blocks in formation]

XVI. Ce volume paraît aussi sous le titre de Vie et Euvres complètes du Poussin, tome IV et dernier. Prix de chaque volume, format in 4. 25. fr., et format in-folio, sur papier vélin superfin 50 fr. Paris, Treuttel et Würtz. Strasbourg, même maison de commerce.

Nous reviendrons sur cet ouvrage, dont l'importance exige que nous y consacrions deux articles,

ESTAMPES.

Molière lisant son Tartuffe chez Ninon de l'Enclos estampe gravée d'après le tableau de Monsiau, par Asselin. Chez l'auteur, rue de Savoie, no. 9. Avec la lettre 60 fr. épreuves de la souscription. Lettre blanche 100 fr.

Cette gravure reproduit, avec beau coup de vérité le tableau qui, à l'une des expositions au Louvre, enleva tous les suffrages: on applaudissait à la réunion que le peintre y avait faite des homXIV, et au talent avec lequel il avait mes les plus célèbres du siècle de Louis su leur conserver, dans une petite réduction la plus parfaite ressemblance: c'était autant de portraits de Ninon de neille, Racine, La Fontaine, Boileau, P'Enclos; Molière, Pierre et Thomas CorChapelle, Lulli, Quinault, Mansard Girardon, Mignard, La Bruyère, SaintEvremont, le Grand Condé, le maré

chal de Véronne, le duc de la Rochefoucault, enfin le buste de Louis XIV placé sur une cheminée.

POÉSIES ET THEATRE.

Romances et poésies diverses, par A. F. de Coupigny. Un vol. in-18 orné d'une jolie gravure, et accompagné d'airs arrangés et mis en

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]
[blocks in formation]

Le but de l'auteur, dans ce roman, a été de montrer toute l'influence qu'ont dans les difiérens âges de la vie une édu

[ocr errors]

cation relâchée ou vicieuse et une éducation solide et dirigée par de bous principes.

Eugène de Senneville est fils d'un gentilhomme titré et très-riche. Guillaume de Lorme a pour père le fermier de celui d'Eugène. Tous deux sont nés avec un bou naturel et sont unis dans l'en

fance par les liens d'une tendre amitié. Mais la faiblesse des père et mère d'Eugène pour un fils unique les porte à confier l'éducation de leur fils à un instirens, souple et complaisant avec sou tuteur corrompu, vil adulateur des paélève. A peine est il lancé dans le monde, au sein de la capitale, qu'il court d'égaremens en égaremens, devient le fléau de sa famille et dévore toute sa fortune,

Guillaume de Lorme, au contraire après de bonnes études paie le tributà la légèreté de son âge en s'embarquant pour les colonies; mais il répare cet écart passager par une bonne conduite qui le met en état, à son retour en Europe, d'acquérir une manufacture qu'il dirige avec le plus g and succès.

Eugène complètement ruiné obtient avec peine un petit emploi dans l'administration des vivres. Il change alors de conduite, mais pour ne faire qu'une échange de vices. Il devient cupide, ambitieux et avare il parvient, à force de souplesse et d'intrigues à se procurer une grande opulence; mais dans le mariage qu'il contracte, n'ayant eu égard qu'aux convenances de fortune et aux agrémens extérieurs, il en est puni par les désordres de sa femme que son insouciance avait en quelque sorte favorisés. De cette même insouciance sur l'éducation d'un fils et d'une fille, fruit de son union, il résulte que celle-ci, pour ex

pier une faute capitale qu'avait ignorée son père, s'ensevelit dans un cloître, et que le fils, après s'être livré aux plus grands excès, périt misérablement.

Guillaume de Lorme éprouve quelques vicissitudes dans sa fortune; mais à ces revers i oppose une conduite courageuse qui le met à l'abri de la misère et le ramène à une honnête médiocrité. L'éducation soignée qu'il donne à ses enfans est récompensée par le succès qu'ils ont dans les différentes carrières qu'ils parcourent et par le bonheur même de Îeur postérité.

On ne trouvera point dans ce roman la vigueur du pinceau de Fielding, la finesse du crayon de Lesage; mais on y reconnaîtra les qualités qui distinguent les pièces de théâtre de l'auteur, de la vérité dans les portraits, de la gaîté dans le dialogue, du naturel et de la facilité dans le style.

Dieu, l'Honneur et les Dames, par Panard. 6 vol. in-12 avec trois gravures. Laurent aîné. 12 fr. —-15 fr.

Zélie, ou la bonne Fille, par madame de Renneville. Un vol. in-18. Ey

mery.

LITTERATURE.

