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Dalla sinistra quattro facean festa,
In porpora vestite, dietro al modo

D' una di lor, ch' avea tre occhi in testa.

Appresso tutto 'l pertrattato nodo
Vidi duo vecchi in abito dispari,
Ma pari in atto ed onestato, e sodo.

L'un si mostrava alcun de' famigliari
Di quel sommo Ippocrate, che natura
Agli animali fe' ch'ell' ha più cari :

Mostrava l'altro la contraria cura
Con una spada lucida e acuta,
Tal che di qua dal rio mi fe' paura.

Poi vidi quattro in umile paruta,
E diretro da tutti un veglio solo
Venir dormendo con la faccia arguta.

E questi sette col primaio stuo lo
Erano abituati : ma di gigli
Dintorno al capo non facevan brolo :

Anzi di rose e d' altri fior vermigli :
Giurato avria poco lontano aspetto,
Che tutti ardesser di sopra da' cigli;

E quando 'l carro a me fu a rimpetto,
Un tuon s' udì : e quelle genti degne
Parvero aver l' andar più interdetto,

Fermandos' ivi con le prime insegne.

A la gauche du char quatre autres faisaient fête

Et dansaient. Leurs habits étaient de pourpre. En tête
Marchait l'une, montrant trois yeux étincelants 8.

Après le char je vis deux vieillards vénérables,
Vêtus différemment, mais d'allures semblables,
Qui, d'un pas assuré, venaient majestueux.

9

L'un semblait un suivant d'Hippocrate, ce maître
Que la mère nature a tout exprès fait naître
Pour ceux de ses enfants qu'elle chérit le mieux.

Le second révélait un penser tout contraire :
Il portait une épée affilée et si claire 10,
Que par delà le fleuve elle effraya mes yeux.

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Puis, j'en vis quatre encor d'une humble contenance 11
Derrière eux un vieillard venait seul, à distance,
Et marchait les yeux clos, mais le front lumineux 12.

Ces sept derniers avaient tous des surplis de neige,
Comme ceux qui tenaient la tête du cortége.
Seulement sur leurs fronts, au lieu de fleurs de lis,

Des roses ils portaient et d'autres fleurs vermeilles.
Et d'un peu loin, à voir ces roses sans pareilles,
On eût dit une flamme au-dessus des sourcils.

Et quand fut vis-à-vis de moi le char insigne,
Un tonnerre éclata: lors cette troupe digne
Parut ne plus pouvoir avancer au delà :

Et cortége et flambeaux, soudain tout s'arrêta.

;

NOTES DU CHANT XXIX

1 Allégoriquement les sept grâces du Saint-Esprit.

2 Diane ou la Lune, appelée Délie à cause de sa naissance à Délos.

3 Les vingt-quatre vieillards représentent les patriarches de l'Ancien-Testament ou peut-être les vingt-quatre livres de la Bible. Ils portent des fleurs de lis, symbole de la foi.

Les quatre évangélistes.

Le char de l'Église.

Le griffon, animal fabuleux moitié aigle, moitié lion, représente, disent les commentateurs, Jésus-Christ lui-même et ses deux natures divine et humaine.

7 Ces trois femmes qui dansent à la droite du char sont les trois vertus théologales: la charité ardente est couleur de feu, le vert est la couleur de l'espérance et le blanc celle de la foi. 8 Ces quatre autres sont les quatre vertus cardinales : la force, la tempérance, la justice et la prudence qui a trois yeux. 9 Saint Luc qui a écrit les Actes des apôtres. Il était médecin. 10 Saint Paul.

11 Quatre apôtres, ou bien les quatre docteurs de l'Église : saint Grégoire le Grand, saint Jérôme, saint Ambroise et saint Augustin.

12 Saint Jean, auteur de l'Apocalypse. Il est représenté dormant, mais le front lumineux, à cause de la vision qu'il eut à Patmos pendant son sommeil.

ARGUMENT DU CHANT XXX

Apparition de Béatrice. Des anges chantant et répandant des fleurs à pleines mains se lèvent au-dessus du char qui vient de s'arrêter. Au milieu de ce nuage de fleurs, Béatrice se montre enfin. Dante la reconnaît à l'émotion qu'il éprouve. Virgile disparaît. Paroles sévères de Béatrice, qui reproche à Dante ses égarements.

CANTO TRENTESIMO

Quando 'l settentrion del primo Cielo,
Che nè occaso mai seppe, nè orto,
Nè d' altra nebbia, che di colpa velo :

E che faceva lì ciascuno accorto
Di suo dover, come 'l più basso face,
Qual timon gira per venire a porto,

Fermo s' affisse; la gente verace
Venuta prima tra 'l Grifone ed esso,
Al carro volse sè, come a sua pace.

E un di loro quasi dal Ciel messo,
Veni, sponsa, de Libano, cantando,
Gridò tre volte, e tutti gli altri appresso:

Quale i beati al novissimo bando
Surgerán presti, ognun di sua caverna,
La rivestita carne alleviando,

Cotali in su la divina basterna
Si levâr cento ad vocem tanti senis,
Ministri e messaggier di vita eterna.

Tutti dicean Benedictus, qui venis,
E fior gittando di sopra e dintorno,
Manibus o date lilia plenis.

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