AVIS DES ÉDITEURS.

Un livre avait paru en langue allemande, donnant l'histoire des institutions d'éducation ecclésiastique depuis les temps apostoliques; ce livre composé à Rome, au milieu des traditions et des documens qui pouvaient le rendre exact et complet, avait été traduit en italien. On s'étonnait qu'il ne le fût pas aussi en français; cette traduction était demandée par plusieurs personnes qui connaissaient son existence et son mérite; ce sont ces désirs que nous venons satisfaire aujourd'hui, en publiant la traduction de l'Histoire des Institutions d'éducation ecclésiastique, par M. Theiner.

Sans prétendre juger ici cet ouvrage, il nous sera permis de dire que sa lecture intéressera et même instruira tous ceux qui le parcourront. En effet, il est riche de détails curieux; il raconte les efforts successifs, et divers suivant les temps, que les papes, les plus saints évêques, les conciles, toute l'Église n'a cessé de faire pour donner à ses ministres une instruction solide et variée, en même temps qu'elle les formait aux mœurs sévères et au dévouement héroïque du sacerdoce chrétien.

Dans ce récit une grande gloire revient à l'Église d'Afrique des premiers siècles et à saint Augustin, à saint Augustin dont un autre pontife fait revivre aujourd'hui sur cette même terre les vertus et les lumières.

Mais le grand évêque d'Hippone n'est plus; et bientôt l'épiscopat africain, poursuivi, mutilé par la mort et l'exil, envoie à l'Europe plusieurs de ses membres qui semblent n'échapper à la persécution que pour venir nous doter des saintes institutions qui s'étaient d'abord développées dans leurs diocèses. Puisse la grâce de Dieu permettre qu'elles retournent maintenant florissantes aux lieux qui les ont vues naître !

L'époque de Charlemagne est également bien mémorable dans l'histoire des études ecclésiastiques; aussi tient-elle une grande place dans l'ouvrage de M. Theiner. On suit avec un vif intérêt Boniface, le grand et prodigieux Boniface, Boniface et les autres apôtres qui évangélisent l'Allemagne avec lui. Ce sont tout à la fois des maîtres, des missionnaires, des confesseurs de la vérité. Des disciples les environnent, écoutent leurs leçons et les accompagnent dans leurs travaux; ce sont des séminaires ambulans, des séminaires tout apostoliques, des écoles où l'on s'instruit et l'on prêche en même temps, où on s'applique à la prière et où on meurt pour la foi de Jésus-Christ.

Les séminaires ecclésiastiques pâlissent un moment : c'est lorsque les universités se fondent et grandissent; elles absorbent, pour ainsi dire, toute l'éducation.

Mais les Jésuites, saint Charles Borromée, le cardinal de Bérulle, saint Vincent de Paul, le vénérable M. Ollier s'appliquent, avec l'approbation et sous la direction des pontifes romains, à faire revivre partout les anciennes institutions d'éducation ecclésiastique. Le concile de Trente