Cours de poésie sacrée, par le docteur Lowht, professeur au Collège d'Oxford, traduit pour la première fois du latin, par F. Roger, conseiller ordinaire en l'Université impériale, etc. Deuxième tome en un seul volume, avec des notes. Migneret. Le prix des deux volumes 9 fr. 12 fr.

bois Fontanelle, ancien professeur de belles-lettres à l'Ecole centrale du département de l'Isère, etc. 4 vol. in-8°. Gabriel Dufour, 24 fr. Nous reviendrons sur cet ouvrage.

De la Littérature du midi de l'Europe, par J. C. L. Simonde de Sismondi. ( Voyez pour le développement du titre, l'adresse et le prix, le quatrième cahier de ce Journal 1813.)

Article troisième.

Malgré une première persécution qu'éprouvèrent les lettres en Italie sous le pontificat de Paul II en 1468, et les ca lamites qui commencèrent avec l'iuvasion des Français en 1494, la littérature conserva encore un grand éclat durant une partie du seizième siècle : elle le dut principalement aux productions distinguées du Trissin, de Ruccellai, de Sanazzar, de Berni, de Macchiavel, de P. Arétin, etc.... Mais vers la fin de ce même siècle, les calamités de l'Italie furent suivies de l'établissement d'un systême universel d'oppression par l'introduction de l'inquisition dans plusieurs états de l'Italie. La littérature italienne tomba tout-à-fait en décadence dans le

dix-septième siècle. Pendant cent cinquante ans l'esprit et le goût le plus faux dominèrent en Italie. L'influence du gouvernement sur l'esprit des peuples ne fut jamais mieux marquée qu'à cette triste époque. L'oppression des pays soumis à servissement des républiques et des duCharles Quint et à ses successeurs, l'aschés sous la protection de l'Autriche éteignirent le flambeau du génie et ne laissèrent subsister que les étincelles, les flamines légères de l'esprit italien. Dans cette décadence, on vit néanmoins Chiabrera de Savonne rendre à l'Italie la forme antique de l'ode. Guarini, dans sa fameuse pastorale du Pastor fido couvrit les déCours de belles-lettres, par J. G. Du fauts de la nouvelle école de plusieurs

Défense de l'essai sur le Journalisme, précédée de l'Histoire de la conspiration pour étouffer cet ouvrage. Broch. in-8°. Colas.

[ocr errors]

:

beautés il n'en fut pas de même du Cavalier Marini, dans son Adonis et ses autres ouvrages; on doit le regarder comme le grand corrupteur du goût italien, par la haute réputation qu'il usurpa et l'influence qu'il eut sur le goût espagnol; Claude Achillini se porta pour imitateur de Marini. Le goût se déprava tellement que les Concetti alors étaient pris en bonne part par les Italiens. Les poemes de la Secchia rapita, le Seau enlevé, et de lo Scherno degli Dei, la Moquerie des dieux, d'Alexandre Tassoni et de François Bracciolini qui donnèrent lieu à de violentes querelles littéraires sur la priorité entre ces deux poëmes qui étaient, avec quelques traits heureux, généralement infectés du faux bel esprit.

Apostolo Zeno, en travestissant l'histoire donna naissance à ce genre de poëmes qu'on a appelés Opéra. Parmi soixante opéras qu'il a donnés au public, les meilleurs sont ceux qu'il à enrichis par l'imitation des classiques français ; au surplus il y parle sans cesse d'amour sans cette harmonie, cette délicatesse, cette ivresse qui font oublier le reste de l'univers. L'exemple des étrangers arrêta seul alors la décadence universelle de l'esprit en Italie, au dix-septième siècle.

Le premier retour à une poésie plus naturelle fut dans le dix-huitième siècle marqué par Métastase, élève de J. Vincent Gravina. Son génie poétique se concentra dans le genre de l'opéra dont il fixa les lois par opposition à celles de la tragédie. Il plaça tous ses héros dans un monde idéal, pastoral et chevaleresque en même temps. M. de Sismondi lui reproche de l'uniformité dans le des sein et le ton de toutes ses pièces : il fait remarquer les beautés qui y brillent et les défauts qui les tachent surtout dès qu'on veut en faire des tragédies: ces défauts sont l'abus que Métastase fait des effets du théâtre, les antithèses dramatiques, les lieux communs de la scène, Finvariabilité des personnages qui rappelle les masques de la comédie italien

ne à l'appui de cette critique, M. de Sismondi donne l'analyse de plusieurs des meilleures pièces de ce poëte. A cette époque les Italiens faisaient de grands efforts pour mettre leur littérature au niveau de toutes les autres. Le plus heureux de ces efforts fut celui du Marquis Scipion Mafféi dans sa Mérope, qui eut un succès prodigieux, et qui le méritait par la vérité, la naïveté et la sensibilité du langage de ce poëte.

[ocr errors]

Goldoni donna un grand essor à la comédie qui jusqu'à lui se réduisait à des scènes improvisées, à des pièces à canevas: il en adopta la gaîté, mais il mit un terme à l'improvisation. Les défauts que M. de Sismondi reproche à ce poëte pour lequel les Italiens ont une admiration outrée, et auquel le théâtre italien doit néanmoins beaucoup, sont le manque de délicatesse dans les personnages de femmes, l'exagération des ridicules, l'absence de sensibilité et de poésie. Les poëtes comiques qui sont venus après lui, et que M. de Sismondi fait connaître par le caractère de leurs productions ne se sont point élevés au même rang que Goldoni sur la scène comique.

La Lusiade de Louis Camoens : poëme héroïque en dix chants, trad. du portugais, avec des notes, et la vie de l'auteur, par J. F. Delaharpe. 2 vol. in-12 Laurent Beaupré. 6 fr.

Ce poëme qui a mis son auteur sur la ligne des bons poëtes épiques modernes, n'avait d'abord été connu en France que par la traduction ou plutôt le travestissement qu'en avait fait Duperron Castera, qui l'avait surchargé de notes ridicules où les divers personnages lui offraient les allégories les plus absurdes. M. Delaharpe entreprit d'en donner une nouvelle traduction dans laquelle il fit passer les beautés de l'original, autant que la différence des deux idiomes pouvait le permettre il l'a enrichie en outre de notes historiques et littéraires fort instructives, et d'un Précis de la vie de

Camoens. Cette traduction très-accueillie étant devenue rare dans le commerce, et ayant atteint une valeur double du prix originaire, ou doit savoir gré à M. Beaupré de la nouvelle édition qu'il vient de publier, d'un format commode, d'un prix modéré, et d'une grande correction.

Les Phéniciennes d'Euripide, avec un choix de scholies grecques et des notes françaises, par M. Thurot, professeur-adjoint de philoso

phie à la Faculté des lettres de Paris. Un vol. in-8°. Firmin Didot. 6 fr. - 7 fr. 50 c.

Lycée, ou Cours de littérature ancienne et moderne, par J. J. D·la÷ harne, précédé d'une vie de l'auteur, par M. Maly-Janin. 16 vol. in-12. On souscrit chez Amable Coste. 40 fr. pour les souscripteurs, 48 fr. pour ceux qui n'ont pas souscrit.

CINQUIÈME CLASSE.

MÉLANGES:

Lettres d'une Péruvienne, par madame Grafigny, suivies des Lettres d'Aza. Nouvelle édition. 2 vol. in-12. Duprat-Duverger. 2 fr. 2 fr. 50 c.

Correspondance littéraire, etc., par le baron de Grimm et Diderot. 3o. partie. (Voy. pour le développement du titre, l'adresse et le prix, le quatrième cahier de ce Journal 1813.)

Article troisième.

Cet article a pour objet de donner une idée des anecdotes les plus curieuses et des bons mots singuliers les plus piquans recueillis par le baron de Grimm, et auxquels les agrémens de son style ajoutent encore un nouveau prix : nous commencerons par les anecdotes, el nous n'en transcrirons que deux. Cent chevaliers français s'étaient réunis pour servir. La patrie? - Non. - La beauté?

Non.-La religion?-Encore moins. Toutes ces divinités du vieux temps sont un peu négligées de nos jours Le but de ces Messieurs se bornait à donner une fête digne de nos mœurs douces, et pour laquelle ils avaient fait une souscription de cinq louis chacun. Cette fête devait consister dans une représentation de la Colonie où mesdemoiselles de Thé et d'Hervieux, nos plus célèbres courtisanes, s'étaient chargées des premiers rôles. Ce spectacle devait être suivi de quelques pièces de théâtre de Collé, d'un bal et d'un grand souper où serait admise l'élite la plus brillante de nos jeunes nymphes. Mademoiselle Guimard avait bien voulu préter le temple qu'elle habite pour y célébrer cette délicieuse orgie. Tous les préparatifs étaient faits. On avait dressé quatre tables dans son jardin d'hiver, et par un excès de décence, une cinquième était destinée aux mères el aux tantes, et à quelques abbés de leurs amis. Depuis huit jours on ne cessait de parler d'une soirée dont on se promettait tant de plaisir. Plusieurs de nos princes y étaient attendus. Nos faiseurs de calambours ne manquèrent pas d'appeler nos souscripteurs les nouveaux chevaliers de cing louis, et d'observer

« PrethodnaNastavi »